Uber déçoit malgré une hausse de l’activité fin 2024
Le géant américain des VTC Uber a dévoilé mercredi des résultats et perspectives décevants pour le 4ème trimestre 2024. Malgré une activité toujours soutenue, le groupe pâtit de la hausse des coûts et d'un dollar fort qui pèsent sur ses marges. Une contre-performance sanctionnée en bourse.
Un bénéfice inférieur aux attentes
Pour les 3 derniers mois de l'année, Uber a dégagé un bénéfice de 770 millions de dollars, très en-deçà du 1,22 milliard anticipé par les analystes. L'explosion des coûts (+20,5% à 11,2 milliards) a rogné les profits malgré un chiffre d'affaires record de 11,96 milliards de dollars.
Le dollar et l'assurance plombent les marges
Deux facteurs principaux expliquent ces résultats mitigés. D'une part, la force du billet vert qui pénalise un groupe réalisant plus de la moitié de son activité hors des États-Unis. D'autre part, la flambée des frais d'assurance (+35%) qui représentent désormais plus de 10% du prix d'une course selon le PDG Dara Khosrowshahi.
Des réservations records mais inférieures aux prévisions
Au global, les réservations brutes ont bondi de 25% pour atteindre 44,2 milliards de dollars fin 2024. Un niveau historique, porté par une demande toujours forte pour les trajets en VTC (+25%) et la livraison de repas (+21%). Uber a notamment profité des fêtes de fin d'année et du retour progressif au bureau. Mais ce montant déçoit par rapport au consensus qui tablait sur 43,4 milliards.
2025 s'annonce plus difficile
Surtout, Uber se montre prudent pour le trimestre en cours. Le groupe prévoit entre 42 et 43,5 milliards de dollars de réservations de janvier à mars, en deçà des attentes du marché (43,4 milliards). Une prévision qui intègre encore un impact négatif du dollar de 5,5%.
Pour relancer la croissance, Dara Khosrowshahi veut jouer sur les prix en limitant au maximum la répercussion de la hausse des coûts d'assurance sur le tarif des courses. Uber explore aussi de nouveaux relais comme son offre dédiée aux entreprises ou son service "Uber pour ados". Deux segments qui ont bondi de 50% fin 2024.
La concurrence s'intensifie
Malgré sa position dominante en Amérique du Nord, Uber doit composer avec une concurrence féroce. Son rival Lyft grappille des parts de marché tandis que de nouveaux acteurs low-cost comme Alto gagnent du terrain. Un contexte qui pousse Uber à la prudence pour 2025.
Pour maximiser la demande, nous restons déterminés à maintenir des prix aussi bas que possible, en ne répercutant que les augmentations des coûts d'assurance.
Dara Khosrowshahi, PDG d'Uber
Cap sur la conduite autonome
Pour réduire ses coûts à long terme, Uber mise gros sur les véhicules autonomes via son partenariat avec Waymo (Alphabet). Le service de taxis sans chauffeur de la filiale de Google sera déployé à Austin (Texas) dès mars, en exclusivité sur la plateforme Uber. Un projet qui suscite beaucoup d'attentes.
L'action dévisse
Après une année 2024 euphorique (+50%), l'action Uber a décroché de 7% dans les échanges après bourse mercredi. Les investisseurs sanctionnent ce dernier trimestre inférieur aux attentes et des perspectives jugées trop prudentes. La valorisation reste cependant en hausse de 35% sur un an.
Malgré ces vents contraires, Uber reste confiant dans sa capacité à croître sur un marché loin d'être mature. La société se dit bien positionnée pour capter le potentiel de développement de la mobilité à la demande dans les années à venir. Mais la route s'annonce sinueuse.