Pasqal et IBM s’unissent pour propulser le calcul hybride quantique-classique

Imaginez la puissance de calcul d'un supercalculateur classique conjuguée à celle d'un ordinateur quantique. C'est précisément ce que Pasqal, pépite française de l'informatique quantique, et le Très Grand Centre de Calcul (TGCC) du CEA sont en passe de réaliser. À la fin du mois de mai, une machine quantique Fresnel de Pasqal, forte de ses 100 qubits à atomes froids, a été livrée au TGCC à Bruyères-le-Châtel en région parisienne. L'objectif ? La greffer prochainement au supercalculateur pétaflopique Joliot-Curie pour façonner une architecture hybride offrant le meilleur des deux mondes.

Quand quantique et classique font la paire

Cette union entre calcul haute performance (HPC) traditionnel et calcul quantique ouvre la voie à de nouvelles possibilités. Les chercheurs pourront enfin tester grandeur nature leurs algorithmes mêlant les deux approches, jusqu'ici uniquement simulés. L'idée ? Utiliser l'unité de calcul quantique comme un accélérateur, à l'image d'un GPU pour la 3D ou l'IA, afin de booster les simulations les plus exigeantes.

Des cas d'usage prometteurs

Si les 100 qubits de la machine Pasqal restent encore sujets aux erreurs, ils pourraient néanmoins se révéler précieux pour certains cas d'usage. Simulation de molécules complexes, optimisation de processus industriels, modélisation climatique ou financière… Les domaines susceptibles de tirer parti de cette nouvelle architecture ne manquent pas. De quoi éveiller l'intérêt des acteurs publics comme privés.

Le couplage d'un ordinateur quantique et d'un supercalculateur classique est une étape clé vers la démocratisation du calcul quantique et son adoption par l'industrie.

Georges-Olivier Reymond, Président de Pasqal

Une dynamique européenne

L'arrivée de la machine Pasqal au TGCC s'inscrit dans une démarche plus large à l'échelle européenne. Via le programme HPCQS, lancé en 2021 pour 4 ans, plusieurs pays dont l'Allemagne, l'Espagne ou encore l'Italie vont se doter d'ordinateurs quantiques adossés à des supercalculateurs. L'occasion de tester différentes technologies de qubits, Pasqal fournissant par exemple un système à qubits photoniques de Quandela en plus de sa propre machine.

Main dans la main avec IBM

En parallèle de son déploiement au TGCC, Pasqal a annoncé début juin un partenariat avec IBM. Le géant américain et la pépite tricolore entendent définir ensemble une architecture logicielle standardisée pour intégrer leurs technologies de qubits avec des clusters HPC. Ils prévoient aussi d'organiser des évènements techniques communs pour promouvoir le calcul hybride, en commençant par l'Allemagne. De quoi donner un coup d'accélérateur supplémentaire à l'écosystème.

Des projets ambitieux

Pasqal ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Après avoir séduit le CEA et IBM, la start-up a convaincu Aramco, le géant pétrolier saoudien, de miser sur ses ordinateurs. Une machine de 200 qubits doit ainsi être livrée en 2025 pour explorer de nouvelles applications, notamment dans la chimie et la science des matériaux. Preuve que le calcul quantique suscite un intérêt croissant, bien au-delà des laboratoires.

L'hybridation entre supercalculateurs classiques et ordinateurs quantiques marque ainsi une nouvelle ère pleine de promesses. En connectant le meilleur des deux technologies, des acteurs comme Pasqal ouvrent la voie à des avancées majeures dans des domaines aussi variés que le climat, la santé ou encore l'énergie. Un pas de géant pour la recherche et l'innovation, qui pourrait bien transformer notre quotidien dans les années à venir. Le futur du calcul intensif est en marche, et il est résolument hybride !

Voici quelques exemples concrets d'applications rendues possibles par cette hybridation :

• Conception de nouveaux matériaux aux propriétés inédites en simulant leur structure à l'échelle atomique.
• Optimisation de la logistique et des chaînes d'approvisionnement pour réduire les coûts et l'empreinte carbone.
• Prédiction de l'évolution du climat et des événements extrêmes avec des modèles plus précis et détaillés.

Nul doute que les avancées à venir nous réservent encore bien des surprises. Une chose est sûre : le mariage entre calcul classique et quantique s'annonce passionnant et riche en découvertes !