Solvay Abandonne le Charbon Pour le Carbonate de Soude en Allemagne
Le groupe chimique belge Solvay vient de franchir un nouveau cap dans sa transition énergétique. Son usine allemande de Rheinberg, dans la Ruhr, a inauguré le 21 novembre sa seconde chaudière à biomasse pour la production de carbonate et bicarbonate de soude. Un investissement qui permettra de réduire de 65% les émissions de CO2 du site par rapport à 2021, en remplaçant totalement l'alimentation au charbon des processus.
Un approvisionnement local en déchets de bois
Après l'installation d'une première chaudière biomasse en 2021, cette seconde unité s'appuiera elle aussi sur une alimentation en déchets de bois. Il s'agit de résidus de l'industrie locale du bois et du bâtiment qui ne sont pas réutilisés. « Comme tous ceux qui produisent de l'électricité par cogénération à haut rendement en Allemagne, nous recevons des subventions définies par la loi pour alimenter le réseau public », précise un porte-parole de Solvay.
La cogénération pour une efficacité maximale
Les deux chaudières biomasse mises en place par Solvay à Rheinberg utilisent une technologie de cogénération permettant de produire à la fois de la vapeur et de l'électricité. Cette production combinée de chaleur et d'électricité, aussi appelée CHP (combined heat and power), optimise le rendement énergétique et s'inscrit dans une démarche d'écologie industrielle.
Vers une sortie complète du charbon d'ici 2030
Avec ce projet allemand, Solvay a déjà réussi à sortir la moitié de ses sites de carbonate et bicarbonate de soude de leur dépendance au charbon. Ces productions représentent près de la moitié du chiffre d'affaires du groupe. L'objectif est maintenant de transformer les usines restantes, en Espagne, Bulgarie et France, pour une sortie totale du charbon à horizon 2030.
Solvay vise une neutralité carbone complète de ses activités à l'horizon 2050, avec plus d'un milliard d'euros d'investissements prévus.
Focus sur le projet français de Dombasle
En France, le site Solvay de Dombasle en Meurthe-et-Moselle devait initialement démarrer une unité de combustibles solides de récupération (CSR) dès cet automne 2024, en partenariat avec Veolia. Mais le projet a pris du retard, repoussant sa finalisation à l'automne 2025 selon Etienne Galan, président de la division Soda Ash & Derivatives de Solvay.
Malgré ces délais, le groupe maintient le cap vers une neutralité carbone complète à l'horizon 2050. Plus d'un milliard d'euros d'investissements sont prévus pour transformer l'ensemble des sites de production de carbonate et bicarbonate de soude à travers le monde. Une transition énergétique ambitieuse et nécessaire pour ce géant européen de la chimie.