TSMC, le géant taïwanais des semi-conducteurs, s’installe en Europe
L'Europe est en passe de devenir un acteur majeur dans l'industrie des semi-conducteurs grâce à l'arrivée de TSMC, le plus grand fondeur de puces électroniques au monde. Le géant taïwanais, qui fournit déjà les plus grandes entreprises technologiques comme Apple, Nvidia ou Qualcomm, prévoit en effet d'ouvrir plusieurs usines sur le Vieux Continent pour répondre à la demande croissante en composants pour l'automobile et l'intelligence artificielle.
Une première usine à Dresde pour les puces automobiles
TSMC a déjà lancé la construction d'un premier site de production à Dresde, en Allemagne, au cœur de la "Silicon Saxony". Fruit d'un partenariat avec les géants européens NXP, Infineon et Bosch, cette usine sera principalement dédiée à la fabrication de composants automobiles, un secteur stratégique pour l'Europe. Sa mise en service est prévue pour fin 2027.
Selon Wu Cheng-wen, le ministre taïwanais des Sciences et Technologies, cette implantation n'est qu'un début. TSMC envisage en effet d'ouvrir d'autres usines en Europe pour servir des secteurs différents, et notamment celui de l'intelligence artificielle générative qui nécessite les puces les plus avancées.
Un choix stratégique pour TSMC et l'Europe
Pour TSMC, cette expansion européenne est un choix stratégique. Historiquement, le fondeur s'est appuyé sur son réseau de GigaFab à Taiwan, les usines de semi-conducteurs les plus avancées du monde. Mais face à la demande mondiale croissante et aux tensions géopolitiques, il cherche à diversifier sa production géographiquement.
L'Europe y voit quant à elle l'opportunité de renforcer sa souveraineté technologique et de sécuriser ses approvisionnements en composants critiques. Pour attirer TSMC, les pays européens sont prêts à mettre la main à la poche. L'Allemagne va ainsi accorder 5 milliards d'euros de subventions publiques pour l'usine de Dresde, soit la moitié de l'investissement prévu.
Les semi-conducteurs sont devenus un enjeu géopolitique et économique majeur. Avoir TSMC en Europe est un atout considérable pour notre industrie et notre autonomie stratégique.
Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur
Quelle implantation pour les prochaines usines TSMC en Europe ?
Si TSMC semble déterminé à étendre sa présence en Europe, les modalités exactes de cette expansion restent à définir. Deux options sont sur la table selon Wu Cheng-wen :
- Une extension du site de Dresde pour profiter de l'écosystème de sous-traitants déjà en place dans la "Silicon Saxony".
- L'implantation d'une nouvelle usine dans un autre pays européen, avec à la clé de nouvelles subventions publiques.
Plusieurs pays ont déjà manifesté leur intérêt pour accueillir une usine TSMC, à l'image de la France qui multiplie les contacts avec le fondeur taïwanais. Mais la concurrence s'annonce rude tant les enjeux sont importants. Une chose est sûre : avec TSMC, l'Europe s'apprête à changer de dimension dans l'industrie des semi-conducteurs.