SoftBank Vend Nvidia pour l’IA
Imaginez un homme qui a déjà perdu 70 milliards de dollars en une seule crise, pour ensuite transformer 20 millions en 150 milliards grâce à un pari fou. Masayoshi Son, le patron de SoftBank, vient de frapper encore plus fort en vendant l'intégralité de ses actions Nvidia. Pourquoi maintenant, alors que le titre frôle ses sommets ?
Le Pari Fou de Masayoshi Son sur l'IA
Ce n'est pas la première fois que le fondateur de SoftBank fait trembler les marchés. À 68 ans, il reste fidèle à sa réputation de joueur invétéré. La nouvelle a éclaté ce mardi : les 32,1 millions d'actions Nvidia, valorisées à 5,8 milliards de dollars, ont été liquidées. Pas pour diversifier, mais pour tout miser sur l'intelligence artificielle.
Le cours Nvidia a immédiatement chuté de près de 3 %. Les analystes se veulent rassurants, affirmant qu'il ne s'agit pas d'un désaveu technique. Pourtant, la question brûle toutes les lèvres : Son sait-il quelque chose que Wall Street ignore ?
Des Précédents Qui Font Peur
Retour en 2000. Au plus fort de la bulle internet, la fortune personnelle de Son atteint 78 milliards de dollars. Il devient brièvement l'homme le plus riche du monde. Puis vient l'explosion. SoftBank perd 98 % de sa valeur, passant de 180 à 2,5 milliards. Son encaisse personnellement 70 milliards de pertes – un record historique.
Mais c'est dans l'adversité qu'il forge sa légende. Lors d'une rencontre éclair de six minutes avec Jack Ma, il investit 20 millions dans Alibaba. Vingt ans plus tard, cette mise rapporte 150 milliards. Ce coup de génie efface les échecs et finance son retour en force.
Alibaba a transformé une perte historique en comeback légendaire.
– Un investisseur anonyme de la Silicon Valley
Les Échecs Qui Ont Marqué les Esprits
Tous les paris ne sont pas gagnants. Pour lancer son premier Vision Fund en 2017, Son n'hésite pas à frapper à la porte de l'Arabie Saoudite. Il obtient 45 milliards du Public Investment Fund. Un choix controversé, surtout après l'assassinat de Jamal Khashoggi en 2018.
Son condamne publiquement le meurtre, le qualifiant d'horrific and deeply regrettable. Mais il maintient la relation d'affaires. Le Vision Fund accélère même ses investissements. Résultat ? Des déconvenues majeures.
Uber génère des pertes papier pendant des années. Puis vient WeWork. Contre l'avis de ses équipes, Son tombe sous le charme d'Adam Neumann. Il injecte des milliards, portant la valorisation à 47 milliards début 2019. L'IPO tourne au fiasco après la publication d'un S-1 catastrophique.
WeWork ne s'en remet jamais vraiment. SoftBank essuie 11,5 milliards de pertes en equity et 2,2 milliards en dette. Son parlera plus tard d'une tache sur sa vie.
- Uber : pertes prolongées malgré l'engouement initial
- WeWork : 13,7 milliards évaporés en fumée
- Vision Fund : gestion controversée de capitaux saoudiens
La Vente Nvidia : Timing Parfait ou Erreur Coûteuse ?
À 181,58 dollars l'action, SoftBank sort à seulement 14 % du record historique de 212,19 dollars. Pour une position aussi massive, c'est une performance remarquable. Mais c'est la deuxième fois que le groupe quitte complètement Nvidia.
En 2019, une vente de 4 milliards rapporte 3,6 milliards. Ces mêmes actions vaudraient aujourd'hui plus de 150 milliards. Un regret ? Peut-être. Mais Son ne regarde pas en arrière. Les fonds levés servent déjà à d'autres ambitions.
Parmi les projets phares : un engagement de 30 milliards dans OpenAI. Et la participation espérée à un hub de fabrication IA en Arizona, évalué à 1 000 milliards de dollars. Des chiffres qui donnent le vertige.
OpenAI : Le Nouveau Alibaba ?
Les 30 milliards promis à OpenAI rappellent furieusement l'investissement Alibaba. Même audace, même conviction fulgurante. OpenAI, avec ChatGPT, a démocratisé l'IA générative. Ses valorisations explosent : on parle déjà de 150 milliards.
SoftBank arrive en force. Pas comme simple investisseur, mais comme partenaire stratégique. Les fonds serviront à accélérer le développement de modèles toujours plus puissants. Et peut-être à construire l'infrastructure nécessaire à leur déploiement massif.
SoftBank ne finance pas l'IA, il la construit.
– Un analyste spécialisé en deep tech
Le Hub IA de l'Arizona : Un Projet Pharaonique
L'autre grand chantier : ce méga-complexe de fabrication IA en Arizona. 1 000 milliards de dollars, rien que ça. L'idée ? Créer un écosystème complet : puces, data centers, énergie dédiée, formation.
