Sanofi conserve 50% du capital d’Opella pour garder un droit de veto
La cession de 50% de la branche santé grand public de Sanofi, baptisée Opella, au fonds américain CD&R suscite des inquiétudes sur la production de médicaments aussi emblématiques que le Doliprane. Frédéric Oudéa, le président du conseil d'administration de Sanofi, se veut rassurant dans un entretien aux Echos.
Des investissements continus sur les sites du Doliprane
Concernant les deux sites français de Lisieux et Compiègne qui produisent le Doliprane, le dirigeant affirme que les inquiétudes sont "sans fondement". Il souligne les investissements constants réalisés à Lisieux depuis 10 ans, dont 20 millions d'euros en cours pour augmenter de 40% les capacités de production et de stockage.
Cela fait dix ans que l'on ne cesse d'investir à Lisieux, un investissement de 20 millions d'euros est par ailleurs en cours pour augmenter de 40% les capacités de production et de stockage du Doliprane.
Frédéric Oudéa, président du conseil d'administration de Sanofi
Un droit de veto pour Sanofi
Frédéric Oudéa insiste sur le fait que Sanofi a choisi de conserver 50% du capital d'Opella, représentant 7 milliards d'euros investis. Cet équilibre donne à Sanofi un droit de veto sur les grandes décisions stratégiques. Le laboratoire maîtrisera donc toujours les orientations clés de cette activité.
Un "ancrage français" garanti
Face aux interrogations sur l'entrée d'un investisseur étranger au capital, le dirigeant voit dans ce projet "un magnifique exemple d'attractivité pour les investisseurs étrangers". Il assure qu'il y aura un "ancrage français sur la durée" des activités d'Opella et que cette cession est "une histoire de croissance" et non de restructuration.
Le gouvernement "examine" une entrée au capital
De son côté, le ministre de l'Economie et des Finances Antoine Armand a déclaré examiner la possibilité d'une entrée de l'Etat français au capital d'Opella, précisant que "rien n'est interdit, rien n'est exclu". Il demande des "garanties" à Sanofi sur le maintien en France de la production de produits aussi essentiels que le Doliprane.
Rien n'est interdit, rien n'est exclu.
Antoine Armand, ministre de l'Economie et des Finances
Ainsi, malgré l'arrivée d'un partenaire américain, Sanofi compte bien conserver la maîtrise de sa branche grand public tout en lui donnant des moyens de croissance. L'avenir du Doliprane Made in France ne semble pas menacé à ce stade, mais le gouvernement reste vigilant pour garantir la pérennité de ce fleuron tricolore.