Pharos : L’IA au service de la qualité des soins hospitaliers
Dans le monde trépidant des soins de santé, où chaque minute compte, le fardeau administratif qui pèse sur le personnel médical est un défi de taille. Parmi ces tâches chronophages, le reporting qualité aux registres cliniques externes occupe une place de choix. C'est là qu'intervient Pharos, une start-up prometteuse qui a tapé dans l'œil de Y Combinator et de Felicis lors de sa dernière levée de fonds de 5 millions de dollars.
La qualité des soins passée au crible de l'IA
Le reporting qualité est un enjeu crucial pour les établissements de santé. Des organismes comme les Centers for Medicare & Medicaid Services (CMS) ou l'American College of Surgeons évaluent les performances des hôpitaux en matière de sécurité et d'efficacité des soins prodigués aux patients. Si ce reporting n'est pas toujours obligatoire, il est dans l'intérêt des hôpitaux d'y participer activement. Ces organismes jouent en effet un rôle clé dans l'identification des problèmes de qualité, comme une augmentation des infections post-opératoires, qui peuvent alors être traités pour améliorer la prise en charge des patients.
Mais ce processus de reporting est extrêmement chronophage. Les infirmiers et le personnel dédié doivent éplucher minutieusement chaque dossier médical électronique pour en extraire les données précises requises par chaque registre. Selon Ryan Isono, partner chez Felicis, un seul cas peut nécessiter jusqu'à 8 heures de travail !
Pharos, ou comment libérer du temps précieux
C'est là qu'intervient Pharos et sa solution basée sur l'intelligence artificielle. Co-fondée par Felix Brann et Matthew Jones, qui avaient déjà un aperçu des défis du reporting lors de leur expérience chez Vital, une start-up développant des logiciels pour les urgences, Pharos a mis au point un système capable d'extraire automatiquement les données non structurées des dossiers médicaux pour remplir les formulaires exigés par les registres.
L'enjeu est de taille : en automatisant ces tâches fastidieuses, Pharos permet non seulement aux hôpitaux de réaliser des économies substantielles, mais surtout de libérer du temps précieux pour le personnel soignant, qui peut ainsi se concentrer sur sa mission première : prendre soin des patients.
Une équipe fondatrice aux profils complémentaires
La force de Pharos réside aussi dans son équipe fondatrice aux profils variés et complémentaires. Aux côtés de Felix Brann et Matthew Jones, on retrouve Alex Clarke, médecin de formation qui détient également un doctorat en intelligence artificielle de l'Imperial College London. Ensemble, ils cumulent une solide expérience dans le secteur de la santé et une expertise pointue en IA.
Nous avons cinq ans d'expérience dans la vente et le déploiement de solutions dans les hôpitaux, et nous avons des talents de premier plan en IA. Ce diagramme de Venn ne se chevauche normalement pas. C'est pourquoi nous pensons que nous allons gagner.
Felix Brann, co-fondateur de Pharos
Des investisseurs de renom au rendez-vous
Le potentiel de Pharos a séduit des investisseurs de renom, au premier rang desquels Felicis et Y Combinator. Selon Ryan Isono, partner chez Felicis, Pharos a tapé dans l'œil du fonds non seulement parce que la société peut faire économiser de l'argent aux hôpitaux et libérer du temps pour les infirmiers, mais aussi parce que ce créneau n'est pas encore investi par d'autres start-ups.
Avec cette levée de fonds de 5 millions de dollars, Pharos compte bien étoffer ses rangs et renforcer ses équipes commerciales et de support pour conquérir le marché hospitalier.
Vers une généralisation de l'IA dans la santé ?
Le succès de Pharos s'inscrit dans une tendance de fond : l'essor de l'intelligence artificielle dans le secteur de la santé. De nombreuses start-ups misent sur l'IA pour automatiser des tâches chronophages et à faible valeur ajoutée, comme la retranscription médicale, la pré-autorisation des paiements d'assurance maladie ou l'extraction de codes médicaux à partir des dossiers des patients.
Si certains s'inquiètent des conséquences de cette automatisation sur l'emploi, force est de constater que l'IA a le potentiel de révolutionner le quotidien des soignants en les délestant de tâches administratives pesantes. À l'heure où les systèmes de santé sont sous pression, c'est un levier précieux pour recentrer le personnel médical sur son cœur de métier et améliorer la qualité des soins.
Avec son approche novatrice et son équipe expérimentée, Pharos a assurément une longueur d'avance dans cette course à l'innovation. Reste à voir si la start-up parviendra à s'imposer durablement sur ce marché prometteur, face à une concurrence qui ne manquera pas de s'intensifier dans les années à venir. Une chose est sûre : en s'attaquant à l'épineuse question du reporting qualité, Pharos ouvre la voie à une nouvelle ère dans la gestion hospitalière, où l'IA se met au service de la qualité des soins et du bien-être des patients.
