Stablecorp Lance le Premier Stablecoin CAD Approuvé
Imaginez payer votre café du matin avec un dollar canadien… mais entièrement numérique, instantané, traçable et surtout 100 % légal. Ce n’est plus de la science-fiction. Depuis le 20 novembre 2025, cela devient une réalité grâce à une petite entreprise torontoise qui vient de franchir un cap que beaucoup pensaient impossible au Canada.
QCAD : le premier stablecoin CAD officiellement reconnu par les régulateurs
Stablecorp annonce fièrement que son stablecoin QCAD, indexé 1:1 sur le dollar canadien, est devenu le tout premier du genre à obtenir un reçu de prospectus final de la part des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM). Autrement dit : il respecte déjà les règles en vigueur, avant même l’entrée en vigueur de la future loi fédérale sur les stablecoins.
Cette approbation n’est pas arrivée du jour au lendemain. L’entreprise a passé près de six ans à construire patiemment les infrastructures nécessaires : une fiducie indépendante (QCAD Digital Trust), des réserves détenues hors bilan, une gouvernance séparée et des audits réguliers. Un travail de fourmi qui fait aujourd’hui école.
« Ce prospectus et les dispenses associées ont été examinés pendant presque un an par les membres des Autorités canadiennes en valeurs mobilières. Nous avons répondu à toutes leurs questions, une par une. »
– Kesem Frank, PDG de Stablecorp
Pourquoi cette approbation change tout pour la fintech canadienne
Jusqu’à présent, les entreprises canadiennes qui voulaient émettre des stablecoins se retrouvaient coincées entre deux feux : soit elles opéraient dans une zone grise réglementaire, soit elles choisissaient délibérément le dollar américain (USDC, USDT, etc.). Résultat ? Le dollar canadien était pratiquement absent du monde crypto.
QCAD brise ce plafond de verre. Pour la première fois, une entreprise peut proposer un actif numérique parfaitement adossé au CAD, avec une structure qui répond déjà aux exigences prudentielles les plus strictes. Et cela sans attendre la nouvelle stratégie fédérale annoncée à l’automne 2025.
Concrètement, cela signifie :
- Des paiements transfrontaliers instantanés en dollars canadiens 24 h/24 et 7 j/7
- Une alternative sérieuse aux cartes de crédit pour le commerce en ligne canadien
- Un outil de couverture naturel pour les institutions financières exposées au risque de change
- Une rampe d’accès réglementée pour les investisseurs institutionnels qui veulent toucher au crypto
Une architecture « future-proof » pensée pour survivre aux nouvelles lois
Ce qui impressionne le plus dans le dossier Stablecorp, c’est la vision long terme. L’entreprise n’a pas simplement cherché à cocher des cases pour obtenir une approbation temporaire. Elle a conçu toute son architecture en anticipant la future réglementation fédérale.
La fiducie QCAD Digital Trust est indépendante de Stablecorp. Les réserves (liquidités en dollars canadiens et équivalents) sont détenues par un fiduciaire réglementé. Les audits sont publics. Tout est conçu pour résister à l’arrivée du nouveau cadre prudentiel qui devrait voir le jour en 2026 ou 2027.
Kesem Frank le dit sans détour : « Peu importe ce qui arrivera au cadre provincial actuel quand la loi fédérale entrera en vigueur, nous serons prêts. » Une confiance qui repose sur des années de dialogue avec les régulateurs.
Le parcours du combattant d’une startup qui a refusé les raccourcis
Revenons six ans en arrière. En 2019, alors que le monde entier parle de Libra (le projet avorté de Facebook), une poignée d’entrepreneurs canadiens se dit qu’il est absurde que le Canada n’ait pas son propre stablecoin national.
Mais au lieu de lancer un token sur Ethereum en espérant que les régulateurs fermeront les yeux (stratégie adoptée par beaucoup), Stablecorp choisit la voie longue et coûteuse : la conformité totale dès le premier jour.
Levées de fonds modestes, partenariats avec des institutions financières traditionnelles, recrutement de juristes spécialisés en valeurs mobilières… Tout est fait dans les règles de l’art. Une approche qui contraste violemment avec l’esprit « move fast and break things » dominant dans la crypto.
Et maintenant ? Vers une adoption massive ?
L’approbation obtenue, Stablecorp passe à la phase commerciale. QCAD sera progressivement listé sur des plateformes d’échange canadiennes et internationales partenaires. Des institutions financières ont déjà manifesté leur intérêt pour l’intégrer dans leurs offres de paiement ou de trésorerie.
Parmi les cas d’usage les plus prometteurs :
- Les plateformes de commerce électronique qui veulent offrir des paiements en CAD sans frais de conversion
- Les freelances canadiens payés en crypto qui veulent convertir instantanément en CAD réglementé
- Les fonds de pension ou caisses de retraite cherchant une exposition prudente à la blockchain
Le potentiel est énorme. Le Canada compte déjà plusieurs millions d’utilisateurs de cryptomonnaies. Avec QCAD, ils pourront enfin utiliser un actif numérique qui parle leur langue – au sens propre comme au figuré.
Un modèle pour le reste du monde ?
Ce qui se passe à Toronto aujourd’hui pourrait inspirer d’autres pays. L’Australie, le Royaume-Uni et Singapour travaillent aussi sur leurs stablecoins nationaux, mais aucun n’a encore franchi le cap d’une approbation aussi complète sous un cadre existant.
Le modèle canadien – une entreprise privée qui collabore étroitement avec les régulateurs provinciaux en attendant le cadre fédéral – pourrait devenir une référence. Surtout dans les pays où le secteur public est lent à bouger.
En attendant, Stablecorp savoure sa victoire. Après six ans de travail acharné, l’entreprise a prouve qu’il est possible de faire de la crypto sérieuse au Canada. Et cela, sans jamais compromettre ni la sécurité des utilisateurs ni les exigences réglementaires.
Le dollar canadien numérique est né. Et il a reçu la bénédiction officielle. La suite promet d’être passionnante.