
Spark, Mayfield et Kleiner Perkins Misent 75M$ sur Retym
Et si la clé de l’avenir de l’intelligence artificielle se trouvait dans les entrailles des centres de données ? Aujourd’hui, une start-up américaine aux racines israéliennes, Retym, fait parler d’elle avec une levée de fonds impressionnante de 75 millions de dollars, orchestrée par des géants du capital-risque comme Spark Capital, Mayfield et Kleiner Perkins. Ce nouvel investissement, qui porte le total des fonds récoltés à 180 millions de dollars, propulse Retym sous les projecteurs d’un secteur en pleine effervescence : celui des puces spécialisées pour l’IA. Plongeons dans cette aventure technologique qui pourrait redéfinir la manière dont les données circulent dans notre monde connecté.
Retym : Une Start-up au Cœur de la Révolution IA
Fondée en 2021, Retym n’est pas une nouvelle venue qui improvise dans le vide. Elle s’est discrètement construite une réputation avant de sortir de l’ombre en ce lundi 31 mars 2025, avec l’annonce de cette levée de fonds de série D. À la tête de cette entreprise, on trouve des esprits brillants comme Roni El-Bahar, son CTO, qui a décidé de s’attaquer à un marché dominé par des titans comme Marvell Technology. Leur mission ? Révolutionner les **puces DSP** (Digital Signal Processing) pour rendre les centres de données plus rapides et plus efficaces, un enjeu crucial à l’ère de l’IA.
Pourquoi les Puces DSP Sont-elles si Cruciales ?
Imaginez un centre de données comme une immense bibliothèque où des millions de livres doivent être lus et échangés en une fraction de seconde. Les puces DSP, ou processeurs de traitement numérique du signal, sont les bibliothécaires de ce système : elles assurent que les données circulent sans accroc, aussi bien à l’intérieur du centre qu’avec le monde extérieur. Avec l’explosion des besoins en **intelligence artificielle**, ces puces deviennent le nerf de la guerre pour supporter des modèles comme ceux qui alimentent ChatGPT.
Retym ne cherche pas à concurrencer directement Nvidia et ses GPU, stars du traitement des calculs IA. Non, leur terrain de jeu est différent : ils optimisent la communication. Leur première puce, fabriquée avec la technologie de pointe 5 nanomètres de TSMC, est en phase de test et promet des performances inédites pour des distances allant de 10 à 120 kilomètres, avec une optimisation particulière entre 30 et 40 kilomètres.
Nous voulons apporter de la concurrence dans un marché contrôlé par quelques grands acteurs.
– Roni El-Bahar, CTO de Retym
Un Financement de Poids pour une Vision Ambitieuse
Ce n’est pas tous les jours qu’une start-up attire l’attention de trois poids lourds du **venture capital** comme Spark Capital, Mayfield et Kleiner Perkins. Dirigée par James Kuklinski de Spark, cette levée de fonds de 75 millions de dollars s’ajoute aux investissements précédents de Navin Chaddha (Mayfield) et Mamoon Hamid (Kleiner Perkins). Ces noms ne sont pas là par hasard : ils parient sur une technologie qui répond à un besoin urgent dans l’industrie.
Les centres de données, autrefois simples entrepôts de serveurs, sont devenus des hubs névralgiques pour l’IA. La pression pour des infrastructures plus performantes n’a jamais été aussi forte, et Retym semble arriver au bon moment avec une solution taillée sur mesure.
L’IA : Une Opportunité et un Défi pour les Centres de Données
L’essor fulgurant de l’**intelligence artificielle** a transformé les attentes envers les centres de données. Les modèles d’IA, toujours plus gourmands, exigent des milliers de puces travaillant en tandem. Mais sans une connectivité rapide et fiable, tout s’effondre. C’est là que Retym entre en scène, avec des puces programmables qui utilisent des techniques de modulation avancées pour garantir l’intégrité des données sur de longues distances.
Leur approche ? S’attaquer aux problèmes les plus complexes. Comme le souligne Navin Chaddha de Mayfield, Retym a choisi de résoudre les défis des longues distances, un pari audacieux qui pourrait les démarquer dans un marché saturé de solutions génériques.
