Temu, Géant Chinois du E-commerce, Soumis aux Règles Européennes du DSA
Un nouveau géant de l'e-commerce va devoir adapter ses pratiques pour se conformer aux règles européennes. La marketplace chinoise Temu, spécialisée dans les produits à très bas prix et filiale de Pinduoduo, a été désignée comme "très grande plateforme" au sens du Digital Services Act (DSA) par la Commission européenne ce vendredi 31 mai 2024.
45 millions d'utilisateurs mensuels dans l'UE
Temu a franchi le seuil fatidique des 45 millions d'utilisateurs réguliers par mois au sein de l'Union européenne, déclenchant ainsi l'application des règles les plus strictes prévues par le DSA. La plateforme dispose désormais de 4 mois, soit jusqu'à fin septembre, pour se mettre en conformité avec ces obligations renforcées.
Lutter contre les produits illégaux et contrefaits
Parmi les mesures phares, Temu devra redoubler de vigilance face aux produits illégaux proposés sur sa marketplace. Cela passera par une analyse des risques systémiques liés à la diffusion de contenus et produits illégaux, notamment de contrefaçon, et la mise en place d'actions pour y remédier. Des processus internes, ressources, tests et une documentation accrue seront nécessaires.
Protéger les consommateurs, en particulier les mineurs
Autre volet majeur : le renforcement de la protection des consommateurs. Temu devra évaluer spécifiquement les potentiels effets négatifs de sa plateforme sur leur santé et sécurité, notamment sur la santé mentale des mineurs. La structure même du site, des algorithmes de recommandation aux conditions générales, devra être pensée pour atténuer ces risques.
Le DSA commande également plus de transparence et de responsabilité pour les entreprises désignées par la Commission européenne.
Audits externes et accès aux données pour les chercheurs
Chaque année, la marketplace devra soumettre ses évaluations des risques et le respect de ses obligations à un audit externe indépendant. De plus, elle aura l'obligation de donner accès à ses données publiques aux chercheurs, y compris ceux agréés par les autorités nationales.
Depuis l'entrée en vigueur du DSA, ce sont déjà 24 "très grandes plateformes" et moteurs de recherche qui ont été épinglés par Bruxelles. Leur surveillance sera partagée entre la Commission et les coordinateurs nationaux pour les services numériques. Un défi de taille pour le mastodonte chinois du "tout à petit prix", qui va devoir revoir ses pratiques en profondeur pour conquérir le marché européen dans les clous.