Pourquoi les fondateurs canadiens partent aux USA

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Pourquoi les fondateurs canadiens partent aux USA   Innovationsfr
décembre 11, 2025

Pourquoi les fondateurs canadiens partent aux USA

Imaginez : vous arrivez au Canada plein d’ambition, vous voulez transformer Vancouver en hub tech aussi vibrant que San Francisco, vous organisez des événements, vous créez une communauté… et puis, un jour, vous pliez bagage pour aller construire votre startup aux États-Unis. C’est exactement ce qu’a vécu Mai Trinh.

Quand le rêve canadien rencontre la réalité administrative

Mai Trinh débarque du Vietnam pour étudier à la Simon Fraser University. Elle travaille chez Sanctuary AI, l’une des pépites canadiennes de la robotique. Tout va bien, jusqu’à ce qu’elle assiste à un grand événement tech à Vancouver.

Son verdict ? « Le événement tech le plus démotivant de ma vie. » Au lieu de se décourager, elle décide de créer Red Thread Club, une série d’événements pour la génération Z tech de Vancouver. Objectif : recréer l’énergie de la Valley.

Pendant des mois, elle organise des soirées, des meetups, des panels. La communauté grandit. Mais en parallèle, elle prépare sa demande de résidence permanente canadienne… et là, tout se complique.

Je travaillais de 6 h du matin à 2 h du matin tous les jours.

– Mai Trinh, cofondatrice d’Internet Backyard

Un système d’immigration qui pousse dehors les entrepreneurs

Pour maximiser ses points, Mai Trinh envisage même d’apprendre le français. Mais lancer une startup tout en conservant un emploi « stable » exigé par le système Express Entry devient impossible.

Son avocat est clair : avec une levée de fonds en vue, le chemin le plus simple vers un statut légal stable passe par… les États-Unis. Quelques mois plus tard, elle obtient un visa O-1 (talents extraordinaires) en un temps record.

Résultat ? Red Thread Club est mis en pause, et Mai Trinh s’installe à San Francisco avec son cofondateur Gabriel Ravacci.

Internet Backyard : l’IA qui veut moderniser un secteur préhistorique

Leur bébé s’appelle Internet Backyard. Le premier produit, Gnomos, est une plateforme de financement et de gestion de data centers boostée à l’IA.

Le constat est simple : les opérateurs de data centers gèrent encore leurs millions (voire milliards) avec des tableurs Excel et des e-mails. Dans un monde où la demande explose avec l’IA générative, c’est absurde.

Gnomos propose :

  • Des tableaux de bord en temps réel (consommation énergie, chaleur, coûts)
  • Automatisation des devis, factures et paiements
  • Résolution automatique des litiges
  • Prévisions basées sur l’IA pour optimiser les investissements

Le marché est colossal : l’explosion des besoins en GPU fait flamber les coûts. Les startups qui sortent des crédits gratuits d’AWS ou Azure reçoivent parfois des factures à sept chiffres sans comprendre pourquoi.

4,5 millions de dollars levés en pleine crise du financement

En novembre 2025, Internet Backyard annonce une levée pré-seed de 4,5 millions USD (6,2 M CAD) à une valorisation de 25 millions USD.

Les investisseurs :

  • Basis Set (lead)
  • -->
  • Crucible Capital, Breakers, Operator Collective
  • Maple VC (le seul fonds canadien)
  • Anges célèbres : Ian Crosby (Bench), Jay Adelson (Equinix), Geordie Rose (D-Wave, Sanctuary AI)

Ironie : un des tous premiers clients de Gnomos est… un opérateur de data center basé à Vancouver. Le produit reviendra donc au Canada, mais la société reste aux USA.

Les États-Unis nous permettent de tester, livrer et scaler plus vite avant de ramener ces capacités au Canada de la bonne manière.

– Mai Trinh

Un phénomène de plus en plus massif

Mai Trinh n’est pas un cas isolé. Selon Leaders Fund, seulement 32,4 % des startups canadiennes à fort potentiel créées en 2024 sont encore basées au Canada. Près de la moitié ont leur siège aux États-Unis.

Les raisons reviennent toujours :

  • Immigration plus simple pour les fondateurs une fois la traction prouvée
  • Clients américains plus rapides à signer et à payer
  • -->
  • Réglementation financière unifiée (vs Canada fragmenté province par province)
  • Accès à un écosystème de talents et capitaux beaucoup plus dense

Après la publication de son histoire, Mai Trinh a reçu des dizaines de messages de jeunes fondateurs dans la même situation : « Je veux rester, mais le système me pousse dehors. »

Le Canada peut-il inverser la tendance ?

Certains programmes émergent : la Startup Visa existe, mais reste lente et complexe. Des accélérateurs comme Creative Destruction Lab ou Next Canada envoient désormais leurs meilleures cohortes passer plusieurs mois à San Francisco.

Mais tant que le système d’immigration continuera de pénaliser les entrepreneurs qui prennent des risques, et tant que les cycles de vente resteront plus lents au Canada, la fuite des cerveaux risque de s’accélérer.

Mai Trinh, elle, ne regrette rien. « Je ne veux pas être fondatrice pour être fondatrice, dit-elle. Je veux juste résoudre le problème. » Et pour l’instant, le chemin le plus court passe par San Francisco.

Une histoire qui pose une question brutale : combien de futures licornes canadiennes naîtront-elles encore au Canada dans les prochaines années ?

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