Uber devra relever les empreintes digitales des conducteurs en Californie
Uber se retrouve face à un nouveau défi en Californie. La Commission des services publics de l'État vient en effet d'imposer aux conducteurs transportant des mineurs non accompagnés de fournir leurs empreintes digitales, une mesure à laquelle s'opposait farouchement la plateforme de VTC. Retour sur cette décision qui pourrait bien changer la donne pour Uber et ses concurrents.
Uber a 30 jours pour se mettre en conformité
Dans un jugement rendu ce jeudi, la CPUC exige que les chauffeurs de taxi et de VTC qui transportent des mineurs non accompagnés en Californie passent un contrôle d'antécédents basé sur les empreintes digitales. Les entreprises de transport devront prendre en charge le coût de ces vérifications. Uber dispose donc d'un délai de 30 jours pour se plier à cette nouvelle réglementation, sous peine de devoir suspendre son service "Uber for Teens" lancé en février dernier.
Par le passé, Uber s'était farouchement opposé à ce type d'obligation, arguant que ses procédures actuelles de vérification d'antécédents étaient suffisantes. Le géant des VTC craignait notamment qu'une telle mesure ne dissuade les conducteurs de s'inscrire sur la plateforme. Mais face à l'enjeu de la sécurité des mineurs, ces arguments n'ont pas convaincu le régulateur californien.
Une question de sécurité pour les passagers mineurs
Lorsqu'un adulte est chargé de fournir un service à un mineur, il est placé en position de confiance, de responsabilité et de contrôle vis-à-vis des citoyens les plus vulnérables de Californie - les enfants.
Extrait de la décision de la CPUC
Pour la CPUC, ne pas effectuer de vérification d'antécédents par empreintes digitales pour identifier les adultes ayant des arrestations ou des casiers judiciaires "placerait le mineur non accompagné dans une situation potentiellement dangereuse, voire mettant sa vie en danger". La commission insiste sur la vulnérabilité particulière des enfants et la responsabilité des entreprises de transport à leur égard.
HopSkipDrive, le modèle à suivre pour Uber ?
Cette décision constitue une mauvaise nouvelle pour Uber, mais une aubaine pour certains de ses concurrents comme la startup HopSkipDrive, spécialisée dans le transport d'enfants. Cette dernière effectue déjà des contrôles d'antécédents par empreintes pour tous ses conducteurs, en plus d'autres procédures comme :
- Une certification en 15 points incluant une expérience dans la garde d'enfants
- Un suivi en temps réel des trajets pour les parents
- Une équipe dédiée à la surveillance de chaque course
HopSkipDrive prend déjà en charge le coût des vérifications d'empreintes pour ses conducteurs. Un modèle qu'Uber va devoir sérieusement envisager, malgré sa réticence à en supporter le coût. La CPUC balaie cet argument, estimant que si une petite startup y parvient, le géant Uber devrait en être capable.
Uber va-t-il revoir sa copie en Californie ?
Cette décision intervient alors qu'Uber fait déjà face à des poursuites judiciaires l'accusant de ne pas suffisamment protéger ses passagers, y compris dans des affaires de trafic d'enfants. Le service "Uber for Teens" était un moyen pour l'entreprise de diversifier son offre, mais il se heurte désormais à un sérieux obstacle réglementaire en Californie.
Uber n'a pas encore réagi officiellement à cette décision. L'entreprise va-t-elle se plier aux exigences de la CPUC et revoir ses procédures pour les conducteurs transportant des mineurs ? Ou tentera-t-elle de contourner cette obligation, quitte à suspendre "Uber for Teens" dans l'État ? Une chose est sûre, la sécurité des passagers les plus vulnérables sera scrutée de près dans les mois à venir, et Uber n'aura d'autre choix que de s'adapter à ce nouveau cadre.
