Top 10 des startups de fusion nucléaire les plus prometteuses

Et si l'avenir de notre approvisionnement énergétique se jouait dans les laboratoires de quelques audacieuses startups ? Longtemps reléguée au rang de chimère, la fusion nucléaire, qui reproduit les réactions au cœur du Soleil, semble aujourd'hui à portée de main. Une poignée d'entreprises, dopées à coups de centaines de millions de dollars d'investissements, sont en passe de franchir un cap crucial. Zoom sur ce nouvel écosystème en ébullition.

La fusion nucléaire, un défi technologique d'envergure

Contrairement à la fission nucléaire utilisée dans les centrales actuelles, qui casse des atomes lourds, la fusion combine des atomes légers comme l'hydrogène. Résultat : une énergie quasi-illimitée, sans déchets radioactifs ni émissions de CO2. Mais la mise au point de réacteurs viables reste un immense défi, nécessitant de recréer les conditions extrêmes qui règnent au cœur des étoiles. C'est dans cette quête que se sont lancées une ribambelle de startups.

Passage en revue des acteurs les plus en vue, ayant chacun levé plus de 100 millions de dollars pour donner corps à ce rêve prométhéen :

1. Commonwealth Fusion Systems (CFS)

Forte d'une méga-levée de 1,8 milliard de dollars en 2021, la pépite du MIT planche sur un réacteur tokamak compact baptisé SPARC. Sa particularité ? Des aimants supraconducteurs haute température promettant des performances inégalées. CFS vise une mise en service de sa première centrale, Arc, au début des années 2030.

2. General Fusion

Ce vétéran canadien fondé en 2002 a récolté plus de 440 millions de dollars pour son approche originale de fusion par cible magnétisée. Dans son réacteur, un « soleil en boîte », le combustible est comprimé par des pistons géants. Le prototype grandeur nature est attendu pour 2026.

3. Helion

Après avoir levé plus de 600 millions, la firme de l'État de Washington compte produire ses premiers électrons dès 2028, en partenariat avec Microsoft. Sa technologie repose sur l'accélération et la collision à très haute vitesse de deux anneaux de plasma.

4. TAE Technologies

Spin-off de l'Université de Californie créée en 1998, TAE et ses 1,32 milliard de dollars récoltés misent sur un confinement « field-reversed ». Le plasma en forme de cigare est stabilisé par des faisceaux de particules pour augmenter le temps de réaction et la chaleur produite.

5. Zap Energy

327 millions en poche, cette autre pousse de l'État de Washington mise sur la simplicité, avec un réacteur où le plasma génère lui-même le champ magnétique nécessaire à sa compression. Une couverture en métal liquide récupère la chaleur pour alimenter une turbine.

6. Tokamak Energy

Imagine un tokamak sphérique, comme un gros œuf de Fabergé steampunk.

C'est le pari de cette société britannique, qui a levé près de 286 millions de dollars. Sa conception ultra-compacte réduit la quantité d'aimants supraconducteurs requis, et donc les coûts. Son prototype ST-40 a atteint une température record de 100 millions de degrés en 2022.

7. First Light Fusion

Autre acteur d'outre-Manche, First Light (180 millions levés) explore le confinement inertiel, où une capsule de combustible est comprimée jusqu'à l'ignition. Son originalité ? Un canon à deux étages propulsant un projectile sur la cible à une vitesse phénoménale.

8. Marvel Fusion

La start-up munichoise et ses 109 millions misent aussi sur le confinement inertiel, mais avec des lasers et des cibles en silicium nanostructuré, faciles à produire en série. Sa démonstration de faisabilité est prévue d'ici 2027.

9. Xcimer

Dans le Colorado, Xcimer (109 millions récoltés depuis sa création début 2022) veut reproduire l'exploit du National Ignition Facility avec un laser cinq fois plus puissant. Des parois en sel fondu protègent sa chambre de réaction des neutrons.

Bientôt l'aube d'une nouvelle ère énergétique ?

Portés par des percées scientifiques majeures et des investissements massifs, ces acteurs ouvrent un nouveau chapitre passionnant. Si leurs prototypes tiennent leurs promesses, c'est tout notre modèle énergétique qui pourrait s'en trouver bouleversé dans les prochaines décennies.

Mais la route est encore longue et semée d'embûches. Au-delà de la prouesse technique, il faudra démontrer la viabilité économique et l'acceptabilité sociétale de cette technologie de rupture. Une chose est sûre : la fusion n'a pas fini de faire parler d'elle !