Panne mondiale majeure causée par une mise à jour de CrowdStrike
Imaginez : vous arrivez au travail un matin et allumez votre ordinateur, mais au lieu de votre bureau habituel, vous tombez nez à nez avec le redouté « écran bleu de la mort ». Malheureusement, vous n'êtes pas seul dans cette galère. Des entreprises du monde entier, de banques à des compagnies aériennes en passant par des commerces, ont été touchées par une panne informatique majeure ce vendredi, causant un véritable chaos.
CrowdStrike au cœur de la tempête
Le coupable désigné de cette pagaille n'est autre que CrowdStrike, le géant de la cybersécurité. George Kurtz, le PDG de l'entreprise, a confirmé qu'un « défaut » dans une mise à jour de contenu pour les hôtes Windows était à l'origine de cette panne massive, tout en écartant l'hypothèse d'une cyberattaque.
CrowdStrike travaille activement avec les clients impactés par un défaut détecté dans une mise à jour de contenu unique pour les hôtes Windows. Les hôtes Mac et Linux ne sont pas impactés.
– George Kurtz, PDG de CrowdStrike
La société a déployé un correctif pour résoudre le problème, mais le mal était déjà fait. CrowdStrike compte parmi ses clients près de 60% des entreprises du Fortune 500 et plus de la moitié du Fortune 1000. Autant dire que l'impact a été considérable.
Le secteur des voyages durement touché
Les compagnies aériennes et les aéroports ont été parmi les plus affectés par cette panne. Des vols ont été retardés, des passagers bloqués, et le personnel au sol a dû recourir à des méthodes « à l'ancienne » comme les cartes d'embarquement manuscrites pour tenter de gérer la situation.
Les autorités fédérales américaines de l'espace aérien ont même dû annoncer un arrêt au sol du trafic aérien dans tout le pays en raison des pannes. Des experts estiment que cela pourrait avoir un impact sur le climat, en plus de tous les désagréments causés aux voyageurs.
Un effet domino sur de multiples secteurs
Mais les perturbations ne se sont pas limitées aux transports. Au Royaume-Uni, la Bourse de Londres a signalé des problèmes. Le système informatique clinique du NHS contenant les dossiers médicaux a également été impacté. Même certains centres d'appels d'urgence aux États-Unis ont rencontré des difficultés.
Des sociétés de médias comme Sky News et le New Zealand Herald ont fait face à des soucis pour diffuser leurs émissions ou publier leur journal. Des services bancaires en Nouvelle-Zélande et en Inde ont aussi été perturbés. Bref, c'est toute l'économie mondiale qui a été secouée.
Des questions sur la résilience du cloud
Cette panne majeure soulève des interrogations sur la robustesse des services cloud et sur la manière dont une simple mise à jour peut paralyser autant de systèmes à travers le globe. Comme le soulignent des analystes de Goldman Sachs :
Les produits de cybersécurité doivent répondre à des critères de fiabilité et de sécurité plus élevés que les autres produits technologiques, car ils sont essentiels et activement attaqués par des adversaires.
- Analystes de Goldman Sachs
Cet incident va sans doute renforcer les barrières à l'entrée dans l'industrie de la cybersécurité et la nécessité de protocoles de mise à jour, de gestion des pannes et de service client de premier ordre, favorisant au final les acteurs de grande envergure.
Les concurrents aux aguets
D'ailleurs, les rivaux de CrowdStrike comme SentinelOne, Palo Alto Networks, Microsoft ou Trend Micro pourraient bien tirer profit de cette mésaventure. Sur les marchés, l'action CrowdStrike a chuté de 11% dans la foulée de cet incident.
Une chose est sûre, cet épisode aura des répercussions durables. Il rappelle à quel point nos sociétés sont désormais dépendantes des technologies et à quel point une simple erreur peut avoir des conséquences en cascade. Gageons que CrowdStrike et ses pairs en tireront les leçons pour renforcer leurs procédures et éviter qu'un tel scénario ne se reproduise.
