Releaf Paper : La Start-up Transforme les Feuilles Mortes en Pâte à Papier
Et si les feuilles mortes qui jonchent nos trottoirs à l'automne devenaient notre futur papier ? C'est le pari audacieux lancé par Releaf Paper, une jeune pousse ukrainienne qui a mis au point un procédé révolutionnaire et écologique pour produire de la pâte à papier à partir de ce déchet végétal. En ces temps de transition écologique, zoom sur une innovation pleine de promesses.
Releaf Paper : Quand les Feuilles Mortes Deviennent Matière Première
Fondée en 2021 par le jeune entrepreneur ukrainien Valentyn Frechka, la start-up Releaf Paper s'est donné pour mission de valoriser les feuilles mortes qui encombrent nos villes chaque automne. Plutôt que de les composter ou de les brûler, elle a mis au point un procédé chimique breveté permettant d'en extraire la cellulose pour fabriquer une pâte à papier de qualité.
Nous avons élaboré un procédé qui permet de récupérer la cellulose des feuilles mortes et d'avoir ainsi une pâte assez semblable à celle aujourd'hui utilisée par les fabricants de papiers et emballages.
– Valentyn Frechka, fondateur de Releaf Paper
L'intérêt écologique est double : cela permet à la fois de recycler un déchet et d'éviter l'abattage d'arbres. Selon Releaf Paper, pour produire une tonne de cellulose, il faut 2,3 tonnes de feuilles mortes, contre 17 arbres !
Des Premiers Clients Prestigieux
Pour démontrer la faisabilité de son innovation, la start-up a commencé par produire elle-même du papier et des emballages 100% recyclables et biodégradables. Elle a séduit ses premiers clients, et non des moindres : L'Oréal, Chanel, LVMH, Schneider Electric, Samsung... Principalement des acteurs du retail et de la logistique, gros consommateurs d'emballages.
Un Site Pilote Dans les Yvelines
Début juillet, Releaf Paper a inauguré son site pilote aux Mureaux, dans les Yvelines. D'une capacité de 5000 tonnes par an, il va produire de la pâte à papier à partir des feuilles mortes collectées à Paris. Car la start-up n'a pas vocation à fabriquer et vendre des produits finis, qu'elle sous-traite à des partenaires.
Le cœur de notre métier c'est la production de pâte à papier et c'est là-dessus de que nous devons nous concentrer.
– Valentyn Frechka
Cap sur l'International
Après ce premier pas réussi, Releaf Paper, qui compte aujourd'hui 15 salariés, prépare la suite : l'implantation d'une usine de plus grande capacité et le déploiement à l'international. Elle vise l'Allemagne et les Pays-Bas d'ici 2 à 3 ans, avant de s'attaquer aux pays tropicaux. Tout en continuant de perfectionner son procédé pour un passage à l'échelle industrielle optimal.
En attendant, le potentiel de cette start-up verte et de son innovation a été salué par l'Office Européen des Brevets, qui a décerné à Valentyn Frechka, 23 ans, le prix du jeune inventeur européen. Une belle reconnaissance pour cet entrepreneur exilé en France depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022.
Avec son procédé de recyclage des feuilles mortes en papier, Releaf Paper apporte une solution concrète et écologique à deux problèmes : la gestion des déchets verts et la préservation des forêts. Une innovation qui pourrait bien révolutionner l'industrie papetière et contribuer à la transition vers une économie plus circulaire. À suivre de près !