Ola, le géant indien du covoiturage, voit sa valorisation chuter
Dans l'effervescent écosystème des startups indiennes, une nouvelle vient ébranler le secteur de la mobilité. Ola, le géant national du covoiturage, voit sa valorisation fondre comme neige au soleil. Selon un dépôt réglementaire de Vanguard, l'un de ses investisseurs, la licorne serait désormais évaluée à seulement 2 milliards de dollars, contre 7,3 milliards fin 2021. Une dégringolade qui en dit long sur les défis auxquels sont confrontées les jeunes pousses en Inde, même les plus prometteuses.
Ola, un leader fragilisé dans un marché ultra-concurrentiel
Fondé en 2010 par Bhavish Aggarwal et Ankit Bhati, Ola s'est rapidement imposé comme l'un des acteurs majeurs des VTC en Inde. Avec son application mobile permettant de réserver facilement une course, la startup a révolutionné la mobilité urbaine dans le pays. Son succès fulgurant lui avait permis de lever des fonds auprès de prestigieux investisseurs et d'atteindre le statut convoité de licorne.
Mais dans l'arène impitoyable du covoiturage, Ola doit faire face à une concurrence féroce. Uber, le mastodonte américain, est un adversaire redoutable avec ses moyens colossaux. Des acteurs locaux ambitieux comme Rapido, soutenu par Swiggy, et Moving Tech, dans lequel Google a investi, cherchent aussi à s'imposer.
Une valorisation en chute libre
Le dépôt de Vanguard est sans appel. Le gestionnaire d'actifs américain valorise désormais sa participation dans ANI Technologies, la maison mère d'Ola, à environ 14,3 millions de dollars. Une douloureuse décote par rapport aux 51 millions de dollars investis initialement pour acquérir ces parts.
« La valorisation d'Ola est passée d'environ 7,3 milliards de dollars en 2021 à seulement 2 milliards fin août 2023, selon nos estimations. »
Un porte-parole de Vanguard
Ce n'est pas la première fois que le fonds réajuste son évaluation d'Ola à la baisse. En août 2023, il l'avait déjà ramenée à environ 2,6 milliards de dollars. Une tendance préoccupante pour la pépite indienne.
L'empire Ola se diversifie
Face à ces vents contraires, Bhavish Aggarwal mise sur la diversification. Ola Electric, une entité dédiée aux véhicules électriques issue d'Ola Cabs, s'est introduite en bourse début 2023 et pèse désormais 4,2 milliards de dollars.
Le bouillonnant entrepreneur ne compte pas s'arrêter là. Il vient de lancer Krutrim, une startup spécialisée dans l'intelligence artificielle. Malgré son jeune âge, elle a déjà levé des fonds lui conférant le statut de licorne, avec une valorisation de 1 milliard de dollars.
Quel avenir pour les startups indiennes de la mobilité ?
La chute d'Ola soulève des questions sur le futur du secteur des VTC en Inde. Avec une population jeune, connectée et en quête de solutions de transport abordables, le potentiel de croissance reste immense. Mais les investisseurs semblent devenir plus prudents et exigeants sur la rentabilité.
Pour s'en sortir, les startups devront redoubler d'inventivité, optimiser leurs coûts et trouver de nouveaux relais de croissance. L'électrification des flottes et l'intégration de services annexes (livraison, paiement...) pourraient être des pistes. Une consolidation du marché, avec un rapprochement entre acteurs, n'est pas non plus à exclure.
Une chose est sûre : malgré ces turbulences, la tech indienne n'a pas dit son dernier mot. Avec son vivier de talents, son dynamisme entrepreneurial et son immense marché intérieur, elle a tous les atouts pour rebondir et nous étonner. Ola en est le parfait exemple, avec sa capacité à se réinventer en permanence. Gageons que Bhavish Aggarwal et ses équipes nous réservent encore de belles surprises !
