Promise Robotics Révolutionne le Logement au Canada

Et si une maison pouvait être construite en seulement six heures ? Cette idée, qui semblait relever de la science-fiction il y a encore quelques années, prend forme grâce à une startup torontoise audacieuse. Promise Robotics, fondée en 2021, vient d’annoncer l’ouverture d’une seconde usine à Calgary, un pas de géant pour répondre à la crise du logement qui frappe le Canada. Avec des robots capables de transformer des plans en habitats prêts à assembler, cette entreprise pourrait bien changer la donne dans un pays où la demande explose et l’offre peine à suivre.

Une réponse innovante à un défi national

Le Canada fait face à une pénurie de logements sans précédent. En 2023, malgré un record de 650 000 travailleurs dans la construction, seuls 240 267 nouveaux logements ont vu le jour, loin des 400 000 potentiellement réalisables selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Promise Robotics entre en scène avec une ambition claire : accélérer la cadence grâce à la technologie.

Des robots au service des bâtisseurs

L’innovation de Promise Robotics repose sur un concept astucieux : le **modèle factory-as-a-service**. Les constructeurs soumettent leurs plans, qui sont convertis en instructions pour des robots spécialisés. Ces derniers produisent des modules de maisons – qu’il s’agisse de résidences unifamiliales ou de multiplex – prêts à être assemblés sur site. Une rapidité impressionnante : une maison unifamiliale sort d’usine en environ **six heures**, soit 70 % plus vite que les méthodes traditionnelles.

Ce n’est pas tout. La flexibilité est au cœur de leur approche. Les plateformes de production peuvent être déployées dans des usines existantes ou sur des sites temporaires, s’adaptant aux besoins locaux. À Calgary, l’usine de 60 000 pieds carrés, installée dans un entrepôt rénové, prévoit de fabriquer jusqu’à **1 million de pieds carrés de logements par an** dès cet été.

« Notre service d’usine va rapidement augmenter l’offre, la productivité et la capacité de l’industrie. »

– Promise Robotics, déclaration officielle

Un duo visionnaire derrière le projet

À l’origine de cette révolution, on trouve Ramtin Attar et Reza Nasseri, deux entrepreneurs qui ont lancé Promise Robotics en 2021. Bien avant que la crise du logement ne devienne un sujet brûlant, ils avaient identifié les goulets d’étranglement dans le secteur de la construction. Leur pari ? Utiliser la robotique pour surmonter les obstacles de coût et de complexité qui freinent souvent l’adoption de l’automatisation.

En octobre 2023, leur vision a attiré les investisseurs : la startup a levé **15 millions de dollars USD** lors d’un tour de financement de série A. Cet argent a permis d’accélérer le développement, notamment l’ouverture de cette nouvelle usine à Calgary, après une première installation à Edmonton. Une croissance fulgurante pour une entreprise encore jeune, mais déjà bien ancrée dans le paysage technologique canadien.

Un impact économique et local

Promise Robotics ne se contente pas de produire des maisons vite et bien. L’entreprise mise aussi sur une intégration locale forte. À Calgary comme à Edmonton, elle s’appuie sur la main-d’œuvre régionale, les matériaux disponibles et les chaînes d’approvisionnement existantes. Une stratégie qui stimule les économies des Prairies tout en répondant à un besoin national urgent.

Cette approche résonne avec les objectifs du gouvernement fédéral, qui a dévoilé un plan ambitieux visant à construire **3,87 millions de nouveaux logements d’ici 2031**. Parmi les mesures : des prêts pour les projets de construction, des fonds pour le logement abordable et une meilleure utilisation des terrains publics. Les robots de Promise pourraient devenir un allié précieux dans cette course contre la montre.

Pourquoi ça marche ? Les avantages clés

Qu’est-ce qui rend cette technologie si prometteuse ? Voici les forces de Promise Robotics en quelques points :

• Rapidité : une maison en 6 heures contre des semaines avec les méthodes classiques.
• Accessibilité : pas besoin de compétences techniques poussées pour les constructeurs.
• Flexibilité : adaptable à différents types de projets et de sites.
• Efficacité : réduction des coûts et des délais sans sacrifier la qualité.

Ces atouts séduisent déjà les professionnels du secteur, qui voient dans cette solution une manière de relever les défis d’un marché sous pression. Mais au-delà des chiffres, c’est une philosophie qui se dessine : utiliser l’innovation pour rendre le logement accessible à tous.

Une crise qui appelle des solutions audacieuses

La situation est critique. La SCHL estime que le Canada doit doubler sa cadence de construction pour répondre à la demande. Avec une population croissante et des prix immobiliers qui s’envolent, chaque année perdue aggrave le problème. Promise Robotics arrive à point nommé, mais pourra-t-elle tenir ses promesses à grande échelle ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2023, le pays a manqué **160 000 logements** par rapport à son potentiel. Les robots pourraient combler ce fossé, mais leur déploiement demande des investissements massifs et une adoption rapide par les constructeurs. Un défi de taille, même pour une startup aussi ambitieuse.

Un avenir robotisé pour l’habitat ?

Imaginez un futur où les chantiers traditionnels laissent place à des usines high-tech, où des robots assemblent des maisons comme des puzzles géants. Ce n’est plus une utopie, mais une réalité que Promise Robotics construit pas à pas. Avec Calgary comme nouveau bastion, l’entreprise compte bien faire de la robotique un pilier de l’industrie du logement au Canada.

Pourtant, des questions subsistent. Quelle sera la réaction des travailleurs traditionnels face à cette automatisation ? Les coûts initiaux ne risquent-ils pas de freiner les petites entreprises ? Et surtout, cette solution pourra-t-elle s’adapter aux réalités climatiques et culturelles des différentes régions du pays ?

« Nous avons vu les défis avant même qu’ils ne fassent les gros titres. »

– Ramtin Attar, PDG de Promise Robotics

Un modèle à exporter ?

Si Promise Robotics réussit son pari au Canada, son modèle pourrait inspirer d’autres pays confrontés à des crises similaires. Les États-Unis, l’Australie ou encore certains marchés européens regardent déjà de près ces avancées. La startup pourrait devenir un étendard de l’innovation canadienne, prouvant que technologie et besoins sociaux peuvent aller de pair.

Pour l’instant, l’objectif reste local : produire plus, plus vite, et mieux. Avec deux usines en Alberta et une technologie qui séduit, Promise Robotics pose les jalons d’une révolution discrète mais puissante. Reste à voir si elle tiendra ses promesses dans un secteur où chaque minute compte.