Remaniement ministériel : Champagne reste, FedDev et PrairiesCan changent
En cette fin d'année mouvementée sur la scène politique canadienne, un remaniement ministériel vient d'être annoncé par le premier ministre Justin Trudeau. Si François-Philippe Champagne conserve son poste de ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, de nouveaux visages font leur apparition à la tête de deux agences fédérales clés pour le financement de projets technologiques au pays.
Cette valse de portefeuilles intervient après une semaine tumultueuse, marquée par la démission surprise de la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland lundi dernier. Un départ fracassant qui a semé le chaos quelques heures seulement avant la présentation très attendue de l'Énoncé économique de l'automne.
Nouvelles têtes aux commandes du développement régional
Ruby Sahota, députée de Brampton-Nord, hérite ainsi du ministère responsable de l'Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l'Ontario (FedDev Ontario). Elle succède à Filomena Tassi, qui avait annoncé en octobre qu'elle ne se représenterait pas aux prochaines élections.
Du côté des Prairies, c'est au tour de Terry Duguid, député de Winnipeg-Sud, de prendre les rênes de Développement économique Canada pour les Prairies (PrairiesCan). Il remplace Dan Vandal, autre sortant notable du gouvernement Trudeau.
Ces deux agences jouent un rôle crucial dans le soutien aux entreprises technologiques et innovantes à travers le pays. Leurs nouveaux ministres de tutelle auront donc la lourde tâche de poursuivre les efforts engagés pour stimuler l'investissement dans ces secteurs porteurs.
Le difficile Énoncé économique de l'automne
Dominic LeBlanc, jusque-là ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales, a hérité en catastrophe du portefeuille des Finances lundi. Moins d'une heure après sa nomination, il a dû présenter in extremis l'Énoncé économique de l'automne à la Chambre des communes.
Ce document, très attendu par les acteurs de la tech, comprend plusieurs mesures visant à dynamiser l'investissement dans les entreprises canadiennes et les technologies d'avenir :
- Renouvellement de l'Initiative de catalyse du capital de risque (ICCR)
- Réforme du crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE)
- Programmes pour encourager l'investissement privé dans les PME en croissance
- Soutien des fonds de pension aux centres de données dédiés à l'intelligence artificielle
Il reviendra donc à Dominic LeBlanc de concrétiser ces engagements, aux côtés de François-Philippe Champagne qui reste le grand ordonnateur de la politique d'innovation nationale.
Vers des élections anticipées en 2025 ?
Mais l'avenir immédiat s'annonce incertain pour le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau. Le chef du NPD Jagmeet Singh a en effet annoncé son intention de déposer une motion de défiance dès la rentrée parlementaire, le 27 janvier prochain.
Depuis la fin de l'entente de soutien et de confiance en septembre dernier, les Néo-démocrates s'étaient jusqu'ici abstenus de faire tomber les Libéraux. Mais sans leur appui, des élections au printemps semblent inéluctables. De quoi compromettre la mise en œuvre des récentes promesses économiques et budgétaires du gouvernement Trudeau.
Ce remaniement intervient à un moment charnière pour l'industrie technologique canadienne, qui fait face à des défis de taille pour rester compétitive à l'échelle mondiale.
Un dirigeant de startup qui a requis l'anonymat
Les startups et entreprises innovantes du pays scruteront donc avec attention les premiers pas des nouveaux ministres en charge du développement régional. En espérant que les soubresauts politiques à Ottawa n'auront pas raison de l'ambition technologique du Canada.