Tesla Promet des Robotaxis pour Juin Malgré les Retards
Imaginez héler un taxi d'un simple clic sur votre smartphone et voir arriver un véhicule entièrement autonome, sans chauffeur au volant. C'est la promesse audacieuse que fait une nouvelle fois Elon Musk, le patron visionnaire mais controversé de Tesla. Lors d'une récente conférence téléphonique avec les investisseurs, il a annoncé le déploiement d'une flotte de robotaxis Tesla dès juin prochain dans les rues d'Austin, au Texas. Une déclaration qui suscite autant d'enthousiasme que de scepticisme au vu des précédents retards et échecs du constructeur californien dans ce domaine.
Des promesses répétées de robotaxis Tesla
Ce n'est pas la première fois qu'Elon Musk fait miroiter l'arrivée imminente de taxis autonomes Tesla. Déjà en 2019, lors d'un événement baptisé "Autonomy Day", il avait proclamé que des milliers de robotaxis Tesla sillonneraient les routes dès 2020. Une échéance maintes fois repoussée depuis, le fantasque milliardaire invoquant tantôt des difficultés techniques, tantôt des obstacles réglementaires.
Pourtant, Elon Musk semble cette fois convaincu que les voyants sont au vert pour lancer ce service révolutionnaire de mobilité autonome à Austin, où se trouve le nouveau siège social de Tesla depuis fin 2021. Il prévoit une flotte de véhicules autonomes appartenant à l'entreprise et non des voitures de particuliers mises en partage, contrairement à ce qu'il avait initialement suggéré.
Démo prometteuse mais parcours limité
Pour appuyer ses dires, la firme d'Austin a présenté en octobre dernier un prototype de robotaxi baptisé Cybercab, ainsi qu'un monospace autonome Cybervan, lors d'une démonstration sur le site des studios Warner Bros à Los Angeles. Les véhicules ont effectué sans encombre des trajets avec des passagers sur le parcours privé, suscitant l'enthousiasme des fans de la marque. Mais transposer cet exploit dans des conditions réelles de circulation s'avère autrement plus complexe.
Des défis techniques et légaux persistants
Car malgré des progrès indéniables, la conduite autonome de niveau 5, sans aucune supervision humaine, reste encore un défi technologique de taille. Les véhicules doivent analyser en temps réel une multitude de situations et s'adapter à des imprévus que même les meilleurs algorithmes d'intelligence artificielle peinent parfois à gérer. Sans compter les questions de responsabilité en cas d'accident, un vide juridique dans de nombreux pays.
Elon Musk semble néanmoins confiant de pouvoir surmonter ces obstacles d'ici juin, en misant notamment sur les données massives collectées par les véhicules Tesla en circulation, qui entraînent les logiciels de conduite autonome. Le patron voit les robotaxis comme un pilier de croissance pour atteindre les objectifs financiers ambitieux du groupe.
Le pari risqué d'un lancement précipité
Certains observateurs s'inquiètent cependant qu'un lancement prématuré ne ternisse l'image de l'entreprise et de la technologie des véhicules autonomes dans son ensemble. Tout incident grave impliquant un robotaxi Tesla aurait des répercussions au-delà de la marque. Des experts appellent ainsi à la prudence et à une validation rigoureuse de la sécurité et de la fiabilité des systèmes avant toute mise en service commercial.
"Lancer des robotaxis trop tôt serait comme lâcher un conducteur débutant sans permis sur l'autoroute aux heures de pointe. C'est jouer avec le feu."
David Zipper, expert en mobilité urbaine
Une course à l'innovation effrénée
Tesla n'est pas la seule entreprise dans la course aux véhicules autonomes. Waymo (filiale d'Alphabet, maison mère de Google) compte déjà des robotaxis en service à Phoenix et Los Angeles, et prévoit de s'étendre à San Francisco. Les géants de la tech Apple et Amazon, ainsi que la plupart des constructeurs automobiles, planchent également sur cette technologie disruption au potentiel immense pour révolutionner nos déplacements.
Reste à voir si Tesla parviendra à tenir son nouveau pari, alors que l'entreprise fait déjà face à des turbulences économiques avec un bénéfice net en fort recul. Si les robotaxis Cybercab débarquent bien en juin à Austin, ils incarneront le rêve de science-fiction de "l'auto qui se conduit toute seule". Mais gare au crash en cas de dérapage, qui ternirait l'image de l'innovation automobile. L'avenir de la mobilité urbaine se joue peut-être dans cette ville texane cet été.
