Sanofi cède Enjaymo à Recordati pour 825 millions d’euros

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Innovationsfr
octobre 8, 2024

Sanofi cède Enjaymo à Recordati pour 825 millions d’euros

Le marché pharmaceutique est en ébullition. Les grands laboratoires revoient leurs portefeuilles de produits pour se recentrer sur leurs aires thérapeutiques clés et se délester d'actifs jugés non stratégiques. Dernière transaction en date : Sanofi qui vient de céder les droits de son Enjaymo, un traitement d'une maladie rare, à son homologue italien Recordati pour un montant de 825 millions d'euros.

L'Enjaymo, un traitement prometteur mais pas assez stratégique pour Sanofi

Approuvé depuis 2022 aux États-Unis, en Europe et au Japon, l'Enjaymo (sutimlimab) est un anticorps monoclonal indiqué dans le traitement de la maladie des agglutinines froides. Cette pathologie auto-immune rare touche environ 11 000 personnes dans le monde. Elle provoque la destruction des globules rouges, nécessitant de fréquentes transfusions pour les patients.

Malgré un chiffre d'affaires d'une centaine de millions d'euros sur les douze derniers mois et un potentiel estimé entre 250 et 300 millions par an à son pic, l'Enjaymo ne constitue pas un actif suffisamment stratégique aux yeux de Sanofi. Le laboratoire français préfère se focaliser sur des produits à plus forte valeur ajoutée, notamment dans le domaine de l'immunologie où excelle son blockbuster Dupixent.

Une cession qui s'inscrit dans une vaste stratégie d'optimisation du portefeuille

Ce n'est pas la première fois que Sanofi se sépare d'un médicament. Le laboratoire a procédé à de nombreuses cessions ces dernières années, comme celle de 11 marques en neurologie à Pharmanovia en septembre 2023. Une manière pour lui de :

  • Se concentrer sur ses aires thérapeutiques prioritaires.
  • Dégager des ressources pour financer l'innovation.
  • Préparer les lancements de ses produits les plus prometteurs.

L'objectif affiché est ambitieux : amener sur le marché pas moins de 12 nouveaux blockbusters dans les prochaines années, c'est-à-dire des médicaments générant plus d'un milliard de dollars de ventes annuelles.

Nous poursuivons l'optimisation de notre portefeuille pour nous concentrer sur les produits qui feront la différence pour les patients et porteront la croissance future de Sanofi.

Paul Hudson, Directeur Général de Sanofi

Une belle opération pour Recordati sur le marché des maladies rares

Si l'Enjaymo n'entre plus dans les priorités de Sanofi, il constitue en revanche une acquisition stratégique pour Recordati. Le laboratoire italien, qui a franchi le cap des 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023, mise de plus en plus sur les maladies rares. Celles-ci représentent déjà un tiers de ses ventes.

Avec l'Enjaymo, Recordati met la main sur un produit à fort potentiel qui viendra doper sa croissance dans ce segment porteur. Le laboratoire prévoit de finaliser l'acquisition avant la fin de l'année 2024, pour un montant initial de 825 millions d'euros. Un prix conséquent mais qui pourrait s'avérer très rentable si le médicament tient ses promesses commerciales. Recordati pourrait même verser jusqu'à 250 millions supplémentaires à Sanofi en fonction des ventes futures.

Le marché prometteur des maladies rares attise les convoitises

Au-delà du cas Sanofi-Recordati, cette transaction illustre l'intérêt grandissant des laboratoires pharmaceutiques pour les maladies rares. Longtemps délaissées car jugées peu rentables, elles font aujourd'hui l'objet de toutes les attentions pour plusieurs raisons :

  • Des besoins médicaux importants et largement insatisfaits.
  • Des avantages réglementaires (procédures accélérées, exclusivité commerciale).
  • Des prix élevés, souvent supérieurs à 100 000 € par patient et par an.
  • Une rentabilité attractive malgré des populations réduites.

Résultat, les maladies rares sont devenues un axe majeur de la R&D pharmaceutique. De nombreux laboratoires, des plus grands groupes mondiaux aux biotechs spécialisées, y consacrent des moyens croissants pour mettre au point de nouvelles thérapies innovantes comme les thérapies géniques ou cellulaires.

La bataille fait rage pour acquérir les actifs les plus prometteurs, à l'image du Français Sanofi qui avait déboursé plus de 11 milliards de dollars en 2018 pour s'offrir la biotech américaine Bioverativ et son portefeuille dans l'hémophilie et les maladies hématologiques rares. Un pari osé au vu du prix payé mais potentiellement gagnant sur le long terme.

Quelle sera la prochaine transaction d'envergure dans la pharma ?

La cession de l'Enjaymo par Sanofi à Recordati n'est probablement qu'un avant-goût des grandes manœuvres à venir dans l'industrie pharmaceutique. Avec des portefeuilles à optimiser, des innovations de rupture à financer et une concurrence exacerbée, les laboratoires sont condamnés à faire des choix stratégiques forts. Cela passe par des cessions ciblées mais aussi par des acquisitions majeures pour renforcer leurs positions dans leurs domaines prioritaires.

Sanofi devrait poursuivre l'ajustement de son pipeline, avec de possibles nouvelles cessions notamment dans les activités jugées non core comme la santé grand public. Le groupe cherche parallèlement à muscler son portefeuille dans ses aires thérapeutiques clés comme l'immunologie ou l'oncologie. Ses concurrents ne sont pas en reste, à l'instar de Pfizer qui lorgne la biotech Seagen et ses anticorps conjugués contre le cancer ou de Roche qui vient de lancer une OPA sur Horizon Therapeutics pour près de 28 milliards de dollars.

Une chose est sûre : le marché pharmaceutique promet encore son lot de deals dans les mois et années à venir, avec à la clé des opportunités pour les acteurs les plus agiles et les plus visionnaires. La santé n'a décidément pas fini de faire parler d'elle en Bourse et dans les médias économiques.

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