TotalEnergies et Donald Trump s’accordent sur le GNL américain
C'est au Forum économique mondial de Davos que Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a eu l'opportunité d'échanger avec le président des États-Unis Donald Trump sur les perspectives d'avenir du gaz naturel liquéfié (GNL) américain. Une rencontre au sommet qui illustre la convergence des intérêts entre le géant pétrolier français et la première puissance mondiale sur le dossier stratégique de l'énergie.
TotalEnergies, premier exportateur de GNL américain
En guise d'introduction, Patrick Pouyanné a tenu à souligner le rôle clé de son groupe dans l'export de gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis. TotalEnergies est en effet le premier exportateur de GNL américain, contribuant ainsi de manière significative à la sécurité énergétique de l'Europe. Une position qui confère à l'entreprise française un statut d'interlocuteur privilégié sur la scène énergétique mondiale.
Développer les infrastructures, une priorité partagée
Si certains experts mettent en garde contre un développement excessif des installations de liquéfaction de gaz naturel aux États-Unis, craignant une hausse des prix sur le marché intérieur, le président Trump balaye ces inquiétudes. Pour lui, plus il y aura de projets, plus les prix baisseront. Une vision partagée par Patrick Pouyanné, qui attend des garanties sur la sécurisation des approvisionnements.
Oui, je m'assurerai de l'approvisionnement. Si nous faisons un deal, nous le respecterons.
Donald Trump, Président des États-Unis
L'intelligence artificielle, moteur de la demande en énergie
Donald Trump voit loin. Selon lui, le développement de l'intelligence artificielle va générer une demande colossale en énergie, nécessitant de doubler les capacités électriques des États-Unis pour rester dans la course face à la Chine. Le président américain imagine déjà les géants de l'IA construire leurs propres centrales électriques.
Le charbon, énergie de secours indestructible
Moins attendu, Donald Trump se lance dans un vibrant plaidoyer en faveur du charbon comme énergie de backup pour ces futures centrales. Du «charbon propre», insiste-t-il, indestructible face aux aléas météorologiques ou même à une bombe ! Un discours qui détonne en plein réchauffement climatique, mais qui ne surprend guère de la part d'un climato-sceptique revendiqué.
Hydrocarbures et géopolitique, un cocktail détonnant
Emporté par son élan, le président américain affirme qu'il va demander à l'Arabie saoudite et à l'OPEP de faire baisser les prix du pétrole. Selon lui, cela mettrait fin «immédiatement» à la guerre en Ukraine. Une déclaration pour le moins étonnante, qui révèle surtout la volonté de Donald Trump d'utiliser les hydrocarbures comme un levier géopolitique.
Pour le nouveau maître de la Maison Blanche, une idée simple : les énergies fossiles sont la solution à tous les maux de la planète. Tous, sauf le dérèglement climatique bien sûr. Mais cette question semble bien secondaire aux yeux du président climato-sceptique. L'avenir énergétique et géopolitique mondial se jouera-t-il autour du gaz et du pétrole de schiste américains ? C'est en tout cas le pari de Donald Trump et de son nouveau partenaire Patrick Pouyanné.
Une chose est sûre, la lutte contre le réchauffement climatique ne sera pas la priorité de ce nouveau tandem énergétique. Reste à savoir si cette vision d'un «tout hydrocarbures» résistera à l'urgence croissante de la transition bas carbone. Les déclarations de Davos auront eu le mérite de clarifier les intentions de deux acteurs majeurs du secteur. Aux citoyens et à la communauté internationale de se positionner face à cette feuille de route controversée.