Pourquoi Simon De Baene Détruit-il Ses Propres Produits ?

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Pourquoi Simon De Baene Détruit il Ses Propres Produits    Innovationsfr
mars 10, 2025

Pourquoi Simon De Baene Détruit-il Ses Propres Produits ?

Et si la clé du succès dans l’univers impitoyable des startups était de savoir tout détruire pour mieux reconstruire ? C’est une question qui semble guider Simon De Baene, PDG et co-fondateur de Workleap, une entreprise canadienne qui a su se faire un nom dans le domaine des solutions RH pour la gestion des employés. Lors d’un événement TechTO à Toronto en mars 2025, cet entrepreneur audacieux a partagé une philosophie peu commune : abandonner des années de travail sans regrets pour repartir de zéro. Une stratégie qui, loin d’être un aveu d’échec, s’est révélée être un moteur d’innovation et de croissance pour son entreprise.

Un Cycle de Destruction Créatrice

Imaginez ceci : deux ans de développement acharné, des nuits blanches passées à coder, des équipes mobilisées pour un produit… et puis, rien. Ou presque. C’est ce qu’a vécu l’équipe de Workleap avec son premier grand projet, ShareGate, dans les années 2000. À l’époque, l’entreprise, alors connue sous le nom de GSoft, était une société de services informatiques cherchant à pivoter vers un modèle basé sur des produits scalables. Mais le résultat initial fut un fiasco : un logiciel surchargé de fonctionnalités inutiles, difficile à utiliser et qui ne trouvait pas son public.

Plutôt que de s’entêter, Simon De Baene a pris une décision radicale : tout supprimer. Pas de compromis, pas de demi-mesure. Cette approche, qu’il qualifie lui-même de **cycle de destruction et de réinvention**, est devenue une signature de son parcours entrepreneurial. Mais pourquoi un tel choix ? Et surtout, comment cette stratégie a-t-elle transformé Workleap en un acteur clé du marché des logiciels RH ?

ShareGate : L’Erreur qui a Tout Changé

L’histoire de ShareGate commence en 2008, lorsque GSoft décide de créer un outil pour faciliter la migration des entreprises vers le cloud via Microsoft SharePoint. Pendant deux ans, les développeurs s’acharnent, ajoutant fonctionnalité après fonctionnalité. Mais au lieu de simplifier la vie des utilisateurs, le produit devient un labyrinthe numérique. Les clients, perdus, ne suivent pas. Simon De Baene l’admet sans détour : ils avaient construit un monstre.

« On a juste empilé des fonctionnalités, encore et encore. Il y avait trop de boutons, mais rien ne fonctionnait vraiment bien. »

– Simon De Baene

Face à cet échec, l’équipe aurait pu chercher à corriger le tir en ajustant le produit. Mais De Baene impose une règle stricte : repartir de zéro, sans copier une seule ligne de l’ancien code. Cette contrainte oblige les développeurs à repenser chaque aspect du logiciel. En trois mois, une nouvelle version voit le jour, centrée sur une seule mission claire : simplifier la migration cloud. Résultat ? Un mois après le lancement, les ventes dépassent celles des deux années précédentes combinées.

Officevibe : Quand l’Histoire se Répète

Fort de ce succès, on pourrait penser que les leçons de ShareGate auraient été gravées dans le marbre. Pourtant, en 2013, l’équipe retombe dans le même piège avec Officevibe, un outil RH destiné à mesurer l’engagement des employés. Une fois encore, le produit se noie sous une avalanche de fonctionnalités. Les utilisateurs, épuisés par une interface trop complexe, boudent l’outil. De Baene reconnaît cette répétition comme un défaut quasi universel dans l’industrie du logiciel.

« C’est un schéma classique », explique-t-il. Les équipes, poussées par l’envie de bien faire, ajoutent sans cesse, espérant que la prochaine option sera celle qui séduira le marché. Mais au lieu de renforcer le produit, cela le fragilise. Avec Officevibe, Workleap choisit encore une fois la voie de la destruction pour mieux repartir, simplifiant drastiquement l’expérience utilisateur.

