Orano et le Virage Nucléaire Ukrainien : Une Révolution ?

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mars 8, 2025

Orano et le Virage Nucléaire Ukrainien : Une Révolution ?

Saviez-vous que l’Ukraine, en pleine quête d’indépendance énergétique, vient de frapper un grand coup contre la domination nucléaire russe ? Le 6 mars 2025, un contrat décennal a été signé entre l’énergéticien ukrainien Energoatom et le géant français Orano pour l’enrichissement d’uranium. Ce n’est pas une simple transaction commerciale : c’est un symbole fort, un pas vers une Europe de l’Est qui se libère progressivement des chaînes de Rosatom, le mastodonte russe. Mais derrière cette annonce, une question brûle les lèvres : ce virage est-il une révolution ou une simple étape dans un jeu énergétique complexe ?

Un Tournant pour l’Énergie Verte en Europe

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le besoin de couper les ponts avec la Russie est devenu une priorité stratégique. Les centrales nucléaires ukrainiennes, toutes équipées de réacteurs de conception russe, dépendaient jusqu’ici de Rosatom pour leur combustible. Aujourd’hui, cette dépendance s’effrite, et Orano, avec son usine Georges Besse 2 en cours d’extension dans la Drôme, se positionne comme un acteur clé de cette transition.

Pourquoi l’Ukraine mise sur Orano ?

L’accord signé à Kiev n’est pas une surprise totale. Orano collaborait déjà avec Energoatom avant le conflit, mais ce nouveau contrat, couvrant la période 2031-2040, marque une accélération. L’usine française, dont les travaux d’agrandissement représentent un investissement de **1,7 milliard d’euros**, sera prête dès 2028 à enrichir l’uranium nécessaire aux 15 réacteurs ukrainiens. Un défi colossal, mais aussi une opportunité pour la France de renforcer son influence dans le secteur nucléaire mondial.

Mais l’Ukraine ne se contente pas d’un seul partenaire. En novembre 2023, elle a aussi scellé un accord avec Urenco, un consortium britanno-germano-néerlandais, preuve qu’elle diversifie ses options pour sécuriser son avenir énergétique. Cette stratégie pragmatique montre une volonté claire : ne plus dépendre d’un unique fournisseur, surtout pas russe.

Un Mouvement Régional Plus Large

L’Ukraine n’est pas seule dans cette dynamique. D’autres pays d’Europe de l’Est, historiquement liés à Moscou, suivent le même chemin. La République tchèque, par exemple, a signé dès mars 2024 avec Orano pour de l’uranium enrichi, tout en s’approvisionnant en combustible auprès de l’américain Westinghouse et du français Framatome. La centrale de Temelín bénéficie ainsi d’un contrat de 15 ans, une aubaine pour ces entreprises occidentales.

La Bulgarie, pionnière dans ce mouvement, s’est tournée dès 2024 vers Westinghouse et Framatome pour sa centrale de Kozlodoui. Les premiers assemblages combustibles américains y ont été installés en juin, tandis que les français suivront en 2025. La Hongrie et la Slovaquie ne sont pas en reste, avec des contrats signés pour leurs centrales respectives de Paks, Bohunice et Mochovce.

« S’affranchir de Rosatom, c’est un enjeu de souveraineté autant qu’un défi technique. »

– Un ingénieur nucléaire tchèque anonyme

Framatome vs Westinghouse : La Bataille des Combustibles

Si Orano se concentre sur l’enrichissement, Framatome, autre fleuron français, entre en scène sur le terrain des combustibles. En juin 2024, l’entreprise a décroché **10 millions d’euros** de fonds européens pour développer un combustible VVER 440 « 100 % européen », baptisé *SAVE*. Ce projet réunit 17 acteurs majeurs, dont les opérateurs tchèques, finlandais, hongrois et slovaques, pour alimenter les 19 réacteurs VVER encore en activité en Europe.

Face à Framatome, Westinghouse n’est pas en reste. L’américain, déjà fournisseur de l’Ukraine depuis 2022, travaille sur des projets ambitieux, comme la construction potentielle de neuf réacteurs AP1000 et d’un petit réacteur modulaire (*SMR*) AP300. Une concurrence féroce qui redessine les alliances énergétiques sur le continent.

Les Défis d’une Transition Verte

Ce virage nucléaire peut-il vraiment s’inscrire dans une logique de **transition énergétique** ? Le nucléaire reste une énergie bas carbone, mais son exploitation soulève des questions. L’extension de Georges Besse 2, par exemple, mobilise des ressources considérables, et la gestion des déchets reste un casse-tête. Pourtant, pour des pays comme l’Ukraine, le choix est limité : entre dépendance à la Russie et autonomie relative, la balance penche clairement.

En Europe de l’Est, cette transition s’accompagne d’une diversification des acteurs. Voici un aperçu des principaux mouvements :

  • Ukraine : Orano et Urenco pour l’enrichissement, Westinghouse pour le combustible.
  • République tchèque : Orano, Framatome et Westinghouse en tandem.
  • Bulgarie : Premiers pas avec Westinghouse, suivis par Framatome.

Et Après ? Les Perspectives à Long Terme

À l’horizon 2040, l’Ukraine et ses voisins pourraient bien avoir redessiné la carte énergétique européenne. Mais le chemin est semé d’embûches. Les investissements massifs – comme les 1,7 milliard d’euros d’Orano – doivent être rentabilisés, et la concurrence entre acteurs occidentaux risque de compliquer les synergies. Sans oublier la Russie, qui, malgré son recul, reste un géant du secteur.

Pourtant, une chose est sûre : cette dynamique dépasse la simple géopolitique. Elle pose les bases d’une énergie plus souveraine, potentiellement plus verte, dans une région longtemps sous influence. Reste à voir si cette révolution tiendra ses promesses.

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