Siniat révolutionne la fabrication de plaques de plâtre sans eau potable

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novembre 7, 2024

Siniat révolutionne la fabrication de plaques de plâtre sans eau potable

Et si les usines pouvaient fonctionner sans puiser dans les ressources en eau potable ? C'est le pari réussi de l'usine Siniat située à Saint-Loubès en Gironde. Depuis l'été dernier, le site du groupe belge Etex, spécialisé dans la production de plaques de plâtre, a révolutionné son process industriel en remplaçant l'eau du robinet par des eaux usées traitées provenant de la station d'épuration voisine. Une première en France qui ouvre la voie à de nouvelles pratiques plus durables dans l'industrie.

Un enjeu crucial pour une industrie gourmande en eau

Avec une consommation annuelle de 160 000 m3, soit l'équivalent de 60 piscines olympiques, l'usine Siniat était confrontée à un véritable défi pour réduire son empreinte hydrique. D'autant que la fabrication de plaques de plâtre, en plus d'être énergivore, nécessite d'importantes quantités d'eau pour transformer le gypse en une pâte malléable.

Comme l'explique Henri-François Boyer, directeur qualité du site, des efforts avaient déjà été engagés ces dernières années pour optimiser l'utilisation de l'eau, avec notamment l'agrandissement des bassins de récupération d'eau de pluie. Mais l'usine restait encore dépendante à 60% de l'eau potable du réseau.

Recycler les eaux usées, une solution innovante

C'est en se tournant vers les eaux usées retraitées de la station d'épuration de la zone industrielle, située à seulement 500 mètres, que l'usine Siniat a trouvé la clé. Après de longs mois de travail avec les autorités locales et l'Agence de l'Eau, elle a obtenu une autorisation préfectorale inédite pour utiliser cette eau non potable mais de qualité suffisante pour ses besoins industriels.

Moyennant un investissement de 840 000 euros, les équipes ont installé une canalisation dédiée pour acheminer l'eau épurée vers les bassins de l'usine. Un système de filtration et de traitement antibactérien par lampes UV a également été mis en place pour garantir une qualité irréprochable. Les boues récupérées sont quant à elles envoyées dans un bassin de phyto-épuration planté de roseaux.

Cap sur le « zéro eau potable »

Avec ce nouveau dispositif, Siniat espère réduire sa consommation d'eau potable de 50 000 m3 par an dans un premier temps, voire s'en passer totalement à terme en fonction de la pluviométrie. L'objectif est d'atteindre l'autonomie en eau d'ici 3 ans.

Notre ambition est de montrer qu'il est possible de produire en utilisant d'autres ressources que l'eau potable. C'est un enjeu majeur pour l'industrie, surtout dans un contexte de raréfaction de l'eau.

Yoann Hagenmuller, directeur du pôle industriel Sud-Ouest d'Etex

Au-delà des considérations environnementales, ce projet innovant est aussi un moyen pour l'usine de sécuriser son approvisionnement en eau et de poursuivre sereinement son activité, y compris en période de sécheresse. Une démarche vertueuse qui s'inscrit dans la stratégie RSE du groupe Etex.

Une démarche inspirante pour verdir l'industrie

Si le recyclage des eaux usées est déjà répandu dans certains secteurs comme l'agriculture, c'est encore une pratique marginale dans l'industrie. Le projet mené par Siniat fait figure de pionnier et pourrait créer un précédent pour d'autres usines françaises.

En valorisant une ressource considérée comme un déchet, cette initiative démontre qu'il est possible d'allier performance industrielle et économie circulaire. Une voie prometteuse à l'heure où l'industrie doit accélérer sa transition écologique pour répondre aux défis du changement climatique et de la préservation des ressources.

Reste à voir si l'exemple de Siniat fera des émules. Les initiatives de ce type nécessitent en effet un fort engagement de la part des industriels, ainsi qu'un accompagnement des pouvoirs publics. Mais le jeu en vaut la chandelle car au-delà des bénéfices environnementaux, c'est aussi l'image de marque et l'acceptabilité sociétale de l'industrie qui sont en jeu.

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