Oui Capital : Pari réussi sur les fintech africaines
Imaginez un fonds d'investissement capable de multiplier par plus de 50 sa mise initiale en à peine 5 ans. C'est l'exploit réalisé par Oui Capital, une société de venture capital panafricaine, grâce à son pari précoce et judicieux sur Moniepoint, devenue depuis la première licorne des fintech nigérianes. Retour sur une success story qui bouscule les codes de l'investissement en Afrique.
Oui Capital, le flair des early adopters
Fondé en 2019 par Olu Oyinsan et Francesco Andreoli, Oui Capital s'est très vite démarqué par sa capacité à repérer les pépites de la tech africaine. Parmi ses coups de cœur, Moniepoint, une startup spécialisée dans les services bancaires et de paiement pour les entreprises. À l'époque, peu d'investisseurs croyaient au potentiel de cette jeune pousse encore méconnue. Mais Oui Capital a su déceler son potentiel et a injecté 150 000 dollars lors de son premier tour de table.
Ils nous ont accompagnés à chaque étape, de la recherche du product market fit jusqu'à la montée en puissance. Olu a été d'une aide précieuse dans le conseil, nous échangeons sur la stratégie, la gouvernance et les sujets clés qui impactent l'entreprise.
– Tosin Eniolorunda, CEO de Moniepoint
Le jackpot Moniepoint
Un pari plus que gagnant puisque 3 ans plus tard, en octobre 2022, Moniepoint levait 110 millions de dollars, devenant la première fintech africaine à atteindre le statut de licorne avec une valorisation de 1 milliard de dollars. À cette occasion, Oui Capital a revendu une partie de ses parts, empochant au passage la coquette somme de 8 millions de dollars, soit un retour sur investissement de 5233% !
Un montant suffisant pour rembourser l'intégralité de son premier fonds de 4 millions de dollars et générer du profit pour ses investisseurs. Un tour de force rarissime pour un fonds aussi jeune, d'autant plus en Afrique où les sorties restent peu fréquentes. Sur les 2971 deals réalisés sur le continent depuis 2019, seuls 143 ont débouché sur des exits selon The Big Deal.
Les secrets d'une stratégie gagnante
Pour Olu Oyinsan, la réussite d'Oui Capital ne doit rien au hasard mais tout à sa stratégie d'investissement :
Ce n'est pas juste une question de taille du fonds, c'est ce dans quoi vous investissez, votre point d'entrée, la part de capital que vous détenez, combien vous investissez et quand vous décidez de sortir.
– Olu Oyinsan, Managing Partner d'Oui Capital
Parmi les autres startups financées par le premier fonds d'Oui Capital, on retrouve :
- Duplo, qui digitalise les flux de paiement des entreprises B2B africaines.
- Maad, une plateforme e-commerce B2B pour les biens de grande consommation.
- Matta, une marketplace B2B pour les produits chimiques.
Cap sur l'avenir avec un second fonds
Fort de ce succès, Oui Capital a lancé en 2022 son second véhicule d'investissement, Mentors Fund 2, avec une taille cible de 30 millions de dollars, finalement clôturé à 12 millions. De quoi continuer à briller en investissant dans les startups en phase d'amorçage les plus prometteuses du continent.
Un troisième fonds pourrait même voir le jour plus tard cette année si l'on en croit Olu Oyinsan. Avec à la clé de nouvelles success stories et des retours sur investissement toujours plus attractifs. La preuve qu'en misant sur les bons chevaux, il est possible de casser la baraque sur un écosystème tech africain en plein boom mais encore largement sous-estimé.
