Sabarot Boost son Usine de Légumes Secs

Et si une petite entreprise familiale de Haute-Loire devenait un géant du marché des légumes secs ? Dans le village de Chaspuzac, niché au cœur de l’Auvergne, Sabarot, spécialiste des légumineuses, céréales et champignons, prépare une révolution. Avec un investissement de 20 millions d’euros d’ici 2030, dont 11 millions dès 2025, l’entreprise s’apprête à transformer son usine pour répondre à une demande mondiale croissante. Cette ambition ne se limite pas à une simple extension : elle incarne une vision audacieuse pour allier innovation agroalimentaire, développement durable et compétitivité à l’international.

Sabarot : une success-story auvergnate

Fondée il y a plus de deux siècles, Sabarot est une entreprise familiale qui a su évoluer avec son temps. Spécialisée dans les légumes secs et les céréales, elle a bâti sa réputation sur la qualité et la diversité de ses produits, commercialisant aujourd’hui 180 références dans 70 pays. Avec un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros en 2024, l’entreprise s’appuie sur un réseau de plus de 1000 producteurs partenaires. Mais ce qui distingue Sabarot, c’est sa capacité à anticiper les tendances, notamment la montée en puissance des produits végétaux et des solutions prêtes à l’emploi.

Face à une demande exponentielle, l’entreprise a décidé d’investir massivement pour agrandir son usine de Chaspuzac. Cette extension, qui débutera en juin 2025, vise à tripler ses capacités de production d’ici 2030. Mais comment une PME auvergnate peut-elle rivaliser avec les géants de l’agroalimentaire ? La réponse réside dans une stratégie mêlant innovation technologique et engagement environnemental.

Un nouvel atelier pour le surgelé végétal

Le cœur du projet repose sur la construction d’un atelier de 1000 m² dédié à la technologie IQF (Individually Quick Frozen). Cette méthode de surgélation individuelle permet de préserver la qualité nutritionnelle et gustative des légumes secs et céréales. Depuis son lancement en 2018, l’activité IQF de Sabarot a connu une croissance fulgurante, passant de 2200 à 3300 tonnes par an. Mais l’usine actuelle, saturée, ne peut plus suivre la cadence.

« En 2024, notre outil de production a atteint ses limites. Nous devons investir pour répondre à la demande croissante en produits végétaux prêts à consommer. »

– Direction de Sabarot

Le nouvel atelier, dont la mise en service est prévue pour mars 2026, permettra de quadrupler les capacités de cuisson et de surgélation. L’objectif ? Atteindre une production de 13 000 tonnes par an dès 2026, puis 22 000 tonnes à l’horizon 2030. Cette expansion positionne Sabarot comme un acteur majeur du surgelé végétal, un marché en plein essor porté par la transition alimentaire vers des produits plus sains et durables.

Une stratégie tournée vers la durabilité

L’extension de l’usine ne se limite pas à un simple accroissement des capacités. Sabarot mise sur des innovations durables pour réduire son empreinte environnementale. Le nouvel atelier intégrera des technologies avancées pour optimiser la consommation d’énergie et la gestion de l’eau. Par exemple, des systèmes de récupération d’eau seront installés pour limiter les pertes, tandis que des équipements à haute efficacité énergétique réduiront la facture carbone de l’entreprise.

Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large : répondre aux attentes des consommateurs pour des produits à la fois pratiques et respectueux de l’environnement. Les légumes secs, riches en protéines et faibles en impact écologique, sont au cœur de cette transition. Sabarot l’a bien compris et cherche à capitaliser sur cette tendance pour séduire les marchés BtoB et internationaux.

Un modèle économique solide

Avec deux sites de production, quatre centres de collecte et une présence dans 70 pays, Sabarot dispose d’une base solide pour son expansion. L’entreprise collabore avec un millier de producteurs, garantissant un approvisionnement stable et de qualité. Cette proximité avec les agriculteurs est un atout clé, permettant à Sabarot de contrôler l’ensemble de la chaîne, de la culture à la transformation.

