SpaceX Falcon 9 : Une Rare Défaillance en Orbite
Le lanceur Falcon 9 de SpaceX, réputé pour sa fiabilité exceptionnelle, a malheureusement subi une rare défaillance en vol ce jeudi soir lors du déploiement de routine d'un lot de satellites Starlink. Cet incident inattendu rappelle que même les meilleurs ne sont pas à l'abri d'un faux pas occasionnel.
Un moteur Merlin défaillant en cause
D'après Elon Musk, le PDG de SpaceX, c'est le moteur Merlin Vacuum du second étage qui serait en cause. Celui-ci n'a pas réussi à se rallumer une deuxième fois comme prévu, ce qui a entraîné un "RUD" (acronyme de "Rapid Unscheduled Disassembly"), un terme pudique pour désigner une explosion catastrophique.
Le redémarrage du second étage pour rehausser le périgée a résulté en un RUD du moteur pour des raisons encore inconnues.
– Elon Musk, sur la plateforme X (ex-Twitter)
Bien que les 20 satellites Starlink aient été déployés, ils l'ont été sur une orbite incorrecte. Il reste à voir si leur propulsion embarquée parviendra à les replacer sur une trajectoire viable avant qu'ils ne soient happés par l'atmosphère terrestre.
Une accumulation de glace suspecte
Lors de la retransmission en direct du lancement, une quantité inhabituelle de glace était visible sur le moteur, avec de gros morceaux s'en détachant dans le panache d'échappement. Cela pourrait indiquer une fuite d'oxygène liquide, un des composants du carburant avec le kérosène. La cause exacte reste cependant à déterminer.
Course contre la montre pour sauver les satellites
SpaceX a pu établir le contact avec 5 des 20 satellites déployés, et tente de les diriger pour rehausser leur orbite en utilisant leur propulsion ionique embarquée. Les ingénieurs mettent les bouchées doubles en mettant à jour le logiciel des satellites pour faire fonctionner les propulseurs "à l'équivalent de la vitesse maximum". Un pari risqué, admet Elon Musk, mais qui vaut la peine d'être tenté.
335 lancements sans accroc, une série qui s'achève
Cet échec met fin à une impressionnante série de 335 lancements réussis d'affilée pour la famille de lanceurs Falcon de SpaceX. La dernière défaillance majeure remontait à 2016, avec une explosion au sol lors d'un test, et le dernier échec en vol datait de 2015. Un bilan remarquable pour un lanceur partiellement réutilisable.
Inquiétudes pour les prochaines missions habitées
Cet incident pourrait avoir des répercussions sur deux missions habitées cruciales prévues dans les semaines à venir : le vol privé Polaris Dawn fin juillet, et une mission de transport d'astronautes pour la NASA mi-août. Des analyses approfondies seront nécessaires pour garantir la sécurité de ces lancements.
La FAA exige une enquête
Sans surprise, l'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a réagi en annonçant qu'elle allait exiger une enquête approfondie sur cet incident. Si aucun dommage ou blessure au sol n'est à déplorer, la défaillance d'un étage de fusée en orbite n'est pas anodine et nécessite des éclaircissements.
Une fuite d'oxygène liquide confirmée
SpaceX a fini par confirmer qu'une fuite d'oxygène liquide s'était développée sur le second étage, expliquant l'accumulation de glace observée sur la retransmission. La compagnie a aussi indiqué que les 20 satellites Starlink, déployés à seulement 135 km d'altitude, allaient inévitablement retomber dans l'atmosphère et s'y consumer.
Cet échec, s'il rappelle que l'exploitation spatiale n'est jamais un long fleuve tranquille, ne devrait pas entacher durablement la réputation de fiabilité chèrement acquise par SpaceX et son Falcon 9. Gageons que les leçons en seront tirées pour revenir en force et poursuivre la success story de la firme d'Elon Musk. Un faux pas dont on reparlera comme d'une péripétie sur la route de la conquête spaciale.