La Simplicité Comme Arme Fatale

À force de recommencer, Simon De Baene a affiné une philosophie : un produit doit être **simple**, même si cela signifie sacrifier des idées brillantes. Il résume cette idée en une formule percutante : « Construis quelque chose de simple, coupe-le en deux, puis en deux encore, et ce n’est probablement toujours pas assez simple. » Cette quête de minimalisme est devenue le cœur de la stratégie de Workleap, qui propose aujourd’hui des solutions RH intuitives pour la gestion des équipes.

Pour illustrer cette approche, prenons l’exemple du nouveau ShareGate. En se concentrant sur une seule problématique – la migration cloud – et en éliminant tout le superflu, l’équipe a non seulement créé un produit viable, mais aussi établi une relation de confiance avec ses clients. Cette simplicité a permis à Workleap de se démarquer dans un secteur saturé de logiciels complexes.

Un Entrepreneur Contre l’Instinct Humain

Ce qui rend l’approche de De Baene fascinante, c’est sa capacité à aller à l’encontre d’une tendance naturelle : l’attachement. Combien d’entrepreneurs s’accrochent à un projet défaillant par peur de perdre leur investissement en temps et en énergie ? Pour lui, cet attachement est une faiblesse. Il insiste sur le fait que la destruction est une étape nécessaire à la création.

« Avant de créer quelque chose, il y aura toujours une forme de destruction. C’est un cycle qui ne s’arrête jamais. »

– Simon De Baene

Ce principe, appliqué depuis la fondation de GSoft en 2006, a façonné une culture d’entreprise où l’échec n’est pas une fin, mais une opportunité. Les équipes sont encouragées à remettre en question leurs propres créations, à tester, à échouer et à rebondir.

Workleap Aujourd’hui : Une Success Story Canadienne

Aujourd’hui, Workleap est reconnue comme une référence dans les logiciels RH, avec des outils qui facilitent la gestion des employés et l’engagement au travail. Cette réussite ne doit rien au hasard. Elle repose sur une capacité rare à tirer des leçons des erreurs passées et à transformer la destruction en tremplin. De ShareGate à Officevibe, chaque produit abandonné a pavé la voie à une version plus forte.

Pour mieux comprendre cette évolution, voici quelques étapes clés du parcours de Workleap :

  • 2006 : Création de GSoft comme société de services informatiques.
  • 2008-2010 : Développement et abandon de la première version de ShareGate.
  • 2013 : Lancement d’Officevibe, suivi d’une refonte majeure.
  • 2025 : Workleap s’impose comme leader dans les solutions RH.

Une Leçon pour les Startups

L’histoire de Simon De Baene et de Workleap offre une réflexion précieuse pour les entrepreneurs. Dans un monde où l’innovation est souvent associée à l’accumulation – plus de fonctionnalités, plus de données, plus de tout – il rappelle que la vraie force réside parfois dans la capacité à dire stop. À supprimer ce qui ne fonctionne pas pour laisser place à ce qui compte vraiment.

Cette approche n’est pas sans risques. Elle demande du courage, une vision claire et une équipe prête à suivre. Mais pour De Baene, c’est une évidence : « Si tu veux innover, tu dois être prêt à tout recommencer. » Une leçon qui résonne bien au-delà des frontières canadiennes.

Et Demain ?

Alors que Workleap continue de grandir, une question demeure : jusqu’où ce cycle de destruction et de reconstruction peut-il mener l’entreprise ? Simon De Baene semble avoir trouvé un équilibre entre audace et pragmatisme, mais l’avenir réserve sans doute de nouveaux défis. Une chose est sûre : il ne craindra pas de tout raser une fois de plus si cela sert sa vision.

Pour les curieux, sa conférence complète à TechTO est disponible en ligne. Une plongée fascinante dans l’esprit d’un entrepreneur qui n’a pas peur de brûler ses propres ponts pour avancer.

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