Quand l’IA Bouleverse les Réseaux Sociaux : La Saga Meta

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Innovationsfr
juillet 2, 2024

Quand l’IA Bouleverse les Réseaux Sociaux : La Saga Meta

Imaginez un instant que votre réseau social préféré vous propose deux options : continuer à l'utiliser gratuitement en échange de publicités ciblées, ou payer un abonnement pour une expérience sans pub. Un choix cornélien qui soulève de nombreuses questions sur l'utilisation de nos données personnelles et la régulation des géants du numérique. C'est précisément le modèle que vient de lancer Meta (maison-mère de Facebook et Instagram) en Europe, déclenchant l'ire de Bruxelles qui y voit une entorse au nouveau règlement sur les marchés numériques (DMA). Plongée dans une affaire aux enjeux cruciaux pour l'avenir d'internet.

L'abonnement de la discorde

En novembre dernier, Meta a lancé en Europe son offre d'abonnement sans publicité pour Facebook et Instagram. Le principe : soit vous continuez à utiliser les services gratuitement en laissant l'entreprise exploiter vos données pour de la pub ciblée, soit vous payez un abonnement mensuel pour naviguer sans être tracé·e. Mais selon la Commission européenne, ce système binaire ne respecte pas le DMA, le nouveau règlement européen visant à réguler les pratiques des géants du numérique.

Dans ses conclusions préliminaires envoyées à Meta, Bruxelles estime que ce choix binaire oblige les utilisateurs à consentir à l'utilisation de leurs données, sans leur offrir une véritable alternative. Autrement dit, vous n'avez pas accès à "une version moins personnalisée mais équivalente" des réseaux de Meta si vous refusez le ciblage publicitaire.

Entre business model et vie privée

Cette affaire cristallise un débat de longue date sur le modèle économique des réseaux sociaux, largement basé sur la monétisation des données personnelles à travers la publicité. Pour Meta, son système respecte le DMA en offrant un "choix explicite et éclairé" aux utilisateurs, en accord avec une décision de la Cour de Justice de l'UE. L'entreprise met aussi en avant le caractère vital de la pub ciblée pour maintenir un service gratuit.

De son côté, la Commission argue que le règlement vise justement à donner aux citoyens "la possibilité de contrôler leurs propres données et de choisir une publicité moins personnalisée". Un enjeu majeur à l'heure où toujours plus d'aspects de nos vies se digitalisent.

L'IA, l'autre pomme de discorde

Dans cette affaire se joue aussi en filigrane un autre défi de taille : l'encadrement de l'intelligence artificielle. Car derrière la publicité ciblée des réseaux sociaux se cachent des algorithmes de plus en plus sophistiqués pour prédire et influencer nos comportements en ligne. Un sujet d'inquiétude croissante pour les régulateurs.

"Nous sommes à un moment charnière. L'IA a un potentiel immense mais soulève aussi des défis éthiques et sociétaux majeurs. Il est crucial de trouver le bon équilibre entre innovation et protection des citoyens"

Margrethe Vestager, Commissaire européenne à la Concurrence

En s'attaquant au modèle de Meta, Bruxelles envoie donc un signal fort sur sa volonté de réguler étroitement le développement de l'IA, en particulier son usage par les géants du numérique. Une approche qui fait grincer des dents outre-Atlantique, sur fond de rivalité dans la course à l'innovation.

Vers un nouveau modèle de web ?

Au-delà de la joute réglementaire, c'est bien l'avenir du web qui se joue. Avec d'un côté une vision portée par la Silicon Valley d'un internet "libre et gratuit" (mais nourri à nos données), de l'autre le projet européen d'une souveraineté numérique respectueuse des droits individuels.

Une chose est sûre : le débat n'en est qu'à ses prémices. Car si Meta est aujourd'hui dans l'œil du cyclone, tous les acteurs du numérique sont concernés par ces enjeux. Publicité ciblée, paiement à l'usage, modèle contributif... Les pistes sont nombreuses pour refonder l'économie des plateformes tout en préservant leur apport sociétal. C'est tout l'enjeu pour l'Europe de bâtir un modèle à la fois innovant et éthique.

D'ici là, l'affaire Meta promet encore de nombreux rebondissements. L'entreprise, qui risque jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires annuel en cas d'infraction avérée au DMA, a jusqu'à mars 2025 pour convaincre Bruxelles du bien-fondé de son système. Sous peine de voir son modèle publicitaire durement touché sur le Vieux Continent. Le bras de fer ne fait que commencer.

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