Ozempic : un nouvel espoir pour les reins et le cœur
Le semaglutide, mieux connu sous les noms commerciaux Ozempic et Wegovy, ne cesse d'étonner la communauté médicale par ses multiples bénéfices pour la santé. Déjà largement prescrit pour traiter le diabète de type 2 et l'obésité, ce médicament révolutionnaire vient d'ajouter une nouvelle corde à son arc : la protection des reins et du cœur.
Un essai clinique international prometteur
Des chercheurs de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) à Sydney ont mené un essai clinique international impliquant 3 533 participants de 28 pays souffrant de diabète de type 2 et de maladie rénale chronique. Les résultats, publiés dans le prestigieux New England Journal of Medicine, sont sans appel : une faible dose hebdomadaire de semaglutide a permis d'améliorer la fonction rénale et de réduire le risque de décès chez ces patients.
Nous sauverions des reins, des cœurs et des vies dans cette population en rendant ce médicament disponible pour eux, et c'est assez extraordinaire qu'un seul traitement puisse faire tout cela.
– Vlado Perkovic, néphrologue et auteur principal de l'étude
Une réduction significative des risques
Concrètement, le semaglutide a réduit de 24% le risque d'événements rénaux majeurs, comme l'insuffisance rénale nécessitant une dialyse ou une transplantation d'organe, ainsi qu'une diminution d'au moins 50% de la fonction rénale. Le risque de décès toutes causes confondues était quant à lui abaissé de 20%, tandis que le risque d'événements cardiovasculaires comme l'infarctus et l'AVC était réduit de 18%.
En plus de ces bénéfices cliniques majeurs, le médicament a également permis de ralentir la perte de fonction rénale, de diminuer la pression artérielle systolique et de réduire le poids corporel des participants. Des effets secondaires sérieux ont été rapportés chez 49,6% des patients sous semaglutide, mais ce taux restait inférieur à celui observé dans le groupe placebo (53,8%).
Une dose adaptée aux patients rénaux
Pour optimiser la tolérance et l'efficacité du traitement chez cette population fragile, les chercheurs ont utilisé une dose hebdomadaire de 1,0 mg de semaglutide, inférieure à celle habituellement prescrite pour le diabète ou la perte de poids.
C'est le même composé chimique, mais nous avons utilisé une dose plus faible... Nous l'avons fait délibérément parce que les personnes atteintes de maladie rénale ont tendance à être plus sensibles aux effets et aux effets secondaires des médicaments.
– Vlado Perkovic
Cette approche s'est avérée payante, puisque les bénéfices observés ont conduit à l'arrêt prématuré de l'essai sur recommandation d'un comité indépendant de surveillance des données. Les chercheurs espèrent maintenant que leurs résultats permettront d'améliorer la prise en charge du nombre croissant de personnes souffrant de maladie rénale, une complication fréquente du diabète.
Vers une nouvelle indication thérapeutique ?
Pour que le semaglutide puisse être utilisé comme dans cet essai clinique, il devra obtenir une autorisation réglementaire pour le traitement des personnes atteintes de maladie rénale chronique. Novo Nordisk, le fabricant d'Ozempic et Wegovy qui a financé l'étude, travaille déjà dans ce sens.
Si cette nouvelle indication est approuvée, elle pourrait révolutionner la prise en charge de millions de patients à travers le monde et alléger le fardeau sanitaire et économique des maladies rénales chroniques. Une perspective enthousiasmante pour les chercheurs et les cliniciens impliqués dans cette avancée majeure.
Ozempic et Wegovy ont déjà prouvé leur efficacité dans de nombreux domaines, de la perte de poids à la réduction des risques cardiovasculaires en passant par le traitement des addictions. Avec ces nouveaux résultats sur la santé rénale, ces médicaments s'imposent comme de véritables couteaux suisses thérapeutiques, capables d'améliorer la vie des patients sur de multiples fronts. Une success story qui ne fait que commencer...
