(Re)vive : Réduire le gaspillage dans la mode
Chaque année, des milliards d'articles de mode retournés par les clients finissent à la décharge. Un immense gaspillage auquel la startup new-yorkaise (Re)vive veut remédier grâce à sa solution innovante alliant logistique, technologie et seconde main.
Le problème des retours dans l'industrie de la mode
Malgré une qualité souvent irréprochable, une grande partie des articles retournés par les clients du e-commerce sont jetés. En 2022, ce sont 9,5 milliards de livres de marchandises qui ont ainsi fini en décharge selon Optoro. Un gâchis considérable auquel il devient urgent de s'attaquer pour des raisons écologiques mais aussi économiques et d'image pour les marques.
Le concept de (Re)vive : réparer, recycler et revendre
C'est là qu'intervient (Re)vive. La startup récupère auprès des enseignes les articles jugés trop abîmés pour être remis en vente. Elle les remet en état en les nettoyant, réparant, etc. Ensuite, elle les écoule via différents canaux :
- Réinjection des pièces encore de saison en magasin
- Vente sur des plateformes tierces type eBay ou Poshmark pour les collections passées
Travailler avec (Re)vive est un jeu d'enfant pour les retailers. C'est aussi simple que de changer l'étiquette d'expédition sur les cartons de retour.
– Allison Lee, CEO de (Re)vive
Une plateforme technologique pour piloter le réemploi
Pour optimiser le tri et le traitement de gros volumes, la startup a développé un logiciel sur-mesure. Les employés peuvent ainsi traiter un carton de retours en 3 minutes. La plateforme analyse aussi les données pour informer les marques sur les taux de retour par référence et le potentiel de revente de ces articles.
Une croissance remarquable en réponse aux attentes du marché
Surfant sur la demande croissante pour des pratiques plus responsables, (Re)vive a vu son chiffre d'affaires décupler en 2023. Les enseignes subissent une pression grandissante de leurs actionnaires et de l'opinion publique pour réduire leur empreinte environnementale. Le réemploi apparaît comme une solution gagnant-gagnant sur les plans écologique et économique.
Depuis notre pivot, nous sommes devenus un "must-have" pour les retailers. Avant, avec Hemster, on était juste un "nice-to-have".
– Allison Lee
De la retouche sur-mesure au réemploi à grande échelle
L'histoire de (Re)vive est celle d'un pivot réussi. Lancée en 2017 sous le nom de Hemster, la startup proposait initialement un service de retouches en magasin. Malgré une levée de fonds et un déploiement dans plus de 300 points de vente, la pandémie a stoppé net cette première activité. L'équipe a alors tenté de lancer un portail de réparation en ligne pour les particuliers, avant de réaliser que les principaux utilisateurs étaient les marques cherchant à remettre en état leurs retours. Ce constat l'a poussé à pivoter vers son modèle actuel.
3,5 millions levés pour consolider sa position
Pour soutenir sa croissance, (Re)vive a récemment levé 3,5 millions de dollars, menée par Equal Ventures et Hustle Fund. Cet argent frais doit lui permettre d'étoffer ses équipes commerciales et tech, afin de signer de nouveaux partenariats et d'améliorer encore sa plateforme.
Un impact environnemental et social majeur
En quelques chiffres, (Re)vive c'est déjà :
- 23 millions de dollars de marchandises sauvées
- 150 000 vêtements évités d'être jetés
- Des milliers d'heures de travail créées pour remettre en état les pièces
Et ce n'est qu'un début ! Avec l'essor continu du e-commerce, le problème des retours ne va faire que s'amplifier. Des solutions comme celle de (Re)vive seront essentielles pour rendre la mode plus durable. Espérons que de plus en plus d'enseignes leur emboîtent le pas.