
Salaires et recrutements en 2025 : Les tendances clés
En cette fin d'année 2024, les négociations sur les salaires pour 2025 battent leur plein dans les entreprises. Les prévisions économiques incertaines et le ralentissement de l'inflation amènent les employeurs à la prudence. Résultat : les augmentations de salaire devraient être plus limitées l'an prochain par rapport à 2024. C'est ce qui ressort des dernières études publiées par les cabinets de conseil en ressources humaines.
Des augmentations de salaire revues à la baisse pour 2025
D'après l'étude annuelle du cabinet LHH menée auprès de 150 entreprises, le budget médian consacré aux augmentations salariales devrait s'établir à 2,8% en 2025, contre 3,5% cette année. Le cabinet Alpha Conseil anticipe lui une hausse moyenne de 2,33% sur un panel de 108 sociétés, en recul de plus d'un point par rapport à 2024.
Si les entreprises se montrent plus frileuses sur les augmentations générales, elles n'ont toutefois pas l'intention de geler totalement les salaires. Elles souhaitent préserver leur attractivité et fidéliser leurs talents dans un marché de l'emploi qui reste tendu sur certains profils clés.
Des changements de poste moins rémunérateurs
Traditionnellement, la meilleure façon pour un salarié d'augmenter significativement sa rémunération était de changer d'entreprise. Mais là aussi, le vent semble tourner. « Il est très difficile d'obtenir une hausse de salaire de 10 à 15% en changeant de poste, sauf s'il s'agit d'un réalignement avec le marché », note Maxime Alves, manager chez Robert Walters.
Les entreprises ne font plus autant d'efforts par rapport à la période post-Covid. 5% est une augmentation plutôt logique actuellement et 10% correspond au résultat d'une bonne négociation.
– Maxime Alves, Robert Walters
Le cabinet Robert Walters a constaté un certain ralentissement du marché du recrutement des cadres en 2024. Les attentes salariales des candidats étaient souvent déconnectées de ce que les employeurs étaient prêts à offrir, créant des situations de blocage. Mais son étude publiée en décembre, menée auprès de 1300 cadres, montre que cette inadéquation pourrait se réduire. En effet, la rémunération n'arrive plus qu'en 3ème position des motivations des cadres à changer d'entreprise, derrière la volonté de progresser dans sa carrière et l'envie de quitter un mauvais manager.
Les profils les plus recherchés en 2025
Si les augmentations générales seront limitées, certains profils très recherchés devraient tirer leur épingle du jeu en 2025. L'étude de Robert Walters pointe notamment les postes suivants :
- Directeur de l'amélioration continue : optimiser la performance devient crucial en période économique incertaine
- Directeur qualité et directeur HSE : des fonctions stratégiques pour la pérennité des entreprises
Dans un contexte de plans sociaux qui se multiplient, les directeurs des relations sociales sont également très convoités. Tout comme les responsables de la paie, pour mettre en place les nouvelles obligations de transparence salariale.
Enfin, dans l'industrie pharmaceutique, trois postes se démarquent : le directeur médical, le directeur assurance-qualité/affaires réglementaires et le directeur du développement commercial.
Si un ralentissement des augmentations de salaire se profile pour 2025, les entreprises ne peuvent pas pour autant négliger leurs politiques de rémunération. Attirer et retenir les meilleurs profils sur les postes stratégiques restera un enjeu majeur. Cela passera par un pilotage fin des rémunérations, en récompensant la performance individuelle et les compétences rares.