Oersted et Vestas plongent suite au rejet de l’éolien par Trump
Le secteur de l'éolien offshore vient de subir un revers majeur aux États-Unis. Quelques heures seulement après l'investiture de Donald Trump, le nouveau président a ordonné la suspension des permis de location d'éoliennes en mer. Cette décision a eu un impact immédiat sur les géants danois Oersted et Vestas, dont les actions ont chuté brutalement à la Bourse de Copenhague.
Oersted, qui avait annoncé lundi soir une charge de dépréciation de 1,62 milliard d'euros sur son projet phare Sunrise Wind aux États-Unis, a vu son titre s'effondrer de près de 15%. Son concurrent Vestas a également reculé de plus de 2%. Des baisses spectaculaires qui illustrent la fragilité du secteur face aux revirements politiques.
L'éolien offshore dans la ligne de mire de Trump
Dès son premier jour à la Maison Blanche, Donald Trump a mis un coup d'arrêt à l'essor de l'éolien offshore aux États-Unis. Le président a justifié cette suspension par une hausse présumée de la mortalité des baleines sur la côte est, tout en qualifiant l'éolien de "forme d'énergie la plus chère". Des affirmations contestées par les scientifiques et les experts du secteur.
Je ne veux pas en voir ne serait-ce qu'une construite sous ma présidence.
– Donald Trump au sujet des éoliennes offshore
Ce revirement s'accompagne d'un plan visant à maximiser la production de pétrole et de gaz ainsi que du retrait des États-Unis des accords de Paris sur le climat. Une vision à contre-courant de la transition énergétique engagée par de nombreux pays.
L'avenir incertain d'Oersted et Vestas outre-Atlantique
Pour Oersted, numéro un mondial de l'éolien offshore, cette décision est un véritable coup dur. Le groupe danois voit ses perspectives de développement compromises sur le marché américain, son projet Sunrise Wind étant désormais gelé pour une durée indéterminée. Selon Jacob Pedersen, analyste chez Sydbank :
Oersted a maintenant des avoirs aux États-Unis qui sont sans valeur, et c'est parce que si rien ne peut être construit sous Trump, Oersted ne peut ni les vendre ni les utiliser.
– Jacob Pedersen, analyste chez Sydbank
Vestas, leader mondial des turbines éoliennes, est également touché de plein fouet. Des analystes de Barclays ont souligné dans une note les risques accrus pesant sur l'industrie éolienne offshore aux États-Unis, n'excluant pas qu'aucun nouveau parc ne puisse voir le jour à moyen terme.
Quel avenir pour la filière éolienne américaine ?
Si la suspension des projets offshore est un signal négatif pour la filière, tous les espoirs ne sont pas perdus. Les États disposent encore d'une certaine autonomie en matière de politique énergétique, et certains comme la Californie ou New York restent engagés en faveur des renouvelables.
Par ailleurs, l'éolien terrestre, bien implanté dans les États du Midwest, pourrait être moins impacté par ce revirement. Mais il est clair que sans un soutien fédéral, l'objectif d'atteindre 30 GW d'éolien offshore d'ici 2030 semble compromis.
Les quatre prochaines années s'annoncent délicates pour le secteur éolien américain. Reste à espérer que cette pause ne se transforme pas en un coup d'arrêt durable pour cette énergie d'avenir, essentielle face à l'urgence climatique. L'élection présidentielle de 2024 sera à cet égard déterminante pour l'avenir de la filière outre-Atlantique.
