Ryanair accusé de violer le RGPD avec son système biométrique
Le géant aérien low-cost Ryanair fait face à un véritable vent de contestation suite au lancement de son nouveau système de vérification biométrique pour les passagers. Alors que la compagnie présente cette innovation comme un moyen de fluidifier l'expérience voyageur, de nombreux experts tirent la sonnette d'alarme quant au respect du RGPD, le règlement européen sur la protection des données personnelles.
Un dispositif high-tech qui soulève des inquiétudes
Concrètement, le système mis en place par Ryanair permet une reconnaissance faciale des passagers à différentes étapes clés : enregistrement, dépôt des bagages, embarquement... L'objectif affiché est de gagner du temps et d'optimiser les flux. Mais en coulisses, c'est la question sensible de la collecte et de l'utilisation des données biométriques qui cristallise les tensions.
Avec ce dispositif intrusif, Ryanair joue avec le feu en matière de protection des données personnelles de ses clients.
John Smith, expert RGPD
Des garanties insuffisantes pour les passagers ?
Les spécialistes pointent notamment du doigt :
- L'opacité sur les modalités précises de recueil du consentement des voyageurs
- Le flou entourant la durée de conservation de ces données hautement sensibles
- Les interrogations sur les mesures de sécurité déployées pour les protéger
Autant de zones d'ombre qui fragilisent Ryanair face aux exigences strictes du RGPD. La compagnie devra rapidement clarifier sa politique sous peine de s'exposer à de lourdes sanctions des autorités de contrôle.
Vers un bras de fer juridique
Si Ryanair campe pour l'instant sur ses positions, affirmant agir dans le strict respect de la réglementation, l'affaire pourrait prendre une tournure judiciaire. Des associations de défense des consommateurs envisagent des actions collectives tandis que la CNIL, le gendarme français des données personnelles, a lancé des investigations poussées.
Au delà du cas Ryanair, c'est toute la problématique des usages des technologies biométriques qui se trouve sous le feu des projecteurs. Entre promesses d'innovation et impératifs de protection des libertés individuelles, l'équation s'annonce complexe à résoudre pour les entreprises. Une chose est sûre : dans ce domaine ultra-sensible, la vigilance sera plus que jamais de mise.
Les prochains mois seront décisifs pour savoir si Ryanair réussira à convaincre sur la conformité de son système, ou si au contraire la fronde anti-biométrie prendra de l'ampleur. Un dossier brûlant à suivre de près, aux implications majeures pour le secteur aérien et au-delà.