Orano Exploite l’Uranium en Ouzbékistan : Un Accord Stratégique
Et si l’avenir de l’énergie nucléaire passait par les steppes arides de l’Ouzbékistan ? Le 12 mars 2025, une annonce a secoué le secteur des matières premières : Orano, géant français du combustible nucléaire, a scellé un partenariat avec Navoiyuran, l’entreprise nationale ouzbèke, pour exploiter le gisement de South Djengeldi. Ce projet, niché au nord-est du pays, promet de redessiner les contours de l’approvisionnement en uranium, une ressource cruciale dans un monde en quête d’alternatives énergétiques durables.
Un Pas Décisif pour l’Énergie Nucléaire
Ce n’est pas tous les jours qu’un accord de cette ampleur voit le jour. Situé dans une région riche en ressources minérales, le gisement de South Djengeldi représente une opportunité majeure pour Orano, déjà bien implanté en Asie centrale. Avec une production attendue de **700 tonnes d’uranium par an** pendant une décennie, ce projet s’inscrit dans une stratégie ambitieuse : sécuriser des sources d’énergie face à une demande mondiale croissante.
Un Partenariat Franco-Ouzbek Solide
L’histoire commence il y a quelques années, avec la création de Nurlikum Mining, une coentreprise réunissant Orano et Navoiyuran. Depuis 2019, cette alliance travaille à poser les bases d’une exploitation durable. Le groupe japonais Itochu a même rejoint l’aventure, prenant une participation minoritaire, signe que ce projet attire les regards bien au-delà des frontières ouzbèkes.
L’accord signé ce mercredi marque une étape clé. Après des années d’exploration et un pilote lancé en 2021, les deux partenaires passent à la vitesse supérieure. Leur objectif ? Transformer South Djengeldi en un site industriel de référence.
Ce projet contribue à diversifier nos sources de production, fruit de cinq années de travail acharné en Ouzbékistan.
– Xavier Saint Martin Tillet, vice-président exécutif senior d’Orano
Que Cache South Djengeldi ?
Le gisement de Djengeldi se divise en deux zones : North et South. C’est cette dernière qui fait l’objet de l’accord récent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 2020 et 2024, les explorations ont révélé **5700 tonnes de ressources en uranium** sur l’ensemble du site. Un potentiel qui, une fois exploité, pourrait renforcer la position d’Orano sur le marché mondial.
Mais ce n’est pas qu’une question de quantité. La méthode compte aussi. Depuis 2021, un projet pilote teste les techniques d’extraction sur place, garantissant une transition fluide vers une production à grande échelle. Cette approche réfléchie illustre une volonté de marier efficacité et responsabilité.
Des Investissements Massifs pour un Avenir Durable
Lancer une mine, ce n’est pas une mince affaire. À ce jour, Nurlikum Mining a déjà injecté **40 millions de dollars** (36 millions d’euros) dans South Djengeldi. Et ce n’est qu’un début. Les partenaires prévoient de porter cet investissement à **100 millions de dollars** (92 millions d’euros) pour mener le projet à terme. Une somme colossale, mais justifiée par les enjeux énergétiques actuels.
Quand la production démarrera-t-elle ? Orano reste prudent, évoquant un horizon de « quelques années ». Une chose est sûre : chaque dollar investi pave la voie à une exploitation qui pourrait durer dix ans, avec un pic impressionnant de 700 tonnes annuelles.
L’Asie Centrale, Nouvel Eldorado d’Orano
L’Ouzbékistan n’est pas une terre inconnue pour Orano. Le groupe français est déjà un acteur majeur au Kazakhstan, leader mondial de l’extraction d’uranium. Avec ce nouveau projet, il consolide sa présence dans une région stratégique. Et ce n’est pas tout : une autre mine, en Mongolie, est prévue pour 2028. Une diversification qui répond à un besoin urgent de sécuriser les approvisionnements.
Pourquoi un tel focus sur l’Asie centrale ? La réponse tient en deux mots : **ressources abondantes** et **stabilité géopolitique relative**. Alors que des tensions persistent ailleurs, comme au Niger où Orano a perdu le contrôle de certaines opérations, cette région offre un terrain fertile pour l’avenir du nucléaire.
Le Nucléaire, Pilier de la Transition Énergétique
À l’heure où le monde cherche à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, le nucléaire revient sur le devant de la scène. L’uranium, matière première essentielle, devient un trésor convoité. South Djengeldi s’inscrit dans cette dynamique : produire plus, et mieux, pour alimenter les réacteurs de demain.
Mais ce projet ne se limite pas à l’extraction brute. Il s’accompagne d’une réflexion sur l’impact environnemental et social. Les partenaires promettent des techniques modernes, respectueuses des normes internationales. Un défi ambitieux dans un secteur souvent critiqué.
Les Défis à Relever
Si l’accord est une victoire, il reste des obstacles. Lancer une mine demande du temps, des autorisations, et une logistique sans faille. La date exacte d’ouverture reste floue, et les imprévus – techniques ou politiques – pourraient ralentir le calendrier.
Autre enjeu : la concurrence. L’Ouzbékistan n’est pas le seul pays à miser sur l’uranium. Le Kazakhstan voisin, déjà dominant, pourrait voir d’un mauvais œil cette montée en puissance. Orano devra jouer finement pour tirer son épingle du jeu.
Un Impact Global
Ce projet dépasse les frontières ouzbèkes. Avec 700 tonnes par an, South Djengeldi contribuera à alimenter les centrales nucléaires mondiales. Pour la France, c’est une garantie de souveraineté énergétique. Pour l’Ouzbékistan, une chance de briller sur la scène internationale.
Et pour les habitants locaux ? Les retombées économiques pourraient transformer la région, avec des emplois et des infrastructures. Mais cela nécessitera un équilibre délicat entre profit et préservation de l’environnement.
Vers un Futur Énergétique Redéfini
South Djengeldi n’est pas qu’une mine. C’est un symbole des ambitions d’Orano et de l’Ouzbékistan dans un monde en mutation. Alors que les énergies renouvelables peinent à répondre seules à la demande, le nucléaire s’impose comme un allié incontournable. Ce partenariat pourrait bien être le premier pas vers une nouvelle ère énergétique.
Et vous, que pensez-vous de cette alliance ? Le nucléaire est-il la clé de notre avenir, ou un pari risqué ? Une chose est certaine : les regards sont tournés vers l’Ouzbékistan.