Thorizon révolutionne le nucléaire avec ses réacteurs à sels fondus
Et si l'avenir du nucléaire passait par les sels fondus ? C'est le pari de la startup franco-néerlandaise Thorizon, qui développe un concept innovant et flexible de réacteurs de 4ème génération. Rencontre avec Laure Claquin, directrice des opérations, qui nous dévoile les coulisses de cette technologie prometteuse.
Un design unique basé sur des cartouches remplaçables
Contrairement aux réacteurs nucléaires classiques à eau pressurisée, les réacteurs à sels fondus de Thorizon utilisent le même fluide pour contenir le combustible et transporter la chaleur. Mais leur véritable innovation réside dans l'utilisation de cartouches manipulables et remplaçables pour contenir les sels, plutôt que de les mettre directement dans la cuve du réacteur.
La seule chose qui sort de nos cartouches est la chaleur. Cette solution nous permet d'utiliser des aciers déjà utilisés dans le nucléaire.
– Laure Claquin, directrice des opérations de Thorizon
Flexibilité du combustible et sûreté renforcée
Cette approche offre une grande flexibilité quant au type de combustible utilisé, là où les réacteurs à eau pressurisée sont limités à l'uranium enrichi. De plus, les cartouches sont remplaçables tous les 5 à 10 ans, ce qui réduit les problèmes de corrosion et améliore la sûreté.
Un consortium avec Orano pour la fourniture de sels
Thorizon s'est associé à Orano, qui sera son fournisseur de sels fondus. Une synergie intéressante avec les procédés de retraitement de La Hague, où les combustibles usés sont déjà dissous. À terme, il serait ainsi possible de connecter directement les cartouches Thorizon au dispositif pour les remplir.
Cap sur un premier prototype non nucléaire
Actuellement au stade de TRL3, Thorizon compte bien accélérer son développement. Après une première boucle de tests non nucléaires inaugurée à Amsterdam, la startup cherche un partenaire industriel dans la région lyonnaise pour y installer son centre de R&D et une trentaine de nouvelles boucles.
L'objectif est ambitieux : produire un premier prototype non nucléaire d'ici deux ans, avant un réacteur opérationnel espéré pour 2032. Thorizon a déjà levé 12,5 millions d'euros en 2022 et obtenu une subvention France 2030. Elle candidate également à la phase 2 de l'appel à projets nucléaire innovant.
Avec son approche innovante et ses soutiens de poids, Thorizon semble bien partie pour révolutionner l'énergie nucléaire. Une aventure entrepreneuriale et technologique à suivre de près dans les années à venir !