Seatrackbox : La balise anti-pollution pour suivre les conteneurs en mer
Chaque année, ce sont entre 1500 et 10000 conteneurs qui disparaissent dans les méandres des océans, causant une pollution massive et des pertes économiques colossales pour les transporteurs. Face à ce fléau environnemental et financier, une jeune pousse bretonne a décidé d'agir. Son arme : une balise high-tech baptisée Seatrackbox, véritable Graal pour suivre à la trace ces géants d'acier égarés. Plongée dans une innovation qui pourrait bien changer la face du transport maritime.
Seatrackbox, le mouchard des mers
Installée depuis 2017 à Saint-Alban dans les Côtes-d'Armor, la start-up Seatrackbox n'en est pas à son coup d'essai. Après 6 années de recherche et développement intensif, elle s'apprête à lancer la commercialisation de son produit phare : une balise de suivi des conteneurs perdus en mer. Un défi technologique et logistique de taille que Christophe Thomas, Thibaut Morin et Alain Beauvy, les 3 fondateurs, sont sur le point de relever.
Une bouée de sauvetage pour les armateurs
Conçue pour résister aux conditions extrêmes du milieu marin, la balise Seatrackbox promet une véritable révolution pour les acteurs du transport maritime. Grâce à un savant mélange de technologies de pointe (GPS, accéléromètre, gyroscope, altimètre, détecteur d'eau…), elle permet de localiser précisément un conteneur tombé à l'eau et d'en suivre la trajectoire pendant plusieurs années.
C'est le seul système existant pour détecter les conteneurs qui chutent en mer.
Thibaut Morin, co-fondateur de Seatrackbox
Un atout de taille pour les armateurs et les assureurs qui pourront ainsi récupérer plus facilement leur précieuse cargaison et réduire leurs pertes. Avec un coût moyen oscillant entre 50000 et 100000 euros par conteneur, l'enjeu économique est colossal. Sans compter l'impact désastreux de ces «déchets géants» sur la faune et la flore marines.
Le transport maritime bientôt sous haute surveillance
Au-delà de la prouesse technique, Seatrackbox entend bien jouer un rôle moteur dans la régulation du trafic maritime. Car si la start-up mise avant tout sur une adoption volontaire de sa solution par les acteurs du secteur, elle compte aussi sur un durcissement de la législation pour doper ses ventes.
D'ici 2026, l'Organisation Maritime Internationale (OMI) devrait rendre obligatoire la déclaration des conteneurs égarés en mer. Une aubaine pour la jeune pousse qui articule déjà sa stratégie de croissance autour de cette échéance réglementaire.
Un modèle prometteur à l'international
Forte de solides soutiens financiers, à l'image du Crédit Agricole qui lui apporte son appui via sa filiale Locam, Seatrackbox affiche de grandes ambitions. Après une phase de test grandeur nature prévue jusqu'en avril 2025, elle compte bien partir à l'assaut du marché mondial dès 2027.
Avec un modèle de location à 75 euros par mois et par balise, les fondateurs visent un parc de 5000 boîtiers d'ici 2028. De quoi générer un chiffre d'affaires conséquent et poursuivre le développement de cette technologie prometteuse. À terme, une cinquantaine d'emplois pourraient être créés pour accompagner cette success story bretonne aux airs de Silicon Valley.
Fini le temps où les porte-conteneurs semaient leurs boîtes d'acier dans l'immensité des océans sans mot dire. Avec Seatrackbox, les armateurs n'auront plus aucune excuse pour fermer les yeux sur ces naufrages polluants. Un petit pas pour la start-up, un grand pas pour l'innovation bleue et la préservation de nos écosystèmes marins. Reste à savoir si les acteurs du secteur joueront le jeu de la transparence. Réponse d'ici 2 à 3 ans, le temps pour la balise bretonne de faire ses preuves en haute mer.