Proton Devient une Fondation à But Non Lucratif pour Préserver sa Mission
Dans un monde numérique où les enjeux de confidentialité prennent une importance croissante, une entreprise suisse se démarque par son engagement indéfectible envers la protection des données de ses utilisateurs. Proton, le créateur de la célèbre application de messagerie sécurisée ProtonMail, vient de franchir une étape majeure en adoptant une structure de fondation à but non lucratif. Une décision forte qui vise à garantir l'indépendance de Proton et sa mission de défense de la vie privée en ligne.
Une Transition Stratégique vers une Fondation Non Lucrative
Fondé en 2014 à Genève, Proton s'est fait connaître grâce à ProtonMail, son service de messagerie chiffrée de bout en bout. Au fil des années, l'entreprise a étendu son offre avec toute une suite d'applications axées sur la confidentialité, comme un VPN, un gestionnaire de mots de passe et un cloud sécurisé.
En devenant une fondation à but non lucratif, Proton suit les traces d'autres acteurs majeurs de la tech comme Signal ou Mozilla. La Proton Fondation nouvellement créée servira d'actionnaire principal de l'entité Proton AG qui poursuivra ses activités commerciales.
Ce changement de gouvernance ne signale pas un changement dans la façon dont nos activités principales sont gérées. Proton n'est pas motivé par le profit, mais nous devons conserver la rentabilité comme objectif central car une pierre angulaire de la sauvegarde de la mission de Proton est l'indépendance par l'auto-durabilité.
Andy Yen, PDG et cofondateur de Proton
Concilier Rentabilité et Valeurs Fondamentales
Cette transition vise à permettre à Proton de rester fidèle à ses valeurs de protection de la vie privée tout en conservant une activité rentable et pérenne, sans dépendre de dons, subventions ou partenariats commerciaux. Une approche hybride originale qui cherche à tirer le meilleur des deux modèles, comme l'explique Andy Yen.
La Fondation Proton s'engage également à reverser 1% des revenus de l'entreprise à des activités caritatives en lien avec la défense de la confidentialité en ligne. Le contrôle exercé par la fondation garantit que Proton agira toujours dans le respect de sa mission initiale.
Un Conseil d'Administration Prestigieux
Pour mener à bien cette transition, la Proton Fondation s'est dotée d'un conseil d'administration de premier plan. Outre les cofondateurs Andy Yen et Jason Stockman, on y retrouve notamment :
- Sir Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web
- Pr. Carissa Veliz, professeur d'éthique à l'Institut d'éthique dans l'IA de l'Université d'Oxford
- Antonio Gambardella, directeur de la Fondation Genevoise pour l'Innovation Technologique (FONGIT)
Avec la Fondation comme principal actionnaire, aucun changement de contrôle ne pourra intervenir sans son consentement, empêchant toute prise de contrôle hostile qui compromettrait la mission de Proton.
Un Engagement Fort pour l'Avenir de la Confidentialité
En adoptant ce modèle innovant combinant structure à but non lucratif et activité rentable, Proton démontre qu'il est possible pour une entreprise technologique de concilier succès commercial et respect des valeurs fondamentales. Une voie prometteuse à l'heure où les enjeux de confidentialité numérique n'ont jamais été aussi cruciaux.
Avec cette transition, Proton réaffirme avec force son engagement indéfectible envers la protection de la vie privée de ses utilisateurs. Un signal fort envoyé à l'ensemble de l'écosystème numérique, prouvant qu'un autre modèle est possible, plaçant l'éthique et le respect des données personnelles au cœur de la stratégie d'entreprise.