Revolut, la néobanque britannique en quête de conquête
Après trois longues années d'attente, la néobanque britannique Revolut vient enfin de décrocher le Saint Graal : une licence bancaire sur son marché domestique, le Royaume-Uni. Une étape cruciale pour cette fintech en pleine ascension qui nourrit de grandes ambitions. Quels sont les enjeux de cette licence et les prochains défis pour Revolut dans sa quête de conquête ?
Revolut : le parcours d'une néobanque ambitieuse
Fondée en 2015 à Londres, Revolut s'est rapidement imposée comme l'une des néobanques les plus prometteuses en Europe. Son concept : proposer des services bancaires 100% mobiles, simples d'utilisation et peu coûteux. Pari réussi, puisque la fintech revendique aujourd'hui plus de 45 millions de clients à travers le monde, dont 9 millions rien qu'au Royaume-Uni.
Dès 2018, Revolut obtient une licence bancaire européenne qui lui permet d'exercer dans toute la zone euro. Mais il lui manquait encore le précieux sésame dans son pays d'origine, le Royaume-Uni. C'est désormais chose faite, avec l'obtention le 25 juillet dernier d'une licence « avec restrictions » accordée par les autorités britanniques.
Une licence bancaire, pour quoi faire ?
Concrètement, cette licence va permettre à Revolut d'aller beaucoup plus loin dans ses services au Royaume-Uni. La néobanque pourra notamment :
- Proposer des prêts et des découverts bancaires
- Lancer des produits d'épargne
- Accepter des dépôts plus importants de ses clients
L'objectif affiché est clair : devenir « la banque de choix des clients britanniques » selon son CEO Nikolay Storonsky. Un marché clé pour Revolut, qui y réalise son plus gros chiffre d'affaires.
Une croissance fulgurante mais des zones d'ombre
Le succès de Revolut ne se dément pas, avec un chiffre d'affaires quasiment doublé en 2023 à 2,1 milliards d'euros et un bénéfice net de 407 millions d'euros. Sa valorisation pourrait atteindre les 41 milliards d'euros lors d'une prochaine levée de fonds. Mais tout n'est pas rose pour autant.
La néobanque a notamment fait parler d'elle pour les retards importants dans la publication de ses comptes annuels. Un manque de transparence qui interroge. Revolut est aussi pointée du doigt pour sa gestion des litiges clients, en hausse de 35% au premier semestre selon le médiateur britannique.
La BCE ferait aussi pression sur Revolut en plaçant la fintech sous supervision directe depuis le début d'année.
Bloomberg
Malgré ces zones d'ombre, l'obtention de la licence bancaire au Royaume-Uni reste une étape majeure pour Revolut. La néobanque a désormais les coudées franches pour déployer toute sa panoplie de services sur son premier marché et s'y imposer durablement face aux banques traditionnelles. Reste à transformer l'essai en gagnant la confiance des régulateurs et des clients britanniques.