Tencent et CATL Soupçonnés de Collaborer avec l’Armée Chinoise
Tencent, CATL, Changxin Memory Technologies... Ces noms ne vous disent peut-être rien, mais ce sont pourtant des acteurs majeurs de la tech chinoise. Et ils viennent d'être épinglés par le département américain de la Défense, soupçonnés de collaborer un peu trop étroitement avec l'armée de l'Empire du Milieu. Une accusation lourde de conséquences dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Pékin.
134 entreprises dans le viseur du Pentagone
C'est une liste qui ne cesse de s'allonger. La fameuse "liste 1260H" du Pentagone, qui recense les entreprises soupçonnées d'entretenir des liens avec l'armée chinoise, compte désormais pas moins de 134 noms. En ce début janvier 2025, ce sont donc plusieurs mastodontes chinois comme Tencent (réseaux sociaux, gaming...), CATL (batteries) ou encore CXMT (puces) qui viennent allonger cette liste noire.
Si cette désignation n'entraîne pas de sanctions immédiates, elle constitue néanmoins un sérieux avertissement et un coup porté à la réputation de ces entreprises. Cette liste vise en effet à mettre en garde les sociétés américaines sur les risques de faire affaire avec ces entités. Une pression supplémentaire sur des géants déjà dans le collimateur de Washington.
La liste de la discorde
L'inscription sur cette liste fait l'objet d'importantes tractations et pressions en coulisses. Tout au long de l'année 2024, de nombreux membres du Congrès ont ainsi poussé pour que certains noms y soient ajoutés, dans un climat de défiance croissante envers la Chine.
Mais certaines entreprises n'entendent pas se laisser faire. En 2024, deux poids lourds déjà listés, le fabricant de drones DJI et la société de lidars Hesai, ont ainsi attaqué en justice le Pentagone sur leur désignation. En vain, puisqu'ils apparaissent toujours sur cette nouvelle mouture.
Implications géopolitiques
Au delà de l'aspect purement économique, cette liste est surtout un nouvel épisode dans la bataille technologique et géopolitique que se livrent les deux superpuissances. En ciblant des fleurons de la tech chinoise, Washington espère freiner les ambitions de Pékin et réaffirmer sa suprématie dans des secteurs stratégiques comme l'IA, les semi-conducteurs ou les télécoms.
L'objectif des États-Unis est clair : garder une longueur d'avance sur la Chine dans la course à l'innovation, quitte à user de méthodes musclées.
– Un expert des relations sino-américaines
Mais Pékin n'a pas dit son dernier mot. La Chine a d'ailleurs dénoncé une décision "dénuée de tout fondement factuel" visant à "réprimer les entreprises chinoises". Les autorités pourraient bien riposter en s'attaquant à leur tour aux intérêts américains.
Quelles conséquences pour les entreprises concernées ?
Si ces entreprises rejettent en bloc les accusations américaines, leur inscription sur la liste risque malgré tout de compliquer sérieusement leurs affaires. Cela pourrait freiner leurs ambitions à l'international, en dissuadant des partenaires et investisseurs potentiels.
Leur développement technologique pourrait aussi en pâtir, en les privant de certaines ressources et collaborations. Il leur faudra redoubler d'efforts pour prouver leur bonne foi et leur indépendance vis-à-vis du pouvoir chinois. Un défi de taille.
- Des géants comme Tencent et CATL vont devoir revoir leurs plans d'expansion
- L'accès à certains marchés et technologies leur sera compliqué
- Leur image et leur crédibilité risquent d'être durablement affectées
Au final, cette liste noire apparaît comme un nouveau moyen de pression pour Washington dans la guerre économique et technologique qui l'oppose à Pékin. Mais à force de tirer sur la corde, les deux superpuissances risquent de créer un climat délétère nuisant à l'innovation et aux affaires. Les entreprises tech, qu'elles soient américaines ou chinoises, espèrent désormais un apaisement des tensions. Pas sûr que leurs vœux soient exaucés en 2025...