SNCF : Un Accord Innovant sur les Fins de Carrière

Et si les entreprises prenaient les devants sur les questions sociales ? C'est le pari qu'a fait la SNCF avec son nouvel accord sur les fins de carrière, signé par l'ensemble des syndicats représentatifs. Une démarche innovante qui vise à atténuer les effets de la réforme des retraites pour les cheminots. Décryptage de cet accord qui pourrait faire des émules.

Un accord qui répond aux enjeux de pénibilité

Avec le recul de l'âge légal de départ à la retraite, la question de la pénibilité est revenue sur le devant de la scène. La SNCF, où de nombreux métiers sont concernés, a décidé de prendre le sujet à bras le corps :

• Les cheminots ayant plus de 15 ans d'ancienneté pourront partir 9 mois plus tôt, avec 75% de leur salaire
• Pour les métiers pénibles (aiguilleurs, conducteurs...), ce sera 15 à 18 mois
• Une prime compensera les pertes de rémunération liées à un changement de poste

Des mesures concrètes, financées par les bénéfices de l'entreprise, pour améliorer les conditions de fin de carrière. Mais l'accord ne s'arrête pas là.

Favoriser le maintien dans l'emploi des seniors

Au-delà de la pénibilité, l'accord cherche aussi à encourager les seniors à rester en poste plus longtemps, avec de vraies contreparties :

• Un temps partiel de fin de carrière mieux rémunéré que le temps travaillé
• Un nouvel échelon de salaire pour valoriser l'expérience

Au moment de la réforme des retraites, le gouvernement a renvoyé au dialogue social le sujet de la pénibilité, on l'a pris au mot, il ne peut pas nous le reprocher.

Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT Cheminots

Un modèle pour le dialogue social ?

Avec cet accord, la SNCF montre qu'il est possible d'avancer sur les questions sociales par la négociation. Une démarche saluée par les syndicats, qui y voient un moyen d'obtenir de vraies avancées. Pour la direction, c'est aussi un gage de climat social apaisé, propice à la performance.

Un modèle à suivre pour les entreprises confrontées aux mêmes enjeux ? En tout cas, la SNCF prouve que le dialogue social peut être source d'innovation, au bénéfice de tous. Une approche constructive dont beaucoup pourraient s'inspirer.