OpenAI signe un accord de contenu avec Condé Nast
C'est un accord qui risque de faire des vagues dans le monde des médias et de l'IA. OpenAI, la startup à l'origine du célèbre chatbot ChatGPT, vient de conclure un partenariat de contenu pluriannuel avec Condé Nast, géant américain de la presse magazine. Objectif : permettre à OpenAI d'afficher les articles des différents titres du groupe comme Vogue, Vanity Fair, Wired ou GQ sur ses produits phares ChatGPT et SearchGPT.
Un accord gagnant-gagnant ?
Pour OpenAI, l'intérêt est clair : enrichir et entraîner ses modèles de langage avec du contenu de qualité venant de médias réputés, afin d'améliorer les réponses de ChatGPT et l'expérience sur son futur moteur de recherche SearchGPT, censé concurrencer Google. Condé Nast y voit lui un moyen de donner une nouvelle exposition à ses contenus et de toucher un public plus large, alors que de nombreux éditeurs s'inquiètent de voir leur trafic web baisser face à la montée en puissance des IA.
Il s'agit d'un partenariat pluriannuel. Les termes financiers n'ont pas été dévoilés.
Roger Lynch, CEO de Condé Nast
SearchGPT : la riposte d'OpenAI à Google
Dévoilé discrètement en juillet, SearchGPT marque une nouvelle étape dans la stratégie d'OpenAI. Avec ce projet de moteur de recherche dopé à l'IA, la startup compte bien titiller le géant Google sur son terrain, alors que ce dernier suscite la défiance des éditeurs en intégrant des réponses générées par IA qui réduisent le trafic vers les sites des médias. En proposant un modèle plus partenarial, OpenAI joue la carte de la séduction auprès des groupes de presse.
Une longue liste de médias partenaires
Condé Nast n'est que le dernier en date des grands médias à avoir signé un accord de contenu avec OpenAI ces derniers mois. Avant lui, Time Magazine, l'agence Associated Press, le Financial Times, The Wall Street Journal, Business Insider ou encore le quotidien français Le Monde ont aussi pris le train en marche, autorisant la startup à entraîner ses modèles sur leurs contenus, actuels comme leurs archives.
Le casse-tête du droit d'auteur
Mais ce modèle ne fait pas l'unanimité. Plusieurs médias américains comme le New York Times, The Intercept ou encore des journaux du groupe Alden Capital ont porté plainte ces derniers mois contre OpenAI, l'accusant d'avoir utilisé leurs contenus pour entraîner ses IA sans autorisation ni compensation financière. Ces procès soulèvent la délicate question du droit d'auteur et de la juste rétribution des éditeurs, alors que les lois peinent à suivre le rythme des avancées technologiques.
Vers un nouveau modèle pour la presse ?
Au-delà du cas OpenAI, c'est tout le secteur de la presse qui cherche à se réinventer face à la déferlante de l'IA générative. Si certains y voient une menace existentielle, d'autres espèrent en faire un allié pour doper leur audience et trouver de nouveaux modèles économiques. Une chose est sûre : entre méfiance et partenariats, le débat entre médias et géants de la tech autour de l'IA ne fait que commencer.