TSMC profite de l’essor de l’IA pour enregistrer des résultats records
Les analystes l'avaient prédit, c'est désormais confirmé : TSMC, le plus grand fondeur de semi-conducteurs au monde, vient de publier des résultats financiers exceptionnels pour l'année 2024. Porté par la forte demande en puces dédiées à l'intelligence artificielle, le géant taïwanais a vu son bénéfice net bondir de 58% au dernier trimestre, à 11,19 milliards d'euros. Une performance remarquable qui couronne une année placée sous le signe de l'IA.
L'intelligence artificielle, moteur de croissance pour TSMC
Alors que le marché des smartphones et des PC montre des signes d'essoufflement, l'intelligence artificielle apparaît comme le nouveau relais de croissance pour l'industrie des semi-conducteurs. Les besoins exponentiels en puissance de calcul pour entraîner les modèles d'IA, comme ceux d'OpenAI ou de DeepMind, dopent la demande en puces avancées. Un phénomène dont TSMC, leader incontesté de la fonderie, est le premier bénéficiaire.
Des clients de renom comme Apple et Nvidia
Le carnet de commandes de TSMC regorge de clients prestigieux, à commencer par Apple et Nvidia, qui représentent une part substantielle de son chiffre d'affaires. Le fondeur fabrique les puces des iPhone, iPad et Mac, mais aussi les processeurs graphiques haut de gamme de Nvidia, très prisés pour les applications d'IA. Des contrats juteux qui assurent à TSMC des revenus confortables pour les années à venir.
En 2025, la croissance de TSMC sera encore largement portée par les clients liés à l'IA.
Brett Simpson, analyste chez Arete Research
Une stratégie d'expansion aux États-Unis
Pour répondre à l'envolée de la demande et sécuriser sa position dominante, TSMC a déployé une stratégie d'expansion offensive, notamment sur le sol américain. Le groupe a annoncé un investissement colossal de 65 milliards de dollars pour construire d'ici 2030 trois méga-usines en Arizona, en partie financées par des subventions du CHIPS Act. Un ancrage aux États-Unis qui devrait permettre à TSMC de se prémunir contre les tensions géopolitiques entre Washington et Pékin.
La première usine de Phoenix a déjà commencé à produire des puces en 4 nm pour des clients américains. La deuxième passera à une gravure en 2 nm à partir de 2028, avec la technologie de pointe "A16" de TSMC. Le fondeur n'a pas lésiné sur les moyens pour consolider son avance technologique :
- 65 milliards de dollars d'investissements
- 3 méga-usines en Arizona d'ici 2030
- 6,6 milliards de subventions du CHIPS Act
Des défis géopolitiques à relever
Malgré ces perspectives radieuses, TSMC devra naviguer avec prudence dans un contexte géopolitique tendu. Le durcissement des restrictions technologiques américaines envers la Chine menace certains contrats du fondeur. De plus, l'élection de Donald Trump en 2024 fait peser le risque de mesures protectionnistes, comme de lourds tarifs douaniers.
Du point de vue du gouvernement américain, Arete est optimiste sur la capacité de TSMC à établir une bonne relation avec la nouvelle administration, en particulier grâce à ses usines en Arizona.
Brett Simpson, analyste chez Arete Research
Quoi qu'il en soit, TSMC semble armé pour surmonter ces obstacles et maintenir sa position de leader mondial. Fort de technologies de gravure en avance sur la concurrence, d'une expertise industrielle inégalée et d'une base de clients fidèles, le champion taïwanais des puces entend bien surfer sur la vague de l'IA pour les années à venir. Ses résultats records en 2024 ne sont qu'un avant-goût de son potentiel de croissance.