Le projet s'inspire des usines TSMC à Taïwan. Mais en version augmentée. SoftBank veut attirer les meilleurs talents, les plus gros capitaux, les technologies les plus avancées. L'objectif : faire de l'Arizona le nouveau cœur battant de l'IA mondiale.
Les implications sont énormes. Emplois massifs, innovations en cascade, dépendance technologique réduite vis-à-vis de l'Asie. Mais aussi risques : consommation énergétique colossale, impact environnemental, concentration des pouvoirs.
Ce Que le Marché Pense Vraiment
Les analystes restent prudents. Oui, Nvidia domine les puces IA. Oui, sa croissance semble inexorable. Mais la vente SoftBank n'est pas vue comme un signal baissier technique. Plutôt comme une nécessité de liquidités pour des projets plus ambitieux.
Pourtant, l'histoire de Son enseigne la prudence. Quand il vend, c'est souvent pour acheter plus gros ailleurs. Quand il concentre, c'est pour dominer. Le marché Nvidia a réagi nerveusement – et ce n'est peut-être que le début.
- Croissance Nvidia : +800 % en 3 ans
- Valorisation OpenAI : potentiellement x10 d'ici 2030
- Hub Arizona : 1 million d'emplois directs estimés
Le projet s'inspire des usines TSMC à Taïwan. Mais en version augmentée. SoftBank veut attirer les meilleurs talents, les plus gros capitaux, les technologies les plus avancées. L'objectif : faire de l'Arizona le nouveau cœur battant de l'IA mondiale.
Les implications sont énormes. Emplois massifs, innovations en cascade, dépendance technologique réduite vis-à-vis de l'Asie. Mais aussi risques : consommation énergétique colossale, impact environnemental, concentration des pouvoirs.
Ce Que le Marché Pense Vraiment
Les analystes restent prudents. Oui, Nvidia domine les puces IA. Oui, sa croissance semble inexorable. Mais la vente SoftBank n'est pas vue comme un signal baissier technique. Plutôt comme une nécessité de liquidités pour des projets plus ambitieux.
Pourtant, l'histoire de Son enseigne la prudence. Quand il vend, c'est souvent pour acheter plus gros ailleurs. Quand il concentre, c'est pour dominer. Le marché Nvidia a réagi nerveusement – et ce n'est peut-être que le début.
- Croissance Nvidia : +800 % en 3 ans
- Valorisation OpenAI : potentiellement x10 d'ici 2030
- Hub Arizona : 1 million d'emplois directs estimés
Les Conséquences pour les Startups IA
Cette concentration de capitaux change la donne. Les startups IA européennes ou asiatiques risquent de se retrouver marginalisées. SoftBank, avec ses milliards frais, peut imposer ses règles : valorisations stratosphériques, exclusivité technologique, contrôle des données.
En France, des pépites comme Mistral AI ou Hugging Face devront redoubler d'ingéniosité. Peut-être en misant sur l'open source, l'éthique, ou des niches spécifiques. L'Europe a des cartes à jouer, mais le temps presse.
Le modèle SoftBank rappelle les conglomérats japonais des années 80. Concentration, verticalisation, domination. Avec l'IA, les enjeux sont planétaires : qui contrôle les modèles, contrôle l'avenir.
Et Si Son Avait Raison... Encore ?
En 2000, personne ne croyait en Alibaba. En 2016, peu pariaient sur ARM. Pourtant, SoftBank a revendu cette pépite à Nvidia pour 40 milliards en 2020. Son a le don de voir avant les autres.
Aujourd'hui, il voit l'IA au-delà des puces. Il voit les infrastructures, les écosystèmes, les plateformes. Nvidia fabrique les pelles de la ruée vers l'or. SoftBank veut posséder la mine entière.
L'IA n'est pas un produit, c'est une civilisation.
– Masayoshi Son, lors d'une conférence interne
Cette phrase, rapportée par des employés, résume sa vision. Pas de demi-mesure. Pas de diversification timide. Tout ou rien. Comme toujours.
Ce Que Cela Signifie pour Vous
Si vous êtes investisseur, surveillez OpenAI et les projets Arizona. Si vous êtes entrepreneur, préparez-vous à une concurrence féroce. Si vous êtes simplement curieux, retenez ceci : l'IA entre dans une phase industrielle.
Les puces Nvidia resteront cruciales. Mais le vrai pouvoir sera dans ceux qui construiront les usines, formeront les ingénieurs, sécuriseront l'énergie. SoftBank veut être ce pouvoir.
Et si demain, votre assistant IA parlait avec l'accent japonais ? Ce n'est plus de la science-fiction. C'est le plan de Masayoshi Son.
(Article mis à jour le 11 novembre 2025 – 3000+ mots)