Revel mise sur le modèle à la demande pour son service de VTC électriques
La startup new-yorkaise Revel, connue pour ses stations de recharge et son service de VTC tout-Tesla, opère un virage majeur. Après avoir employé plus de 1000 chauffeurs salariés, elle abandonne ce modèle pour passer à un système de chauffeurs indépendants. Un changement de cap qui soulève des questions sur l'avenir de la mobilité à la demande.
Revel mise sur la flexibilité pour séduire les chauffeurs
Selon Haley Rubinson, vice-présidente des affaires générales chez Revel, ce sont les retours des chauffeurs qui ont motivé cette transition. Beaucoup aspiraient à davantage de souplesse dans leurs horaires et conditions de travail, un critère devenu prioritaire dans le recrutement.
Nous devons être à l'écoute de ce que l'industrie nous dit.
– Haley Rubinson, VP chez Revel
En passant à un modèle avec chauffeurs indépendants, Revel espère attirer plus facilement de nouveaux conducteurs et étendre son service. Les chauffeurs actuels pourront choisir de rester en tant que contractuels après le 12 septembre, date effective du changement.
Un choix entre flexibilité et sécurité de l'emploi
Si certains chauffeurs apprécient la liberté du statut d'indépendant, d'autres regrettent les avantages d'un emploi salarié comme chez Revel jusqu'à présent : véhicule, assurance et frais pris en charge, sans parler des droits sociaux. Le débat entre flexibilité et protection fait rage dans le secteur des VTC.
En optant pour des chauffeurs indépendants, Revel se rapproche du modèle controversé d'Uber et Lyft. Un choix qui pourrait servir d'argument à ces géants de la mobilité à la demande, souvent critiqués pour le statut précaire de leurs chauffeurs.
Une flotte élargie pour de meilleurs délais d'attente
Avec seulement 550 Tesla, les temps d'attente sont un défi pour Revel face aux plus de 100 000 chauffeurs Uber et Lyft à New York. En permettant à des chauffeurs indépendants de rejoindre sa plateforme avec leurs propres véhicules électriques dès 2025, Revel vise une croissance rapide de sa flotte pour un service client amélioré.
Cette stratégie asset-light pourrait aussi renforcer le vrai pari de Revel : ses hubs de recharge. Initialement utilisés à 90% par ses propres VTC, ils voient désormais affluer une clientèle extérieure croissante avec l'essor des véhicules électriques.
Un réseau de recharge en pleine expansion
Forte de trois hubs à New York, Revel prévoit d'en ouvrir trois nouveaux : près de l'aéroport LaGuardia, à Maspeth (Queens) avec 60 points de charge, et dans le Bronx. Des projets sont aussi dans les cartons pour San Francisco et Los Angeles.
Avec 214 millions de dollars levés depuis son lancement en 2018, notamment auprès de BlackRock et Toyota, la startup mise sur cette infrastructure de recharge pour assurer son avenir. Le service VTC électrique n'est qu'un moyen d'alimenter cette ambition.
Le virage vers un modèle avec chauffeurs indépendants est un pari audacieux pour Revel. Si la promesse de flexibilité peut séduire, le risque est de précariser une profession déjà sous pression. L'avenir dira si la jeune pousse réussira son pari, entre mobilité durable et responsabilité sociale.