PAI Partners renchérit pour Opella, la division santé grand public de Sanofi
C'est un nouveau rebondissement dans la saga de la cession d'Opella, la division santé grand public de Sanofi. Alors que le géant pharmaceutique français semblait s'orienter vers une vente au fonds américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R), son concurrent hexagonal PAI Partners vient de remettre une offre réhaussée sur la table, avec à la clé des garanties supplémentaires.
Une surenchère de 200 millions d'euros
Selon les informations révélées par Le Figaro et confirmées par L'Usine Nouvelle, PAI Partners aurait déposé ce lundi 17 octobre une nouvelle offre, supérieure de 200 millions d'euros à sa proposition initiale. De quoi replacer le fonds français dans la course, alors qu'il avait été écarté la semaine dernière au profit de CD&R.
Cette surenchère valoriserait Opella, qui compte dans son portefeuille la célèbre marque Doliprane, à un niveau « juste au-dessus de l'offre américaine » précise une source proche du dossier. L'offre serait valable jusqu'au 21 octobre, mettant la pression sur Sanofi pour trancher.
Des garanties pour l'emploi et l'investissement
Au-delà du seul aspect financier, la nouvelle offre de PAI Partners comporterait aussi des engagements et garanties qui pourraient faire la différence dans un dossier hautement stratégique et politique. Le fonds promet ainsi le maintien du siège social d'Opella en France et la préservation de l'emploi dans les deux usines françaises, à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise).
Il met également sur la table un plan d'investissement de 60 millions d'euros sur 5 ans pour ces deux sites industriels, avec l'objectif d'augmenter les volumes produits d'au moins 10% et d'éviter de recourir à la sous-traitance. Un engagement fort alors que le « made in France » est plus que jamais au cœur des préoccupations.
Priorité au paracétamol français
Concernant l'approvisionnement en paracétamol, PAI Partners s'engage à privilégier la future usine de Seqens à Roussillon, en Isère, qui doit relocaliser la production de cet ingrédient clé. Une promesse importante alors que Sanofi importe aujourd'hui son paracétamol des États-Unis, de Chine, d'Inde et de Turquie. Le projet national porté par Seqens devrait démarrer sa production en 2026.
Compiègne, futur hub mondial de R&D ?
Enfin, dernière garantie et non des moindres, PAI Partners propose de faire du centre de R&D d'Opella situé à Compiègne le hub mondial pour l'innovation de l'entreprise. Concrètement, cela impliquerait de renforcer les équipes et les moyens de ce site pour en faire le fer de lance des futurs développements d'Opella. En 2023, Sanofi n'avait investi que 219 millions d'euros en R&D dans sa division santé grand public, contre 6,73 milliards d'euros au global.
Avec cette offre musclée, PAI Partners espère convaincre Sanofi et les pouvoirs publics de lui confier les rênes d'Opella et du Doliprane. Réponse attendue d'ici la fin de la semaine. En jeu : la préservation en France d'un fleuron de l'automédication et de centaines d'emplois industriels.