Réduction du vide dans les emballages : le CNE innove
Transporter du vide n'a pas de sens, ni économiquement, ni écologiquement. Pourtant, le vide est souvent nécessaire dans les emballages pour protéger les produits. Afin de résoudre ce paradoxe, le Conseil national de l'emballage (CNE) a réuni industriels et e-commerçants le 11 juillet dernier à Paris, pour une journée de réflexion sur le thème « Vide et emballages : le CNE comble un vide ».
Des enjeux réglementaires complexes
Avec près de 165 milliards de colis qui seront expédiés dans le monde d'ici 2025, la question du vide dans les emballages est cruciale. Mais les réglementations diffèrent grandement d'un pays à l'autre, rendant l'optimisation des emballages particulièrement complexe pour les entreprises :
Chaque pays a sa propre approche, qui voulant supprimer le plastique, qui s'intéressant à l'emballage, qui à l'e-commerce ou se focalisant sur l'intérêt du consommateur.
– Régine Frétard, responsable réglementation packaging chez LVMH
Proposer des options aux clients
Face à ces contraintes, certains acteurs comme LVMH misent sur la coresponsabilité. Le groupe de luxe propose ainsi à ses clients e-commerce de renoncer à l'écrin en carton. Une approche résumée par Léo Leroy, directeur de projet réglementation emballage chez LVMH recherche : « Il faut proposer au client, mais ne jamais imposer ».
Le rôle essentiel du calage
Autre point de vigilance : le calage, souvent assimilé à tort au vide par les régulateurs. Pourtant, il joue un rôle essentiel pour stabiliser et protéger les produits. Kareen Desbouis, déléguée générale de Carton ondulé de France, appelle à la prudence :
Dans sa version actuelle, le PPWR assimile le calage au vide et veut donc obliger les parties prenantes à le limiter au maximum. Gare toutefois à le supprimer complètement, car les conséquences pourraient être néfastes.
– Kareen Desbouis, Carton ondulé de France
Innovations chez les e-commerçants
Amazon et Fnac-Darty, deux géants de l'e-commerce, présentaient leurs initiatives pour réduire les emballages. Si la suppression totale du vide reste utopique, plusieurs pistes sont explorées : remplacement des caisses carton par des sacs papier, livraison dans l'emballage d'origine des fabricants, intelligence artificielle pour optimiser le remplissage…
L'IA au service de la supply chain
Côté logistique, l'IA s'invite aussi pour optimiser les schémas de palettisation et de transport. Jean-Marc Tolini, directeur des fonctions support chez FM Logistic France, présentait les outils et options disponibles :
- Logiciels de type TMS ou WMS pour optimiser le remplissage des véhicules
- Semi-remorques à double étage pour charger les palettes sur deux niveaux
- Remorques pour les gros chargements en vrac
En conclusion, cette journée aura permis de mesurer la complexité du sujet, entre réglementations toujours plus contraignantes, attentes des consommateurs et enjeux économiques. Une équation complexe, résumée par FM Logistic en une formule : « La supply chain et les injonctions contradictoires ». Le CNE aura eu le mérite d'ouvrir le dialogue entre toutes les parties prenantes pour avancer vers des emballages plus responsables.
