Samsung Biologics Vers Une 6ème Usine et Lilly S’offre Scorpion Therapeutics
En ce début d'année 2025, l'industrie biopharmaceutique ne cesse d'accélérer son développement avec des projets d'envergure et des acquisitions stratégiques. Zoom sur deux actualités marquantes impliquant les géants Samsung Biologics et Eli Lilly.
Samsung Biologics anticipe l'avenir avec un 6ème site de production
Le mastodonte coréen de la sous-traitance pharmaceutique Samsung Biologics n'en finit plus de grandir. Alors que sa cinquième usine devrait ouvrir ses portes en avril prochain, la société envisage d'ores et déjà la construction d'un sixième site au sein de son immense complexe d'Incheon, en Corée du Sud. Avec cette extension, Samsung Bio pourrait atteindre une capacité de production totale phénoménale de 964 000 litres.
Cette annonce survient peu après la signature d'un contrat record pour le sous-traitant, d'un montant de 1,4 milliard d'euros et courant jusqu'à fin 2030. Le client, un mystérieux laboratoire européen, n'a pas été dévoilé mais témoigne de la confiance des acteurs de l'industrie envers ce CDMO (Contract Development and Manufacturing Organization) hors normes.
Un pari sur l'avenir des biomédicaments
Avec cette sixième usine, Samsung Biologics mise clairement sur la croissance future du marché des biomédicaments, ces traitements complexes produits à partir d'organismes vivants. Anticorps monoclonaux, protéines thérapeutiques, vaccins... Autant de produits qui nécessitent des installations de pointe et un savoir-faire sans faille pour répondre aux besoins grandissants.
Notre ambition est d'être toujours à la pointe pour accompagner nos clients dans le développement de traitements innovants.
John Rim, CEO de Samsung Biologics
Eli Lilly s'offre la biotech Scorpion Therapeutics
Pendant ce temps, le géant américain Eli Lilly renforce son pipeline avec l'acquisition de la biotech Scorpion Therapeutics pour 2,5 milliards de dollars. Une opération motivée par le souhait de mettre la main sur un traitement prometteur contre le cancer du sein.
Le candidat médicament STX-478, actuellement en phase I/II, est un inhibiteur de la protéine mutante PI3K, surexprimée dans 30 à 40% des cancers hormonodépendants. Administré par voie orale une fois par jour, il pourrait devenir un traitement de référence en épargnant les cellules saines autour de la tumeur.
Il y a un besoin insatisfait de nouvelles options thérapeutiques ciblant efficacement et de manière sécurisée cette voie.
Jacob Van Naarden, VP Oncologie chez Lilly
Un pari à 2,5 milliards de dollars
Malgré son stade encore précoce, Eli Lilly mise gros sur STX-478 avec cette acquisition à 2,5 milliards de dollars. Le laboratoire devient actionnaire minoritaire d'une nouvelle entité créée pour l'occasion, détenant les autres actifs de Scorpion non liés aux inhibiteurs de PI3K.
Une opération qui s'inscrit dans la volonté d'Eli Lilly de renforcer sa présence en oncologie, domaine clé pour le groupe qui a réalisé plus de 25% de ses ventes dans ce segment en 2024. Le laboratoire mise notamment sur le potentiel des petites molécules ciblées, plus spécifiques et souvent mieux tolérées que les chimiothérapies classiques.
Deux actualités symboles d'une industrie en ébullition
Capacités de production décuplées chez Samsung Biologics, acquisition prometteuse pour Eli Lilly... Ces deux actualités illustrent la dynamique d'une industrie biopharmaceutique en pleine effervescence. Dans un contexte de recherches intensives et d'innovations thérapeutiques majeures, les investissements se multiplient pour répondre aux besoins médicaux de demain.
Une accélération qui soulève aussi des interrogations sur la soutenabilité de tels investissements et la concentration du secteur. Mais le jeu semble en valoir la chandelle, avec à la clé l'espoir de traitements révolutionnaires pour les patients.