Une Concurrence Dominée par Marvell Technology
Le marché des puces DSP n’est pas un terrain vierge. Marvell Technology y règne en maître, avec des partenariats solides auprès de géants comme Nvidia ou Juniper Networks. Mais Retym ne tremble pas. Leur CTO, Roni El-Bahar, voit dans cette domination une opportunité : briser le statu quo et offrir une alternative compétitive.
Leur première puce, bientôt commercialisée, pourrait être un game-changer. En utilisant le procédé 5 nm de TSMC, Retym mise sur une technologie de pointe pour rivaliser avec les leaders établis. Mais la route est encore longue, et le succès dépendra de leur capacité à convaincre les grands acteurs des centres de données.
Les Fondateurs : Une Équipe d’Experts Visionnaires
Derrière Retym, il y a des têtes pensantes qui ne passent pas inaperçues. Roni El-Bahar, ancien CTO du centre de recherche de Huawei en Israël, apporte une expertise rare en communications optiques et en traitement numérique. À ses côtés, Sachin Gandhi, PDG et serial entrepreneur (fondateur de dryv.io et Xpliant), insuffle une vision stratégique qui a déjà séduit les investisseurs.
Cette combinaison de savoir-faire technique et d’ambition entrepreneuriale est un atout majeur. Leur équipe, bien que petite (15 personnes à ses débuts), regroupe des spécialistes en design ASIC et en optique, prêts à défier les géants du secteur.
Un Timing Parfait pour l’Industrie
Le moment ne pourrait pas être mieux choisi pour Retym. Selon les analystes de Dell’Oro Group, les dépenses mondiales en infrastructures de centres de données pourraient dépasser les 1000 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie. L’IA est le moteur de cette croissance, et les solutions comme celles de Retym sont au cœur de cette transformation.
Les frontières entre les connexions internes et externes des centres de données s’estompent, comme le note Vlad Kozlov de LightCounting. Les puces DSP cohérentes et programmables de Retym pourraient devenir une pièce maîtresse de cette évolution.
Les Défis à Venir pour Retym
Malgré cet élan, Retym n’est pas encore sorti d’affaire. Lancer une puce sur un marché aussi compétitif demande plus qu’un bon financement. La validation des premiers échantillons est une étape clé, mais convaincre les clients de migrer vers une nouvelle technologie sera un autre défi.
Leur plan ? Finaliser la production d’ici la fin de l’année et poser les bases d’une roadmap sur plusieurs générations. Une ambition qui nécessitera agilité et innovation constante.
Que Retenir de cette Levée de Fonds ?
Pour mieux saisir l’ampleur de cette annonce, voici un récapitulatif des points essentiels :
- Retym a levé 75 millions de dollars dans une série D, portant son total à 180 millions.
- Spark Capital, Mayfield et Kleiner Perkins soutiennent cette start-up prometteuse.
- Leur puce DSP vise à optimiser les centres de données pour l’IA.
- Une première commercialisation est prévue d’ici fin 2025.
Cette levée de fonds n’est pas qu’une histoire de chiffres : elle illustre une tendance plus large où les start-ups technologiques s’attaquent aux infrastructures mêmes qui soutiennent l’IA. Retym pourrait bien être un nom à suivre dans les années à venir.
Et Après ? Une Révolution en Marche
Retym ne se contente pas de surfer sur la vague de l’IA : elle veut en redessiner les contours. Avec une première puce en cours de test et un financement solide, la start-up est bien positionnée pour bousculer le marché des **centres de données**. Mais la question demeure : saura-t-elle transformer cette promesse en succès concret face à des concurrents établis ?
Pour l’instant, les regards sont tournés vers cette équipe audacieuse qui, depuis Cupertino et Tel Aviv, rêve de “retimer” le futur de la technologie. Une chose est sûre : l’histoire de Retym ne fait que commencer, et elle pourrait bien laisser une empreinte durable dans le paysage de l’innovation.