Stellantis, Airbus, TotalEnergies : la facture carbone des géants de l’industrie
Et si les géants de l'industrie devaient payer pour leurs émissions de carbone ? C'est la question à laquelle le cabinet Axylia a voulu répondre en calculant la « facture carbone » théorique des plus grandes entreprises françaises. Ses conclusions sont sans appel : pour la moitié d'entre elles, cette facture virtuelle dépasserait leurs bénéfices.
65 milliards d'euros pour Stellantis, 58 pour Airbus
Pour établir son classement baptisé « Vérité40 », Axylia a multiplié les émissions de CO2 publiées par chaque entreprise du CAC40 par un prix estimé de la tonne de carbone, fixé à 142 euros sur la base des travaux du GIEC. Verdict : le constructeur automobile Stellantis écoperait de la plus lourde facture à 65 milliards d'euros, suivi par l'avionneur Airbus (58 milliards) et le pétrolier TotalEnergies (55 milliards). Des montants supérieurs à leurs bénéfices annuels.
Il faudrait à Airbus 8 ans pour s'acquitter d'une facture annuelle si on lui demandait de payer pour ses émissions carbone.
Vincent Auriac, fondateur d'Axylia
Au total, la moitié des entreprises du CAC40 analysées par Axylia se retrouveraient dans le rouge si elles devaient payer pour leurs émissions. Une situation inquiétante alors que la transition écologique s'accélère. « Aujourd'hui, ce sont les États, les assurances et plus globalement la société civile qui payent le prix des émissions de carbone des entreprises », souligne Vincent Auriac.
Schneider, Veolia et Legrand sur la bonne voie
Mais certaines entreprises s'en sortent mieux que d'autres. Le spécialiste des équipements électriques Schneider Electric, le géant des services à l'environnement Veolia ou encore le fabricant de matériel électrique Legrand devraient ainsi rester solvables d'ici à 2030 compte tenu de leurs efforts annoncés en matière de réduction des émissions.
Une lueur d'espoir dans un tableau globalement sombre. Car si la méthode d'Axylia comporte des limites, notamment liées aux incertitudes sur le calcul des émissions de CO2, elle a le mérite de pointer du doigt l'ampleur du défi de la décarbonation qui attend encore de nombreux fleurons tricolores. La course contre la montre est lancée.