
Poilievre promet d’annuler les changements à l’impôt sur les gains en capital
En cette période d'incertitude politique au Canada, avec le départ de la ministre des Finances Chrystia Freeland et l'annonce d'élections anticipées par le chef du NPD Jagmeet Singh, une déclaration du chef conservateur Pierre Poilievre fait grand bruit dans l'écosystème tech canadien. Poilievre a en effet promis d'annuler les modifications controversées apportées à l'impôt sur les gains en capital dans le dernier budget fédéral s'il est porté au pouvoir.
Un engagement fort pour soutenir les startups canadiennes
Alors que le gouvernement libéral avait proposé en avril 2024 de faire passer le taux d'inclusion des gains en capital de 50% à 66%, une mesure qui aurait pour effet d'augmenter l'impôt dû sur les plus-values réalisées lors de la vente d'actions ou de biens, Pierre Poilievre s'y est fermement opposé. Dans une publication LinkedIn, il a qualifié ce changement de "taxe libérale sur l'emploi" et estimé que c'était une mauvaise idée avant même l'annonce des tarifs douaniers prévus par le président élu Trump, mais que c'est maintenant de la "folie pure et simple".
Cette taxe va chasser des milliards de dollars de machines, de technologies, d'entreprises et de chèques de paie hors de notre pays.
– Pierre Poilievre, dans un appel à l'action sur le site web du Parti conservateur
Pour financer cette annulation sans creuser le déficit, le chef conservateur prévoit de sabrer dans les subventions et aides accordées aux grandes entreprises, ce qu'il appelle le "bien-être des entreprises". Un engagement fort en faveur des startups et PME innovantes, qui ont vivement critiqué les changements fiscaux prévus par les libéraux.
Des mesures mal calibrées et précipitées
Si le gouvernement libéral avait prévu de compenser en partie l'impact de la hausse du taux d'inclusion par une augmentation de l'exemption à vie des gains en capital et un allégement fiscal progressif appelé "Incitatif canadien à l'entrepreneuriat", ces mesures restent mal calibrées et précipitées aux yeux de nombreux acteurs du secteur tech. D'autant que malgré leur annonce en avril 2024 pour une entrée en vigueur en juin, ces changements n'ont toujours pas été traduits dans la loi.
Un soulagement pour l'écosystème tech canadien
L'annonce de Pierre Poilievre a en tout cas été accueillie très favorablement par les leaders de la tech au Canada. John Ruffolo, fondateur d'OMERS Ventures, Harley Finkelstein, président de Shopify, et Ben Bergen, président du Conseil canadien des innovateurs, ont tous salué cet engagement.
Cet engagement reflète ce que le Conseil canadien des innovateurs défend depuis longtemps : créer un environnement fiscal juste et compétitif qui permet aux entreprises canadiennes de se développer à l'échelle mondiale et de prospérer localement.
– Ben Bergen, dans une publication LinkedIn
Reste à voir si cet engagement se concrétisera, Pierre Poilievre devant d'abord remporter les prochaines élections fédérales qui s'annoncent serrées. Mais il a le mérite de remettre au cœur du débat un enjeu crucial pour la compétitivité des startups canadiennes et l'attractivité du pays pour les investisseurs en capital-risque. Un dossier à suivre de près dans les prochains mois.