Rester au Canada : Le Défi des Start-ups

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Rester au Canada  Le Défi des Start ups   Innovationsfr
juin 24, 2025

Rester au Canada : Le Défi des Start-ups

Pourquoi tant de jeunes entrepreneurs canadiens ressentent-ils l’appel des sirènes étrangères ? Lors de la récente Toronto Tech Week, des figures emblématiques du secteur technologique ont livré un message percutant : dire non. Non à l’exode vers la Silicon Valley, non aux offres d’acquisition alléchantes, non à l’idée que le Canada manque d’ambition. Ce cri de ralliement, lancé par des leaders de Shopify, Cohere et Wealthsimple, résonne comme un appel à bâtir un avenir technologique robuste et indépendant au Canada.

Un Écosystème Tech en Pleine Évolution

Le Canada, souvent perçu comme un pays de ressources naturelles et de finance, est en train de redéfinir son identité économique. Lors de l’événement phare Homecoming de la Toronto Tech Week, les leaders du secteur ont mis en lumière une vérité essentielle : l’avenir du pays repose sur l’innovation technologique et l’entrepreneuriat. Mais pour y parvenir, il faut résister à la tentation de quitter le pays ou de céder aux pressions extérieures.

Harley Finkelstein, président de Shopify, a ouvert le débat en abordant ce qu’il appelle le « castor de 600 livres dans la pièce », une métaphore pour désigner la question de l’ambition canadienne. Lors d’un précédent événement, il avait suscité un vif débat en questionnant le niveau d’ambition des entrepreneurs locaux. Cette fois, il a clarifié sa position : les Canadiens sont ambitieux, mais ils doivent l’être encore plus.

Je pense que nous devons tous être plus ambitieux. Nous sommes ambitieux, mais nous pouvons l’être encore davantage.

– Harley Finkelstein, Président de Shopify

Résister à l’Exode des Talents

La fuite des cerveaux vers des hubs technologiques comme la Silicon Valley est une préoccupation majeure. Aidan Gomez, PDG de Cohere, a dénoncé cette mentalité du « tout ou rien » qui pousse les talents à quitter le Canada. Selon lui, cette dynamique fragilise l’écosystème technologique local et nuit à l’économie nationale.

Gomez, animé par un fort sentiment de nationalisme économique, insiste sur l’importance de construire des entreprises d’envergure mondiale tout en restant ancré au Canada. Il a partagé une anecdote personnelle : Cohere a refusé une offre d’acquisition à neuf chiffres pour rester fidèle à sa vision de bâtir au Canada.

Toute sortie qui nous éloignerait du Canada équivaudrait à un échec. Nous n’avons pas échoué. Pour moi, une acquisition, c’est mettre fin au processus de construction.

– Aidan Gomez, PDG de Cohere

Repenser l’Économie Canadienne

Mike Katchen, fondateur de Wealthsimple, a souligné la nécessité de diversifier l’économie canadienne, trop dépendante des ressources naturelles et de la finance. Pour lui, l’entrepreneuriat technologique est la clé pour remodeler l’avenir économique du pays.

Il a partagé son propre parcours : après un séjour à l’étranger, il est revenu au Canada, motivé par une inquiétude profonde quant à la trajectoire économique du pays. Cette conviction partagée par les trois leaders met en lumière une urgence : renforcer la souveraineté économique canadienne à travers des entreprises innovantes.

Dire Non aux Acquisitions

Les leaders ont insisté sur l’importance de résister aux pressions des investisseurs étrangers et aux offres d’acquisition. Finkelstein a conseillé aux entrepreneurs de ne pas répondre aux appels des départements de fusions-acquisitions et de rejeter les term sheets exigeant une réincorporation aux États-Unis.

Cette stratégie n’est pas seulement une question de fierté nationale, mais une nécessité pour préserver les talents locaux et maintenir un écosystème technologique dynamique. Gomez a illustré cela avec l’exemple de Cohere, qui a choisi de rester indépendant pour continuer à croître au Canada.

Les Avantages de Rester au Canada

Construire une entreprise au Canada offre des avantages uniques. Les leaders ont mis en avant :

  • Un accès à un vivier de talents diversifié et qualifié, notamment dans des domaines comme l’intelligence artificielle.
  • Un environnement favorable à l’innovation, avec des programmes gouvernementaux de soutien aux start-ups.
  • Une qualité de vie élevée, attirant les talents internationaux.

Ces atouts, combinés à une ambition renouvelée, positionnent le Canada comme un acteur majeur de l’innovation mondiale. Mais pour tirer parti de ces forces, il faut dire non aux raccourcis faciles comme les acquisitions étrangères.

Toronto Tech Week : Un Catalyseur d’Ambition

L’événement Homecoming de la Toronto Tech Week a servi de plateforme pour galvaniser les entrepreneurs. En réunissant des figures influentes et des fondateurs émergents, il a créé un espace d’échange et d’inspiration. La moitié des participants ayant levé la main lorsqu’on leur a demandé s’ils étaient revenus au Canada après un séjour à l’étranger témoigne de l’attrait croissant du pays.

Cet élan collectif vise à transformer l’image du Canada, d’un pays de ressources à un hub technologique mondial. Les discussions ont mis en lumière la nécessité de construire des entreprises qui non seulement réussissent, mais redéfinissent l’économie canadienne.

Un Appel à l’Action pour la Nouvelle Génération

Le message des leaders est clair : la nouvelle génération d’entrepreneurs doit porter l’ambition de bâtir des entreprises globales depuis le Canada. Cela implique de refuser les offres qui compromettraient cet objectif et de s’appuyer sur les forces de l’écosystème local.

En disant non, les start-ups peuvent non seulement prospérer, mais aussi contribuer à un avenir où le Canada est un leader technologique. Cet appel à l’action résonne comme une invitation à repenser ce que signifie réussir en tant qu’entrepreneur canadien.

Avec des entreprises comme Shopify, Cohere et Wealthsimple montrant la voie, la prochaine génération a des modèles à suivre. Leur succès démontre qu’il est possible de construire des géants technologiques sans quitter le Canada, à condition d’avoir le courage de dire non aux pressions extérieures.

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