Régulateurs inquiets face à l’IA au Sommet 2024

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Régulateurs inquiets face à lIA au Sommet 2024 Innovationsfr
septembre 20, 2024

Régulateurs inquiets face à l’IA au Sommet 2024

Lors du Sommet sur la concurrence 2024 axé sur l'intelligence artificielle, organisé par le Bureau de la concurrence, les inquiétudes quant au risque de répéter les erreurs de l'ère Web 2.0 étaient omniprésentes. Le spectre du projet de loi C-27 et de sa disposition sur la Loi sur l'intelligence artificielle et les données (LIAD) planait sur une grande partie des conversations de la journée.

Dans son discours d'ouverture, le commissaire du Bureau de la concurrence, Matthew Boswell, a souligné que la croissance rapide et l'adoption généralisée de l'IA, ainsi que la perception que les régulateurs "ne comprennent tout simplement pas", ont inspiré le thème de la conférence de cette année. Joel Blit, professeur d'économie à l'Université de Waterloo, a prédit qu'une poignée d'entreprises "domineront" l'industrie de l'IA d'ici une décennie, à l'instar d'Amazon, Facebook et Google à l'ère d'Internet.

Mise en garde contre la domination du marché par quelques entreprises

Dans un discours-programme préenregistré, la présidente de la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis, Lina Khan, a fait écho à cette préoccupation et a mis en garde contre le fait de permettre à seulement une poignée d'entreprises puissantes de dominer le marché, comme ce fut le cas au début de l'ère Web 2.0. Google, l'un des géants de l'Internet issu de cette époque, a d'ailleurs fait l'objet d'une série de plaintes antitrust ces derniers mois, notamment de la part de la FTC.

Lors d'une table ronde réunissant des régulateurs internationaux, David Lawrence, directeur des politiques de la division antitrust du ministère américain de la Justice, a déclaré que les régulateurs repensaient avec un "pincement de regret" à la philosophie de "laisser-faire" qui prévalait aux débuts des marchés numériques. Il a ajouté qu'aucune entreprise dominante n'avait encore émergé à l'ère naissante de l'IA pour créer un écosystème d'exclusion menaçant les opportunités des autres entrepreneurs et innovateurs.

Nous sommes à ce moment charnière et nous voulons que cela reste ainsi. Nous devons réévaluer le niveau d'oligopole avec lequel nous sommes à l'aise.

David Lawrence, directeur des politiques de la division antitrust du ministère américain de la Justice

D'autres régulateurs internationaux présents ont soulevé des préoccupations similaires concernant les pratiques potentiellement anticoncurrentielles propres à l'ère de l'IA, comme les partenariats entre les géants de la tech et les entreprises d'IA. Carlota Reyners Fontana, directrice de la concurrence à la Commission européenne, et Ori Schwartz, responsable de la concurrence à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ont tous deux suggéré de réexaminer la définition d'une fusion avec l'avènement des accords d'investissement qui tissent des liens étroits entre les grandes entreprises technologiques et les sociétés d'IA.

L'approche attentiste des régulateurs canadiens

Alors que les régulateurs internationaux ont explicitement fait part de leurs inquiétudes concernant le marché émergent de l'IA, les membres du Forum canadien des régulateurs du numérique (FCRN) ont adopté une approche attentiste lors d'une table ronde axée sur l'apprentissage des mécanismes du nouveau marché numérique. Le FCRN est une initiative de coopération entre le Bureau de la concurrence de M. Boswell et les dirigeants du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada et de la Commission du droit d'auteur du Canada, récemment intégrée.

M. Boswell a ouvert la discussion en soulignant que le FCRN a été créé parce qu'il est "très difficile" de suivre le rythme rapide du changement et que la prolifération de l'IA a fait se chevaucher plus que jamais le travail des organismes membres. La présidente du CRTC, Vicky Eatrides, a déclaré que les questions qui se recoupent et l'augmentation de l'utilisation de l'IA offrent aux dirigeants l'occasion d'apprendre les uns des autres.

Le sort incertain du projet de loi C-27

Le sort du projet de loi C-27 et de sa disposition sur la LIAD était au cœur de nombreuses conversations tout au long de la journée. Philippe Dufresne, commissaire à la protection de la vie privée, a défendu le processus, affirmant que le Parlement "fait son travail" en écoutant les discussions et les débats sur le projet de loi. Il a également souligné qu'il fallait trouver un équilibre entre la volonté des législateurs d'agir rapidement et la nécessité d'une législation qui "résistera à l'épreuve du temps".

Il y a beaucoup d'amendements proposés, beaucoup de questions, et j'espère que cela va avancer et que le Parlement va y accorder la priorité qu'il mérite. Le temps est une denrée précieuse, c'est toujours un défi, surtout vers la fin d'un Parlement minoritaire.

Philippe Dufresne, commissaire à la protection de la vie privée du Canada

M. Boswell a conclu le panel en déclarant que l'appel à la réglementation lancé par le "parrain de l'IA" Geoffrey Hinton, et son avertissement selon lequel "l'expansion incontrôlée de l'IA constitue une menace existentielle pour l'humanité", ont retenu son attention.

Il y a des problèmes sérieux et, à mon avis personnel, nous devons aller de l'avant avec la réglementation dans ce pays et dans le monde entier. Nous devons probablement faire plus d'efforts que nous n'en faisons pour synchroniser l'approche dans le monde entier, car une grande partie de l'IA est tirée par de grandes entreprises technologiques qui ont plus d'argent que de nombreux pays.

Matthew Boswell, commissaire du Bureau de la concurrence du Canada

Alors que les régulateurs internationaux avertissent des dangers potentiels liés à la domination du marché de l'IA par une poignée de grandes entreprises technologiques, le Canada semble adopter une approche plus prudente. Le sort incertain du projet de loi C-27 et de sa disposition sur l'IA illustre les défis auxquels sont confrontés les législateurs pour élaborer une réglementation équilibrée et tournée vers l'avenir dans ce domaine en constante évolution. Les discussions du Sommet sur la concurrence 2024 soulignent la nécessité d'une coopération internationale accrue pour relever ces défis de manière proactive, avant qu'il ne soit trop tard.

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