Voici les piliers du modèle économique de Sabarot :

• Partenariats avec plus de 1000 producteurs pour un approvisionnement fiable.
• Investissements stratégiques dans des technologies de pointe comme l’IQF.
• Expansion à l’international avec une présence dans 70 pays.
• Engagement pour une production durable et économe en ressources.

Ces atouts permettent à Sabarot de viser un chiffre d’affaires encore plus ambitieux d’ici 2030, tout en consolidant sa place sur le marché mondial des produits végétaux.

Une réponse à la demande mondiale

La montée en puissance des régimes végétariens et végans, combinée à une prise de conscience écologique, a propulsé les légumes secs sur le devant de la scène. Riches en protéines, fibres et minéraux, ils représentent une alternative durable à la viande. Sabarot, avec ses lentilles, pois chiches et autres céréales, est idéalement positionné pour tirer parti de cette tendance.

Le marché du surgelé végétal connaît une croissance particulièrement forte, notamment dans les secteurs de la restauration et de l’industrie agroalimentaire. Les produits prêts à l’emploi, comme ceux proposés par Sabarot, répondent aux besoins des consommateurs modernes, qui recherchent des solutions rapides sans compromis sur la qualité. En quadruplant ses capacités de production, l’entreprise compte non seulement satisfaire la demande locale, mais aussi renforcer ses exportations, qui représentent déjà une part significative de son activité.

Les défis de l’expansion

Si le projet d’extension est ambitieux, il n’est pas sans défis. La construction du nouvel atelier, prévue pour démarrer en juin 2025, nécessitera une coordination complexe pour maintenir la production actuelle tout en intégrant de nouvelles infrastructures. De plus, Sabarot devra continuer à innover pour se démarquer dans un secteur agroalimentaire de plus en plus concurrentiel.

Un autre défi réside dans la gestion des ressources humaines. Avec une production qui devrait passer de 3300 à 22 000 tonnes d’ici 2030, l’entreprise devra recruter et former de nouveaux talents. Cela inclut des profils techniques pour opérer les machines IQF, mais aussi des experts en logistique et en commerce international pour accompagner l’expansion à l’export.

« Notre objectif est de devenir un leader du surgelé végétal tout en restant fidèles à nos valeurs familiales et à notre ancrage local. »

– Direction de Sabarot

Un impact local et global

L’extension de l’usine de Chaspuzac aura des répercussions bien au-delà de la Haute-Loire. Localement, elle renforcera l’économie régionale en créant des emplois et en soutenant les agriculteurs partenaires. À l’échelle mondiale, Sabarot ambitionne de devenir une référence dans le domaine des produits végétaux surgelés, un marché estimé à plusieurs milliards d’euros.

En parallèle, l’entreprise contribue à la transition écologique en promouvant des produits à faible impact environnemental. Les légumes secs nécessitent moins d’eau et d’énergie que la production de viande, ce qui en fait une solution d’avenir pour une alimentation durable. Sabarot, en investissant dans des technologies éco-responsables, montre la voie à suivre pour d’autres acteurs de l’agroalimentaire.

Vers un avenir prometteur

L’histoire de Sabarot illustre parfaitement comment une entreprise familiale peut se réinventer pour répondre aux enjeux du XXIe siècle. En combinant innovation technologique, engagement écologique et ambition internationale, elle se positionne comme un acteur clé de la transition alimentaire. L’extension de son usine n’est qu’une étape dans un projet plus vaste, qui vise à redéfinir les standards de l’agroalimentaire durable.

En 2030, lorsque la production atteindra 22 000 tonnes, Sabarot pourrait bien être devenu un nom incontournable du surgelé végétal. Mais pour l’heure, les regards sont tournés vers juin 2025, date du début des travaux. Une chose est sûre : dans les champs de Haute-Loire, l’avenir de l’alimentation se dessine dès aujourd’hui.